De nombreux siècles s’étaient écoulés depuis que Dieu, aux portes du Paradis, avait promis à nos premiers parents la venue du Messie. Des siècles au cours desquels l’espérance du peuple d’Israël, dépositaire de la promesse divine, se tournait vers une jeune fille, de la descendance de David, qui concevra et donnera naissance à un Fils, qui s’appellera Emmanuel, ce qui veut dire Dieu avec nous. (Is 7,14). Génération après génération, les pieux israélites attendaient la naissance de la mère du Messie, celle qui donnera la lumière, comme l’expliquait le prophète Michée à partir des paroles d’Isaïe. (cf. Mi 5,2)
Après l’exil à Babylone, l’attente messianique s’est fait encore plus grande. Une vague d’émotion parcourait Israël, tout spécialement pendant les années qui ont précédé l’Ere Chrétienne. Plusieurs prophéties anciennes semblaient se tourner dans cette direction. Les hommes et les femmes attendaient avec anxiété la venue du Désiré des nations. A l’un d’entre eux, le vieillard Siméon, l’Esprit Saint avait révélé qu’il ne mourrait pas avant que ses yeux ne voient la réalisation de la promesse. Anne, une veuve déjà avancée en âge, demandait la rédemption d’Israël, par des jeûnes et par des prières.
On trouvait également dans le monde païen – comme on peut le lire dans quelques récits de la Rome Antique – des signes que quelque chose de grand allait arriver. La pax romana elle-même, cette paix universelle proclamée par l’empereur Auguste quelques années avant la naissance du Seigneur, était le signe que le véritable prince de la Paix était sur le point de venir sur cette terre. Les temps étaient prêts pour recevoir le Sauveur.
Il y a deux généalogies du Christ dans les évangiles, et très certainement celle recueillie par saint Luc est la généalogie de Marie. Nous savons qu’elle descendait de David, comme cela avait été prédit par les prophètes, et comme saint Paul le souligne, lorsqu’il écrit aux Romains et qu’il parle du Christ comme étant né de la descendance de David selon la chair.
Un écrit apocryphe du 2e siècle, connu sous le nom de Protoévangile de Jacques, nous a transmis les noms des parents de Marie : Joachim et Anne, inscrits par l’Eglise aux calendrier des saints. Diverses traditions situent la naissance de Marie en Galilée, ou encore à Jérusalem même, où l’on trouve les ruines d’une basilique byzantine du 5e siècle, construite sur les ruines de ce que l’on a appelé la maison de sainte Anne, à côté de la piscine Probatique.
J. A. Loarte