La plénitude des temps est proche. Celle qui est prédestinée pour être la Mère de Dieu ne le sait pas encore. Elle a grandi et est devenue femme. Mais la Sainte Trinité lui prépare un saint mariage qui protègera sa virginité. Le Fils de Dieu fait homme, le Messie d’Israël et Rédempteur du monde, doit naître et grandir au sein d’une famille.
Il est fort probable – tout porte à le croire – qu’à cette époque, les parents de Marie étaient déjà décédés. Marie devait certainement vivre chez une parente, qui l’avait prise en charge une fois devenue orpheline. Lorsqu’elle parvint à l’âge auquel il était de coutume pour les jeunes filles d’Israël de se marier, aux environs de 15 ans, le chef de sa famille adoptive, représentant le père de Marie, dut s’occuper de cette question. Il organisa alors le mariage de Marie avec Joseph, l’artisan de Nazareth.
Les Evangiles nous donnent peu d’informations sur l’époux de Marie. Nous savons qu’il appartenait également à la maison de David, et qu’il était un homme juste (Mt 1, 19) c’est à dire un homme qui se complait dans la loi du Seigneur, et qui la médite jour et nuit (Ps 1, 2). La liturgie lui applique les paroles inspirées Le juste croîtra comme le palmier, il s'élèvera
« Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ? » Cette réponse, alors qu’elle était déjà promise à Joseph, n’a pas d’autre explication que la volonté de Marie de rester Vierge.
Il n’y a pas de motif humain pour justifier une telle décision, très peu courante à l’époque. Toute jeune fille d’Israël, qui plus est si elle appartenait à la maison de David, gardait dans son cœur l’espoir de faire partie des parents du Messie. La Tradition de l’Eglise explique cette ferme décision de la part de Marie comme étant le fruit d’une inspiration spéciale de l’Esprit Saint, qui préparait celle qui allait être la Mère de Dieu. L’Esprit Saint lui fit donc rencontrer celui qui allait être son époux virginal.
Nous ne savons pas comment Marie et Joseph se sont connus. Si la Vierge, comme cela est probable, habitait déjà Nazareth, une petite bourgade de Galilée, ils devaient déjà se connaître. En tout cas, il est logique de penser, avant qu’ils ne célèbrent leur fiançailles, que Marie a communiqué à Joseph sa décision de rester Vierge. Et Joseph, préparé par l’Esprit Saint, a découvert dans cette révélation une voix du Ciel : il avait certainement ressenti, lui aussi, le désir de se donner corps et âme au Seigneur. On imagine alors difficilement la concorde qui a dû exister entre les deux cœurs, ou la paix intérieure qui devait inonder leurs âmes.
L’Eglise applique à Joseph l’éloge que la Sagesse divine fait de Moïse : « il fut aimé de Dieu et des hommes, et sa mémoire est bénie ».
Tout est très surnaturel dans cette scène : et en même temps, tout est très humain.Cette simplicité – caractéristique des choses divines – explique les récits qui ont rapidement été répandus sur les fiançailles de Marie et de Joseph. Un récit plein d’événements merveilleux, immortalisés par l’art et la littérature.
L’événement en lui-même a dû être pourtant fort simple. Lorsque la famille de Marie est parvenue à un accord avec Joseph, on a célébré les fiançailles, auxquelles la loi mosaïque donnait la même force qu’un mariage. Quelques temps après, l’époux devait conduire sa fiancée chez lui. C’est au cours de ce laps de temps que Marie reçut l’Annonce de l’Ange.
Les fiançailles avec Joseph ont eu une très grande importance dans la vie de Marie : Joseph étant d'ascendance royale, de la famille de David, et en vertu de son mariage avec Marie, il conférerait à son fils le titre légal de fils de David. Ainsi s’accompliraient les prophéties.
Seule Marie sait que le Seigneur a voulu la fiancer à Joseph, homme juste, qui l’aime et la protège. Seul Joseph sait que le Seigneur souhaite qu’il soit le protecteur de Marie. Israël ignore ce couple de jeunes mariés. Joseph se tait. Marie est discrète. Dieu et les Anges contemplent la scène.