La conversation la plus importante de l’Histoire a eu lieu dans une pauvre maison de Nazareth. Les protagonistes en sont Dieu lui-même, qui utilise le ministère d’un archange, et une Vierge appelée Marie, de la maison de David, promise en mariage à un artisan appelé Jospeh.
Il est légitime de penser que Marie était en train de prier. Peut-être était-elle en train de s’occuper des travaux de la maison.
— Dieu te salue, Oh pleine de grâce, le Seigneur est avec toi.
En entendant ces paroles, Marie se troubla, et se demanda se que pouvait bien signifier ces paroles, et elle s’interroge sur la raison de tant de louanges. Elle est troublée, parce que dans son humilité, elle se sent bien peu de chose. Comme elle connaît bien l’écriture, elle se rend compte immédiatement que le messager celeste est en train de lui délivrer un message inattendu. Qui est-elle pour mériter tant de louanges ? Qu’a-t-elle fait de sa brève existence ? Elle désire servir Dieu de tout son cœur, et de toute son âme, mais elle se sent très loin de toutes ces actions qui ont valu à Déborah, Judith, Esther, de devenir des femmes dignes d’éloges dans la Bible. Néanmoins, elle comprend que l’ambassade divine lui est destinée.
Il n’y a dans sa réponse la plus petite ombre de doute ou d’incrédulité. Depuis sa plus tendre enfance, elle ne désirait faire que la volonté de Dieu !
Dès le début, Gabriel s’adresse à Marie en l’appelant du nom – pleine de grâce – qui explique la gène occasionnée en Elle. Saint Luc utilise un verbe qui, en grec, indique que la Vierge de Nazareth était complètement transformée, sanctifiée par la grâce de Dieu. Comme l’Eglise le définira plus tard, cette transformation a eu lieu dès la conception de Marie, en considération de la mission qu’elle aurait à accomplir : être la Mère de Dieu dans sa nature humaine, tout en restant Vierge.
L’archange se rend compte de l’émotion de notre Dame, et pour la rassurer, il s’adresse à Elle en l’appelant par son nom habituel – Marie – et en lui expliquant les raisons de cette salutation exceptionnelle.
« Ne crains pas, Marie, car tu as trouvé grâce devant Dieu. Voici que tu concevras, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé fils du Très-Haut; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père; il règnera éternellement sur la maison de Jacob, et son règne n'aura point de fin. »
Marie, qui connaît bien les prophéties messianiques et qui les a méditées de nombreuses fois, comprend parfaitement qu’elle sera la mère du Messie. Il n’y a dans sa réponse la plus petite ombre de doute ou d’incrédulité. Depuis sa plus tendre enfance, elle ne désirait faire que la volonté de Dieu ! Mais elle voulait savoir comment se miracle allait se réaliser, car, inspirée par l’Esprit Saint, elle avait déjà décidé de donner à Dieu son cœur et son corps.
« L'Esprit-Saint viendra sur toi, et la vertu du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi l'être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu'Elisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse, et ce mois-ci est le sixième pour elle que l'on appelait stérile, car rien ne sera impossible pour Dieu. »
Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous. En contemplant une fois de plus ce mystère de l’humilité de Dieu et de l’humilité de la créature, nous exultons de joie et de gratitude : « Ô Mère, Mère ! Par ce mot — fiat — vous avez fait de nous les frères de Dieu et les héritiers de sa Gloire. — Soyez bénie ! » (Chemin, 512)
J.A. Loarte