Fioretti août 2017

"Nous croyons et nous savons que la mort et la haine ne sont pas les ultimes paroles prononcées sur la parabole de l’existence humaine. Être chrétien implique une nouvelle perspective : un regard plein d’espérance".

Ce n’est pas chrétien de marcher le regard orienté vers le bas, comme le font les cochons

Audience générale du 23 août 2017 :

« L’espérance chrétienne se base sur la foi en Dieu qui crée toujours de la nouveauté dans la vie de l’homme, qui crée de la nouveauté dans l’histoire, qui crée de la nouveauté dans le cosmos. Notre Dieu est le Dieu qui crée de la nouveauté, parce qu’il est le Dieu des surprises.

Ce n’est pas chrétien de marcher le regard orienté vers le bas – comme le font les cochons : ils vont toujours comme cela – sans lever les yeux vers l’horizon. Comme si tout notre chemin s’arrêtait là, à quelques mètres de là ; comme si, dans notre vie, il n’y avait aucun but et aucun port, et que étions contraints à une éternelle errance, sans aucune raison pour toutes nos fatigues. Cela n’est pas chrétien […] Dieu n’a pas voulu nos vies par erreur, se contraignant, ainsi que nous-mêmes, à de dures nuits d’angoisse. Au contraire, il nous a créés parce qu’il nous veut heureux. Il est notre Père et si nous, ici et maintenant, nous faisons l’expérience d’une vie qui n’est pas celle qu’il a voulue pour nous, Jésus nous garantit que Dieu lui-même opère son rachat. Il travaille pour nous racheter.

Nous croyons et nous savons que la mort et la haine ne sont pas les ultimes paroles prononcées sur la parabole de l’existence humaine. Être chrétien implique une nouvelle perspective : un regard plein d’espérance. »

Quand on consulte horoscopes et cartomanciennes, on commence à couler

Angelus du 13 août 2017 :

« L’invocation de Pierre : ‘Seigneur, commande-moi de venir à toi!’ et son cri : ‘Sauve-moi !’ ressemblent tellement à notre désir de sentir la proximité du Seigneur, mais aussi la peur et l’angoisse qui accompagnent les moments les plus durs de notre vie et de nos communautés, marquée par des fragilités interne et par des difficultés extérieures.

A Pierre, elle n’a pas suffi cette parole sûre de Jésus, qui était comme la corde tendue à laquelle s’agripper pour affronter les eaux hostiles et turbulentes. C’est ce qui peut nous arriver à nous aussi. Quand on ne s’agrippe pas à la Parole du Seigneur, mais que l’on consulte des horoscopes et des cartomanciennes, on commence à couler. Cela veut dire que la foi n’est pas très forte. L’Évangile d’aujourd’hui nous rappelle que la foi dans le Seigneur et dans sa parole ne nous ouvre pas un chemin où tout est facile et tranquille, elle ne nous soustrait pas aux tempêtes de la vie.

La foi nous donne la sécurité d’une Présence, n’oubliez pas cela. La foi nous donne la sécurité d’une Présence, la présence de Jésus qui nous pousse à surmonter les tempêtes existentielles, la certitude d’une main qui nous saisit, même quand il fait noir. La foi, en somme, n’est pas une échappatoire des problèmes de la vie, mais elle soutient sur le chemin et lui donne un sens. »

Le pardon ‘à bon marché’

Audience générale du 9 août 2017 :

« Nous qui sommes habitués à faire l’expérience du pardon des péchés, peut-être trop ‘à bon marché’, nous devrions parfois nous rappeler combien nous avons coûté à l’amour de Dieu. Chacun de nous a coûté pas mal : la vie de Jésus ! Il l’aurait donnée même pour un seul d’entre nous. Jésus ne va pas sur la croix parce qu’il soigne les malades, parce qu’il prêche la charité, parce qu’il proclame les béatitudes. Le Fils de Dieu va sur la croix surtout parce qu’il pardonne les péchés, parce qu’il veut la libération totale, définitive, du cœur de l’homme. Parce qu’il n’accepte pas que l’être humain consomme toute son existence avec ce ‘tatouage’ indélébile, avec la pensée de ne pas pouvoir être accueilli par le cœur miséricordieux de Dieu […]

Jésus ouvre largement les bras aux pécheurs. Il voit toujours une possibilité de résurrection, même en celui qui a accumulé tant de mauvais choix. Avec le pardon de Dieu, Jésus offre aux personnes qui ont fauté l’espérance d’une vie nouvelle. Ainsi, nous qui sommes habitués au pardon des péchés, peut-être trop ‘à bon marché’, nous devrions nous rappeler que le Fils de Dieu va jusqu’à mourir sur une croix, parce qu’il veut la libération totale et définitive du cœur de l’homme. »

Il ne faut pas avoir le cœur ‘double’

Angelus du 2 juillet 2017

« La première question que nous devons poser à un chrétien est peut-être : ‘Mais toi, tu rencontres Jésus? Tu pries Jésus ?’. La relation. On pourrait presque paraphraser ainsi le Livre de la Genèse : C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à Jésus Christ et tous deux ne feront plus qu’un (cf. Gn 2,24).

Celui qui se laisse attirer dans ce lien d’amour et de vie avec le Seigneur Jésus, devient son représentant, son “ambassadeur”, surtout avec sa façon d’être, de vivre. Au point que Jésus lui-même, envoyant les disciples en mission, leur dit : ‘Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé.’ (Mt 10,40). Il faut que les personnes puissent percevoir que pour ce disciple Jésus est vraiment ‘le Seigneur’, il est vraiment le centre, le tout de la vie. Peu importe si ensuite, comme toute personne humaine, il a ses limites et ses erreurs – à condition qu’il ait l’humilité de les reconnaître –; l’important est qu’il n’ait pas le cœur ‘double’, c’est dangereux. Je suis chrétien, je suis disciple de Jésus, je suis prêtre, je suis évêque, mais j’ai le cœur faux. Cela ne va pas. Il ne faut pas avoir le cœur ‘double’, mais simple, unifié ; qu’il ne soit pas au four et au moulin, mais qu’il soit honnête avec lui-même et avec les autres. La duplicité n’est pas chrétienne. C’est pour cela que Jésus prie le Père afin que les disciples ne tombent pas dans l’esprit du monde. Soit tu es avec Jésus, avec l’esprit de Jésus, soit tu es avec l’esprit du monde. »