Le pape François nous demande de tout mettre en œuvre pour résoudre le problème du chômage

« Repenser la Solidarité pour l’emploi : les défis du XXIème siècle » tel est le titre du congrès organisé à Rome du 23 au 25 mai dernier par la Fondation Centesimus annus Pro Pontifice. Rafael Alvira, directeur de l’Institut Entreprise et Humanisme de l’Université de Navarre y participait. Il a pu saluer personnellement le pape François et lui parler de ses parents, Thomas et Paquita, premier couple de l’Opus Dei dont le procès de béatification est en cours.

Rafael Alvira montre au pape une image avec une relique de ses parents

Vous avez eu l’occasion d’être très près du pape François au cours de ces journées, voire même de vous entretenir personnellement avec lui. De quoi vous a-t-il parlé ?

Lorsque je l’ai salué, je lui ai donné une image avec une relique de mes parents en lui disant qu’ils étaient en procès de béatification, procès clôturé déjà à Madrid et dont les documents sont désormais à Rome. Il m’a écouté très attentivement, avec beaucoup d’affection.

Comment le définiriez-vous ?

Le pape est quelqu’un d’extraordinairement simple et cordial. Il ne permettait pas que l’on s’approche pour lui baiser la main, c’est lui qui descendait pour saluer chacun de nous. La simplicité de son comportement est vraiment touchante.

Quel a été le message du pape François à ce Congrès ?

Il a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre tous les moyens à notre portée pour résoudre le problème du chômage.

Il est toujours étonné de l’émotion que suscite une banque en faillite, alors que des milliers et des milliers de gens sont sans travail, voire même affamés. Pour lui, il n’y a aucune logique dans tout cela. Il vaudrait mieux, bien sûr, qu’une banque ne soit pas en faillite, mais il faut tout d’abord s’occuper des personnes. Si l’on s’occupe d’une banque c’est bien à cause de la répercussion que cela a sur la vie des personnes.

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L’Église a-t-elle une idée pour mettre un frein au chômage ?

Il n’y a pas de formules universelles. La doctrine sociale de l’Église cultive les élans permettant que tous dans la société, à commencer par ceux qui ont davantage de moyens, s’occupent de donner plus de travail à ceux, très nombreux,  qui n’en ont plus.

Le pape souligne parfois que cette crise est plutôt une crise « anthropologique et éthique » or, comment sortir d’une crise de cette sorte ?

L’éthique appartient au domaine de l’intériorité et elle est à la merci de l’exemple. Des solutions ?  Faire en sorte que ceux qui sont aux commandes dans les différents secteurs de la vie sociale donnent le bon exemple. Tant que les gens haut placés ne donneront pas le bon exemple, il est difficile que ceux qui sont moins haut placés se comportent comme il faut.

Je me dis, et cela est en rapport avec l’Institut Entreprise et Humanisme où je travaille, que la clé est la formation anthropologique, éthique et politique des classes dirigeantes de la société pour qu’elles donnent un bon exemple. Cela changerait la société beaucoup plus vite.

Pape François: 'Il n’y a pas de pire pauvreté matérielle, et je m’empresse de le souligner, que celle qui empêche quelqu’un de gagner son pain et le prive de la dignité du travail » (Discours à la fondation Centesimus annus Pro Pontifice)

Et avec cette formation, je suis d’accord avec le pape qui reprend ce qu’ont dit ses prédécesseurs à savoir, comme le dit l’Évangile, que les richesses ne doivent pas être à la première place, à la place de l’être humain. En effet, les biens matériels sont nécessaires pour assurer la vie digne des personnes. En revanche, l’enrichissement comme unique priorité n’est pas positif. Cela est anthropologiquement parlant destructeur, et entraine souvent  le dérèglement complet de  la vie des personnes et de la société entière.