Mère de Dieu, notre mère

Quelle humilité que celle de sainte Marie, ma Mère ! — Vous ne la verrez ni parmi les rameaux de Jérusalem, ni à l’heure des grands miracles. — Mais elle ne fuit pas l’affront du Golgotha : Elle est là ‘iuxta crucem Iesu’ — sa Mère, tout près de la croix de Jésus.

Quelle humilité que celle de sainte Marie, ma Mère ! — Vous ne la verrez ni parmi les rameaux de Jérusalem, ni à l’heure des grands miracles, sauf aux prémices de Cana.

— Mais elle ne fuit pas l’affront du Golgotha : Elle est là iuxta crucem Iesu — sa Mère, tout près de la croix de Jésus.

Chemin, 507

Telle a toujours été la foi sûre. Le Concile d’Éphèse a proclamé, contre ceux qui l’ont nié, que si quelqu’un ne confesse pas que l’Emmanuel est vraiment Dieu, et que pour cela la très Sainte vierge est Mère de Dieu, puisqu’elle a engendré selon la chair le Verbe de Dieu incarné, qu’il soit anathème.

Mère de Dieu, notre mère

L’histoire nous a conservé des témoignages de l’allégresse des chrétiens face à ces décisions claires, nettes, qui réaffirmaient ce qu’ils croyaient tous : Le peuple tout entier de la ville d’Éphèse, des premières heures du matin jusqu’à la nuit, demeura anxieux dans l’attente de la résolution... Quand il sut que l’auteur des blasphèmes avait été déposé, nous commençâmes tous à l’unisson à glorifier Dieu et à acclamer le Synode, parce que l’ennemi de la foi était tombé. À peine sortis de l’église, nous fûmes accompagnés avec des torches jusqu’à nos demeures. C’était de nuit : toute la ville était joyeuse et illuminée. Voilà ce qu’écrit saint Cyrille et je ne puis nier que, même à seize siècles de distance, cette réaction de piété m’impressionne profondément.

Veuille Dieu notre Seigneur que cette même foi brûle en nos cœurs et que s’élève de nos lèvres un chant d’action de grâces : parce que la Très Sainte Trinité, en ayant choisi Marie pour Mère du Christ, Homme comme nous, a placé chacun d’entre nous sous sa protection maternelle. Elle est Mère de Dieu et notre Mère.

Dieu seul est au-dessus d’elle

La Maternité divine de Marie est la racine de toutes les perfections et de tous les privilèges dont elle est ornée. À ce titre, elle a été conçue immaculée et elle est pleine de grâces, elle est toujours vierge, elle est montée aux cieux en corps et en âme, elle a été couronnée Reine de la création tout entière, au-dessus des anges et des saints. Dieu seul est au-dessus d’elle. La très Sainte Vierge, selon qu'elle est Mère de Dieu, possède une dignité d’une certaine façon infinie, empruntée au bien infini qu’est Dieu. Il n’y a pas de danger d’exagérer. Nous n’approfondirons jamais assez ce mystère ineffable ; nous ne pourrons jamais remercier assez notre Mère de cette familiarité avec la Très Sainte Trinité qu’elle nous a donnée.

Nous étions pécheurs et ennemis de Dieu. La Rédemption ne nous libère pas seulement du péché, elle ne nous réconcilie pas seulement avec le Seigneur : elle fait de nous des enfants, nous fait don d’une Mère, celle-là même qui a engendré le Verbe, dans l’Humanité. Est-il plus grand débordement, plus grand excès d’amour ? Dieu désirait ardemment nous racheter. Il disposait de beaucoup de moyens pour mettre à exécution sa très Sainte Volonté, dans sa Sagesse infinie. Il en a choisi un, qui dissipe tous les doutes possibles à propos de notre salut et de notre glorification. De même que le premier Adam n’est pas né d’un homme et d’une femme, mais a été formé de la terre, de même le dernier Adam, qui devait guérir la blessure du premier, a pris un corps dans le sein de la Vierge, pour être, quant à la chair, égal à la chair de ceux qui ont péché.

Amis de Dieu, 275-276