Travailler avec les enfants, les aider, me remplit de joie. Les enfants sont des personnes fragiles, en construction. Lorsqu'un enfant souffre et traverse une période difficile, je me sens poussée à lui apporter un peu de joie et de réconfort.

J'ai commencé par collaborer à la catéchèse des enfants dans ma paroisse. Leur parler de Dieu et leur faire découvrir combien Il les aime a été une expérience enrichissante.

Dans ce cadre-là j'ai fait la connaissance d'une personne qui faisait partie d'une association qui s'occupe d'enfants hospitalisés et leur propose des travaux manuels et des jeux. Elle m'a invitée à l'accompagner un jour à l'hôpital pour voir si cela me plairait de me joindre à cette initiative. J'ai commencé ce jour-là, et je suis encore là aujourd'hui. Cela fait presque dix ans maintenant.

Notre association intervient dans les services pédiatriques de chirurgie, d'orthopédie et de médecine interne. Lorsque l'on entre dans ces services, il règne un grand silence, parfois interrompu par les cris et les pleurs des enfants. Notre mission est de leur apporter de la joie et de leur faire oublier un moment l'endroit où ils se trouvent. Il s'agit aussi de leur tenir compagnie s'ils sont seuls ou de libérer les parents pour qu'ils puissent aller prendre une douche ou un café.

Au cours de ces années de travail à l'hôpital, j'ai pu constater en effet que sortir de soi pour se donner aux autres, oublier ses propres problèmes pour accueillir la souffrance des autres, est la meilleure aventure que l'on puisse vivre.

Parfois, des parents te racontent leur vie parce qu'ils ont besoin de parler et de s’épancher. D'autres souffrent parce que la guérison de leur enfant est éloignée et parfois, malheureusement, il n'y a pas de guérison du tout.

Saint Josémaria parlait toujours de vivre l’esprit de service non seulement chez soi, mais aussi auprès des autres. Au cours de ces années de travail à l'hôpital, j'ai pu constater en effet que sortir de soi pour se donner aux autres, oublier ses propres problèmes pour accueillir la souffrance des autres, est la meilleure aventure que l'on puisse vivre. Même si ce n'est pas toujours facile, c'est toujours une source de paix et de joie.

Quand je me rends à l'hôpital, je prie toujours pour être utile. Je prie pour pouvoir aider les enfants et les familles que je rencontre, et il est vrai que je rentre presque toujours chez moi avec le sentiment d'avoir réussi à leur apporter un peu d'affection et de joie.