La rentrée, un jour de fête

Florence et Denis sont tous deux membres de l'Opus Dei. A la veille de la rentrée scolaire en France, Arnaud Gency, du Service Communication de l'Opus Dei, les a interrogés sur la façon dont ils abordent ce moment essentiel de l'année.

La rentrée scolaire est souvent synonyme de stress, tant chez les parents que chez les enfants. Qu’en est-il chez vous ?

Nous n’échappons pas à la règle. Nous essayons donc d’anticiper, dans la mesure du possible. Pour nous, l’année scolaire se prépare dès le mois de mars. Cela évite de prendre des décisions sur un coup de tête. Pour que le passage « vacances-rentrée » ne soit pas trop brutal, nous ré-instaurons progressivement le rythme scolaire (lever et coucher) quelques jours avant la rentrée. Si un enfant change d’école, Denis essaye de profiter de ses derniers jours de vacances pour repérer le trajet avec lui et jeter un coup d’œil à son nouvel établissement. Lorsque le jour J arrive, je fais des plats que les enfants aiment particulièrement : l’objectif étant que ce jour-là soit un jour de fête. Avec les rentrées des 6 enfants et le retour au bureau de Denis, nous avons une semaine de festivités !

Etes-vous favorables aux activités extra-scolaires ?

Lorsque le jour J arrive, je fais des plats que les enfants aiment particulièrement : l’objectif étant que ce jour-là soit un jour de fête.

Les activités extra-scolaires font l’objet d’un choix familial : en fonction du goût des enfants, de ce qui nous semble important pour eux et du bien-être de la famille. Pendant les vacances, nous discutons de chaque enfant pour voir comment se développe sa personnalité. On orientera celui qui est timide vers une activité artistique, celui qui est un peu égocentrique, vers un sport collectif. Pour nous, il ne s’agit pas d’occuper, mais de former nos enfants. Si l’activité envisagée ne doit rien apporter à l’enfant ou pénaliser le fonctionnement normal de toute la famille, nous dirons « non ». Dans la mesure du possible, nous évitons les activités le week-end : on se voit peu durant la semaine, alors si on ne doit pas se voir non plus le week-end, il devient compliqué de se parler, se connaître, s’écouter… L’activité ne doit pas non plus devenir une contrainte supplémentaire pour la famille ; il faut parfois refuser des tournois le dimanche, en particulier à l’heure de la Messe. Concrètement, nous fixons au maximum deux activités : une sportive et une intellectuelle, si possible.

Des activités qui s’inscrivent dans un projet éducatif parental ?

Oui. En tant que mère, dès qu’un enfant naît, je me dis : il faut qu’il soit capable de répondre oui à ce que Dieu attend de lui. Le Seigneur nous a confié des enfants. Il nous faut répondre à cette confiance en les élevant de manière à les rendre autonomes, prêts à affronter la vie telle qu’elle est aujourd’hui. À partir de là, éduquer, c’est moins lutter contre les défauts, que faire grandir les qualités ; faire pousser les bonnes herbes pour étouffer les mauvaises. Cela a, bien sûr, une répercussion sur les activités que nous allons choisir pour l’année.

Vous privilégiez des activités organisées par l’Opus Dei, comme les Clubs ?

Pour nous, il y a trois composantes dans l’éducation : les parents, l’école et le milieu associatif. Pour faciliter l’éducation de nos enfants, en particulier au moment de l’adolescence, il nous semble indispensable qu’au moins une autre composante soit parfaitement en phase avec le projet parental. Si nous sommes satisfaits de l’ambiance scolaire, nous pensons que cela suffit. Dans le cas contraire, nous encourageons nos enfants à aller au Club pour qu’ils reçoivent une formation humaine et chrétienne selon un esprit qui nous est cher. De plus, cela donne à l’adolescent la possibilité de s’entretenir avec une autre personne que ses parents. Mais ils font ce qu’ils veulent !

Comment vous y prenez-vous pour les devoirs ?

Nous essayons de nous montrer exigeants dès le premier jour, même avec des enfants qui sont très doués. C’est important pour former la volonté, pour que l’enfant donne le meilleur de lui-même. Une fois qu’il est bien mis sur les rails, on peut le lâcher. L’inverse est plus difficile, voire impossible. Selon nous, les deux parents doivent s’investir dès le début ; ne pas attendre les notes pour agir !

Quel rôle précis a le père à ce moment de l’année ?

Il nous semble indispensable que le mari soit très présent pour échanger avec sa femme et qu’il soit disponible pour répondre aux éventuelles questions de ses enfants. C’est essentiel s’il veut pouvoir intervenir efficacement dans leur éducation, en proposant des solutions sensées. C’est aussi à la mère de savoir l’informer, de ne pas faire de la rétention d’information, pour qu’il puisse réellement exercer son métier de père. Denis, comment mener à bien cette tâche, à une période professionnelle souvent chargée ?

Saint Josémaria disait que les enfants sont notre plus grande richesse, et qu’il faut, par conséquent, être prêts à tout, en tant que parents, pour soigner cette richesse.

C’est vrai, il est très confortable, certains soirs, de rester au bureau pour travailler, de se faire voir de son chef, plutôt que de rentrer à la maison afin d’aider son épouse à faire les devoirs, à donner un bain... Il faut alors s’interroger : où ma présence est-elle la plus nécessaire ? Saint Josémaria disait que les enfants sont notre plus grande richesse, et qu’il faut, par conséquent, être prêts à tout, en tant que parents, pour soigner cette richesse. C’est cette hiérarchie que j’essaie de vivre.