En rappelant aux chrétiens les paroles merveilleuses de la Genèse — « Dieu a créé l'homme pour travailler » — nous avons fixé notre attention sur l'exemple du Christ, qui a passé la presque totalité de sa vie terrestre à travailler comme artisan dans un village. Nous aimons ce travail humain dont Il a fait sa condition de vie, qu'Il a cultivé et sanctifié. Nous voyons dans le travail — dans le noble effort créateur des hommes — non seulement l'une des plus hautes valeurs humaines, indispensable au progrès de la société et à l'ordonnance de plus en plus juste des rapports entre les hommes, mais encore un signe de l'amour de Dieu pour ses créatures et de l'amour des hommes entre eux et pour Dieu: un moyen de perfection, un chemin de sainteté.
C'est pourquoi le seul objectif de l'Opus Dei a toujours été de contribuer à ce qu'il y ait, au milieu du monde, au milieu des réalités et des aspirations séculières, des hommes et des femmes, de toutes races et de toutes conditions sociales, qui s'attachent à aimer et à servir Dieu et les autres hommes, dans et à travers leur travail ordinaire.
Entretiens, 10
Dignité de tout travail
Le travail professionnel, quel qu’il soit, devient une lampe qui éclaire vos collègues et vos amis. C’est pourquoi j’ai l’habitude de répéter à ceux qui s’incorporent à l’Opus Dei, et mon affirmation s’adresse aussi à vous tous qui m’écoutez : que m’importe que l’on me dise d’un tel qu’il est un bon fils, un bon chrétien, s’il est un piètre cordonnier ! S’il ne s’efforce pas de bien apprendre son métier, et de l’exercer avec soin, il ne pourra ni le sanctifier, ni l’offrir au Seigneur. Et la sanctification du travail de tous les jours est, pour ainsi dire, la charnière de la véritable spiritualité pour nous tous qui, plongés dans les réalités temporelles, sommes décidés à fréquenter Dieu.
Amis de Dieu, 61
À qualification professionnelle identique, reconnaissance identique
Tout travail professionnel demande une formation préalable et ensuite un effort constant en vue d'améliorer cette préparation et de l'adapter aux circonstances nouvelles qui surgissent. Cette exigence constitue un devoir très particulier pour ceux qui aspirent aux postes dirigeants dans la société, puisqu'ils sont appelés à un service très important, dont dépend le bien-être de tous.
Pour une femme, qui a reçu la préparation adéquate, la vie publique doit être totalement ouverte à tous les niveaux. En ce sens on ne peut pas délimiter des tâches spéciales qui n'incomberaient qu'aux femmes.
Entretiens, 90
L’hypothèque sociale de la richesse
Tous les hommes et toutes les femmes — et non seulement ceux qui sont matériellement pauvres — ont l'obligation de travailler : la richesse, une situation aisée, sont le signe qu'on est davantage obligé de ressentir la responsabilité de la société tout entière.
Entretiens, 111
Le travail construit la société
L'immense majorité des membres de l’Œuvre sont des laïcs, des chrétiens ordinaires ; leur condition est celle de gens qui exercent une profession, un métier, une occupation, souvent absorbants, grâce auxquels ils gagnent leur vie, entretiennent leur famille, contribuent au bien commun, développent leur personnalité.
La vocation à l'Opus Dei vient confirmer tout cela ; c'est au point que l'un des signes essentiels de cette vocation est précisément de vivre dans le monde et d'y accomplir un travail — en tenant compte, je le redis, des imperfections personnelles de chacun — de la manière la plus parfaite possible, tant du point de vue humain que du point de vue surnaturel. C'est-à-dire un travail qui contribue efficacement à l'édification de la cité terrestre— et qui est, par conséquent, exécuté avec compétence et dans un esprit de service — et à la consécration du monde, et qui, donc, est sanctifiant et sanctifié.
Entretiens, 70
Succès et échecs
Mais revenons à notre sujet. Je vous disais tout à l’heure que, quand bien même vous obtiendriez les succès les plus spectaculaires dans le domaine social, dans votre activité publique, dans votre travail professionnel, si vous vous laissiez aller intérieurement et si vous vous écartiez du Seigneur, vous auriez en fin de compte carrément échoué.
