Que sait-on réellement sur Jésus?

Réponse à l’une des 50 questions les plus fréquentes sur Jésus-Christ et l’Église par une équipe de professeurs d’Histoire et de Théologie de l’Université de Navarre.

Livre 50 questions sur Jésus-Christ et l’Église

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Nous disposons de tout ce que les témoins de sa vie nous ont transmis : des traditions orales et écrites sur sa personne parmi lesquelles il y a les quatre évangiles. Tout cela a été transmis par la réelle communauté de foi vivante que Lui-même avait constituée et qui a perduré jusqu’à nos jours en cette continuité. Cette communauté c’est l’Église, composée par des millions de fidèles de Jésus tout au long de l’histoire qui l’ont connu grâce aux données que les premiers disciples leur ont transmises sans discontinuité. Les données des évangiles apocryphes et d’autres références extra-bibliques n’apportent rien de substantiel à l’information que nous livrent les évangiles canoniques, tels qu’ils ont été transmis par l’Église.

Jusqu’à l’Illustration, croyants et non croyants étaient persuadés que ce qu’on pouvait savoir sur Jésus était dans les Évangiles. Cela dit, ces récits ayant été écrits à partir de la foi, certains historiens du XIXème ont remis en question l’objectivité de leur contenu.

Pour ces érudits, les récits évangéliques étaient peu crédibles puisqu’ils ne contenaient pas ce que Jésus œuvra et dit, mais ce qu’en croyaient ceux qui l’avaient suivi Jésus quelques années après sa mort. Aussi la véracité des évangiles fut-elle remise en question par ces chercheurs et ce, jusqu’à la moitié du XX ème s. On en est arrivé à assurer qu’ “il ne nous est pas possible de savoir grand-chose sur Jésus ”(Bultmann).

Désormais, grâce au développement de la science historique, aux avancées archéologiques et à une connaissance plus solide et fiable des sources anciennes, on est en mesure d’assurer , en empruntant les mots d’un spécialiste très connu du monde juif du I a C, qu’on ne saurait point taxer de conservateur- que “ nous sommes en mesure de beaucoup savoir sur Jésus” (Sanders). Cet auteur cite, par exemple, “huit faits non questionnables”, historiquement parlant, sur la vie de Jésus et sur les origines chrétiennes:

  • Jésus fut baptisé par Jean-Baptiste. 2) C’était un Galiléen qui prêcha et réalisa des guérisons. 3) Il appela ses disciples et en dénomma douze. 4) Son activité eut lieu dans les limites d’Israël. 5) Il fut à l’origine d’une controverse sur le rôle du temple. 6) Il fut crucifié aux abords de Jérusalem par les autorités romaines. 7) Après la mort de Jésus, ses disciples ont toujours formé un mouvement identifiable. 8) Certains juifs ont poursuivi certains groupes de ce nouveau mouvement (Ga 1,13.22; Ph 3,6) et, vraisemblablement, cette persécution a duré au moins jusqu’au bout du ministère de Paul (2 Co 11,24; Ga 5,11; 6,12; cf. Mt 23,34; 10,17).

Grâce à cette base minimale sur laquelle les historiens sont d’accord, l’on peut déterminer comme étant , historiquement parlant, dignes de foi les autres données contenues dans les évangiles. L’application des critères d’historicité sur ces données permet d’établir le degré de cohérence et de probabilité des affirmations évangéliques et de dire que ce que ces récits contiennent est substantiellement certain.

Finalement, il faut rappeler que ce que nous savons de Jésus est fiable et crédible parce que les témoins sont dignes de crédibilité et que la tradition est critique vis-à-vis d’elle-même. De plus, ce que la tradition nous transmet résiste à l’analyse de la critique historique. Il est vrai que des nombreuses choses qui nous ont été transmises, seulement certaines sont démontrables par les méthodes dont se servent les historiens. Mais cela ne signifie pas que, bien que n’étant pas démontrables avec leurs méthodes, elles ne se soient pas produites pour autant. Cela veut seulement dire que nous ne sommes pas en mesure d’apporter des données confirmant leur plus grande ou plus petite probabilité. N’oublions pas, par ailleurs, que la probabilité n’est pas un facteurdéterminant. Il y a des événements peu probables qui ont quand même eu lieu, historiquement parlant. Ce qui est vrai, sans aucun doute, c’est que les données évangéliques sont raisonnables et cohérentes avec les données démontrables. Au final, c’est la tradition de l’Église dans le cadre de laquelleces écrits ont vu le jour, qui nous garantit leur fiabilité et qui nous dit comment les interpréter.

Bibliographie

A. Vargas Machuca, El Jesús histórico. Un recorrido por la investigación moderna, Universidad Pontifica de Comillas, Madrid 2004;

J. Gnilka, Jesús von Nazareth. Botschaft und Geschichte, Herder, Freiburg 1990 (ed. esp. Jesús de Nazaret, Herder, Barcelona 1993);

R. Latourelle, A Jesús el Cristo por los Evangelios. Historia y hermenéutica, Sígueme, Salamanca 21986;

F. Lambiasi, L’autenticità storica dei vangeli. Studio di criteriologia,: EDB, Bologna 21986.