L’été 2002, Antonio, 76 ans et veuf depuis 1991, souffrait, près de son œil droit, d'une lésion cutanée, à l’aspect d’un bouton, brûlante,et qui lui faisait mal.Ce bouton qui n'a pas disparu au cours de trois semaines, inquiétait ses trois enfants et ses amis. Cependant, aucun traitement ne fut appliqué.
En raison de ses difficultés visuelles, Antonio avait prévu une consultation ophtalmologique, en vue d'une éventuelle opération de la cataracte, dans un centre de soins, à Barcelone, où il vivait. Lors de la consultation, du 2 août, il en profita pour montrer à l'ophtalmologiste sa lésion cutanée, près de l'œil. Le docteur, se doutant bien qu’il s'agissait d'une tumeur, l'envoya directement à l'Hôpital Clinique de Barcelone pour un examen de cette lésion cutanée.
Le 30 octobre, il fut donc reçu à l'hôpital par le chef du service d'ophtalmologie, qui ratifia le diagnostic clinique d’un carcinome basocellulaire, sous la forme d'ulcus rodens. Il s'agit de l'une des tumeurs malignes les plus courantes à la surface de la peau, dont souffrent habituellement les personnes âgées et qui apparaît le plus souvent sur la tête et le cou. Son évolution progressive entraîne une destruction locale des tissus. Le traitement est habituellement chirurgical et la plupart du temps, il conduit à la guérison du patient.
Dans le cas d'Antonio, la tumeur, de la taille d'une lentille, était menaçante car, en raison de son emplacement, si près de l'œil, elle pouvait facilement envahir des organes délicats tout proches. Le médecin dit à Antonio que sa lésion demandait une intervention chirurgicale et l'envoya chez un spécialiste en chirurgie plastique. Considérant que le diagnostique était pertinent et qu'un traitement immédiat était nécessaire, le médecin lui décrivit le type de tumeur dont il souffrait.
Le lendemain, un chirurgien plasticien examina Antonio et confirma le diagnostic précédent : il s'agissait d'un carcinome basocellulaire. Sans plus attendre, il préconisa une opération urgente pour l'extirper et expliqua au patient qu'il s'agissait donc d'une tumeur maligne qui pouvait cependant être enlevée avec une intervention chirurgicale, dans les meilleurs délais.
Antonio, fut profondément remué par le diagnostic de ce cancer. Ses proches remarquèrent son stress qui ne fit que croître car la tumeur s’aggravant, elle devint ulcéreuse et commença à saigner.
À l'Oratoire Sainte-Marie de la Résidence Bonaigua, où il allait souvent à la messe, Antonio trouva une image avec la prière pour la dévotion privée de la Servante de Dieu Guadalupe Ortiz de Landázuri, et sa petite biographie. Il eut soudain une sympathie personnelle et spirituelle pour elle et se mit à lui demander constamment sa guérison. Ses enfants firent de même ainsi que d'autres membres de sa famille, auxquels Antonio avait donné aussi cette image de la Servante de Dieu.
"Tu peux le faire, fais que je n'aie pas à me faire opérer, c'est n’est rien pour toi !"
Avant de connaître la date de son intervention, Antonio, qui souffrait d’autres ennuis de santé, était effrayé et découragé. Cette peur ne fit que croître à l’approche de la date de l’opération. Un soir, alors qu'il était particulièrement nerveux, il saisit l’image de la prière à Guadalupe, et s’adressa à elle spontanément, avec une grande foi : "Tu peux le faire, fais que je n'aie pas à me faire opérer, c'est n’est rien pour toi !".
Après avoir invoqué Guadalupe, Antonio s'est calmé, a dormi d’une traite jusqu’au lendemain matin où il s'est réveillé serein et bien reposé. En se regardant dans la glace, il a découvert que sa blessure avait disparu. Il n’en revenait pas; il pensait que cela ne pouvait arriver qu’aux autres, mais pas à lui.Son état d’esprit changea du tout au tout. Ce matin-là, il plaisanta avec sa fille lorsqu’il lui annonça la nouvelle. Elle n’en croyait pas ses yeux, tout comme sa sœur qui découvrit aussi que la tumeur avait disparu du jour au lendemain, sans en laisser la moindre trace. Antonio annonça aussi la nouvelle à son fils ainsi qu’à ses amis.Il appela le secrétariat du chirurgien spécialiste pour annuler l’intervention puisqu’il n’y a avait rien à opérer.
Lorsque le chirurgien plasticien examina son patient, il constata la totale disparition du cancer, dont il méconnaissait la cause. Effrayé de prime abord, il lui demanda : "Où avez-vous été opéré ?" Antonio raconta alors les détails de sa guérison par l'intercession de Guadalupe Ortiz de Landázuri. La guérison du jour au lendemain, était inexplicable. Dans son rapport médical, il écrivit à cette date : "La lésion a disparu après une prière à la servante de Dieu Guadalupe Ortiz de Landazuri ». Cette guérison fut confirmée lors d’examens successifs.
Antonio Jesús Sedano Madrid décéda douze ans plus tard (en 2014) à 88 ans, d'une pathologie cardiaque. Le cancer de la peau, guéri par l'intercession de Guadalupe Ortiz de Landázuri, n'eut plus aucune suite.
Comme la guérison semblait être un événement extraordinaire, l'Archevêque de Barcelone, suivant les indications prévues pour ces cas-là, décréta le 18 mai 2007 l'instruction d'un procès canonique sur le miracle et nomma un tribunal diocésain pour l'enquête. Le procès se déroula du 25 mai 2007 au 17 janvier 2008.
Le 24 octobre 2008, la Congrégation pour les Causes des Saints sanctionna la validité de ce procès diocésain.
Le 5 octobre 2017, le conseil des médecins de la Congrégation pour les Causes des Saints a examiné le cas. Les médecins ont mis en évidence les aspects les plus pertinents de la guérison à l'étude : le pertinent processus diagnostique de la lésion, confirmé par des spécialistes médicaux, et surtout sa guérison en quelques heures, sans aucun traitement. Les experts de cette congrégation ont déclaré que les faits n'étaient pas explicables du point de vue scientifique.
Par la suite, le cas fut soumis à l'examen des théologiens consultants qui, lors de la session du 1er mars 2018, ont déclaré que le rapport de la guérison miraculeuse d'Antoine avec l'invocation de Guadalupe Ortiz de Landázuri avait été vérifié, en dehors de tout doute raisonnable.
Finalement, lors de la session ordinaire du 5 juin 2018, les cardinaux et les évêques membres de la Congrégation pour les Causes des Saints ont statué qu'il est solidement prouvé que le cas est à considérer comme un miracle.
Le 8 juin 2018, le Saint-Père François, après avoir reçu du Cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, le rapport de tout ce qui vient d'être dit, a déclaré que les preuves du miracle réalisé par Dieu par l'intercession de la vénérable servante de Dieu, Guadalupe Ortiz de Landázuri, ont été constatées.