Amis de Dieu, 12
Tu dois demeurer vigilant, afin que tes succès professionnels, ou tes échecs — et ces derniers ne manqueront pas d'arriver — ne te fassent pas oublier, ne serait-ce qu'un instant, la gloire de Dieu, qui est la véritable finalité de ton travail!
Forge, 704
C’est l’amour qui donne au travail sa véritable efficacité
Il me plaît de répéter, car j’en ai fait bien souvent l’expérience, ces quelques vers très expressifs malgré leur médiocre valeur : toute ma vie est d’amour/ et si en amour je suis éprouvé/ c’est la vertu de ma souffrance/ car il n’est pas de meilleur amant/ que celui qui a beaucoup souffert. Consacre-toi par Amour à tes devoirs professionnels ; j’insiste, mène tout à bien par Amour et tu verras, précisément parce que tu aimes, même si tu goûtes l’amertume de l’incompréhension, de l’injustice, de l’ingratitude voire de l’échec humain, les merveilles que ton travail produit. Des fruits savoureux, une semence d’éternité !
Amis de Dieu, 68
Le travail comme mission
La lumière que nous donne la vocation nous fait reconnaître le sens de notre existence. C'est la conviction, avec la splendeur de la foi, de la raison d'être de notre réalité terrestre. Notre vie tout entière, présente, passée, future, acquiert un nouveau relief et une profondeur auparavant insoupçonnée. Tous les faits, tous les événements, occupent maintenant leur véritable place: nous comprenons où le Seigneur veut nous conduire et nous nous sentons comme entraînes par cette charge qui nous est confiée.
Quand le Christ passe, 45
Dieu s’intéresse à tous les projets des hommes
Vous, qui célébrez avec moi aujourd'hui cette fête de saint Joseph, vous exercez diverses professions, vous formez différents foyers, vous êtes de nations, de races, de langues très variées. Vous vous êtes formes sur les bancs d'un collège, dans une usine ou un bureau, vous avez exercé pendant des années votre profession, vous avez tissé des relations de travail et d'amitié avec vos collègues, vous avez contribué à résoudre les problèmes communs de votre entreprise et de la société dans laquelle vous vivez.
Eh bien, je vous rappelle, une fois de plus, que tout ceci n'est pas étranger au plan divin. Votre vocation humaine est une partie, et une partie importante, de votre vocation divine. C'est pourquoi vous devez vous sanctifier, en aidant en même temps à la sanctification des autres, vos égaux, en sanctifiant précisément votre travail et votre milieu: cette profession ou ce métier qui occupe vos journées, qui donne à votre personnalité humaine sa physionomie particulière, qui est votre manière d'être dans le monde, ce foyer, cette famille qui est la vôtre, ce pays où vous êtes nés et que vous aimez.
Quand le Christ passe, 46
Prière et travail
Travaillons, et travaillons beaucoup et bien, sans oublier que notre meilleure arme est la prière. C’est pourquoi, je ne me lasse pas de répéter que nous devons être des âmes contemplatives au milieu du monde, qui s’efforcent de transformer leur travail en prière.
Sillon, 497
Professionnalite
Il est bon que tu trimes, que tu travailles dur… De toute façon, mets tes activités professionnelles à leur place : elles ne constituent que des moyens pour parvenir à ta fin ; on ne peut jamais les considérer, tant s’en faut, comme l’essentiel.
Combien de “ professionnalites ” empêchent l’union à Dieu !
Sillon, 502
Apostolat
Comporte-toi comme si l’ambiance de l’endroit où tu travailles dépendait de toi, et uniquement de toi : une ambiance laborieuse, de joie, de présence de Dieu et de vision surnaturelle.
— Je ne comprends pas ton aboulie. Si tu te heurtes à un groupe de camarades un peu difficile — peut-être est-il devenu difficile à cause de ton laisser-aller — tu t’en désintéresses, tu te dérobes, et tu penses qu’ils sont un poids mort, du lest qui freine tes projets apostoliques, qu’ils ne te comprendront pas…
— Comment veux-tu qu’ils t’écoutent si, te contentant de les aimer et de les servir par ta prière et ta mortification, tu ne leur parles pas ?…
— Combien de surprises auras-tu le jour où tu te décideras à en fréquenter un, puis un autre, puis un autre encore ! Qui plus est, si tu ne changes pas, ils pourront s’écrier avec raison, en te désignant du doigt : “ hominem non habeo ! ” — je n’ai personne qui m’aide !
Sillon, 954