Vous ne connaissez que trop bien les obligations de votre chemin de chrétiens, qui vous conduisent sans répit et avec calme à la sainteté, Vous êtes aussi préparés à presque toutes les difficultés, parce qu'on les aperçoit dès le début du chemin. J'insiste maintenant auprès de vous pour que vous vous laissiez aider, guider, par un directeur de conscience, auquel vous confierez tous vos projets saints et les problèmes quotidiens qui affectent votre vie intérieure, les échecs que vous essuyez et toutes vos victoires.
Montrez-vous toujours très sincères dans cette direction spirituelle: ne vous accordez rien sans le dire, ouvrez totalement votre âme, sans crainte ni honte. Pensez que sinon, ce chemin si plat et carrossable se complique, et ce qui au début n'était rien, finit par devenir un nœud qui étouffe. (…)
Vous souvenez-vous de l'histoire du gitan qui alla se confesser ? On ne parle jamais d'une confession, mais celle-là n'est qu'une histoire, une anecdote amusante. Sans compter que j'ai beaucoup d'estime pour les gitans, Le pauvre petit! Il était vraiment repentant.Monsieur le curé, je m'accuse d'avoir volé un licou... — peu de chose, n'est-ce pas ? —; et derrière il y avait une mule...; et derrière un autre licou...; et encore une mule. Et comme cela jusqu'à vingt. Mes enfants, il en va de même dans notre conduite. Dès que nous nous accordons le licou, tout le reste vient après; toute une théorie de mauvaises inclinations, de misères viennent ensuite, qui avilissent et qui font honte; et la même chose se produit dans nos rapports avec les autres: l'on commence par un petit affront et l'on finit par se tourner le dos dans la plus glaciale indifférence.(Amis de Dieu, 15)