Simone a connu l’Oeuvre à Marseille. Elle est l’une des premières personnes mariées et membres de l’Opus Dei en France.
Simone, pouvez-vous nous raconter comment vous avez senti votre vocation à l’Opus Dei ?
J’étais depuis un moment déjà en recherche, j’avais en moi une inquiétude sur le sens de la vie, même si j’avais déjà trouvé le chemin de l’Eglise et de la pratique religieuse. J’étais issue d’une famille plutôt joyeuse mais où personne n’avait la foi et j’avais été dans un pensionnat de religieuses où j’avais trouvé que tout était triste. Je ne savais pas très bien comment concrétiser ma foi lorsqu’une amie m’a invitée à un moment de prière dans une résidence de l’Opus Dei qui venait d’ouvrir à Marseille. Tout ce que j’ai entendu m’a bouleversée car c’était exactement ce que je cherchais. J’y suis retournée le mois suivant et j’ai posé de très nombreuses questions. Très rapidement, j’ai compris que Dieu m’appelait là et j’ai demandé à faire partie de l’Opus Dei le 30 avril 1966.
Dans quelles circonstances avez-vous rencontré saint Josémaria ?
Etant donné que nous étions très peu nombreuses à Marseille et que j’étais la seule à avoir une voiture, je proposais toujours de conduire en Espagne les femmes célibataires de l’Opus Dei qui vivaient à la résidence, à chaque fois que Josémaria venait. Ainsi, j’ai pu assister à de nombreuses réunions entre 1966 et 1975. C’était toujours des moments très émouvants, comme des réunions de famille mais en présence d’un homme dont je percevais la profondeur.
Quels sont les traits de sa personnalité qui vous ont marquée ?
Au début, j’ai été très frappée par sa joie, il irradiait de joie et j’y étais très sensible. Souvent les larmes aux yeux parce que dans un deuxième temps, je percevais aussi sa force, j’avais l’impression qu’il m’en transmettait un peu et aussi sa douceur et sa tendresse. Chaque fois que je l’ai vu, j’ai découvert un autre côté de sa personnalité. Je me souviens très bien d’une réunion à l’Université de Navarre où il a semblé nous ouvrir un paysage totalement nouveau, pour moi : c’était comme une nouvelle vie où je pouvais enfin tout articuler : Dieu, ma famille, mon travail. J’étais arrivée en ayant encore le schéma : Dieu d’un côté, ma vie de l’autre. Là, il m’a ouvert la clef du bonheur en me permettant de comprendre comment mettre Dieu dans ma vie.
Grâce à son enseignement et à son explication de la filiation divine, je me suis sentie aimée et j’ai compris que Dieu se penche sur tous les « coins de notre vie » avec affection. Depuis, j’ai cessé de pleurnicher et le soir je remercie le Seigneur pour tout son amour.
C’est saint Josémaria qui m’a directement appris cela.
Je me souviens d’une dame qui avait deux enfants handicapés et une vie particulièrement difficile. Quand elle le lui a raconté, il avait les larmes aux yeux, nous voyions sa compassion, c’est comme s’ils avaient été uniquement tous les deux alors que nous étions plusieurs dizaines. Je me suis dit alors : « voilà ce que c’est le cœur d’un saint ».
J’allais toujours le voir avec un enthousiasme débordant. Je l’ai toujours entendu parler de son amour pour Dieu et c’est ce qu’il m’a transmis.