Saint Bernard de Clairvaux : Sermon I pour la fête de la Toussaint
La fête de tous les saints que nous fêtons aujourd'hui mérite d'être célébrée avec toute sorte de dévotion. En effet, si la fête de saint Pierre, de saint Étienne, ou de tout autre saint nous parait grande, et l'est, en effet, combien plus grande doit être pour nous celle que nous fêtons aujourd'hui, puisque au lieu d'être la fête d'un seul saint, elle est la fête de tous les saints ? Vous n'ignorez pas, mes frères, que les gens du monde célèbrent leurs fêtes par des festins mondains, et que plus la solennité est grande plus aussi ils font bonne chère. Eh quoi donc ? Ne faut-il pas aussi que ceux qui se sont convertis dans leur cœur recherchent les délices du cœur ; les gens spirituels ne doivent-ils pas aussi rechercher des joies spirituelles ? Aussi, mes frères, notre festin est-il préparé, tout est-il cuit, et le temps de nous mettre à table est-il arrivé. Il est juste que nous commencions par les festins de l'âme puisque, sans l'ombre d'un doute, elle l'emporte sur le reste de notre être, et qu'elle est sans comparaison la meilleure partie de nous-mêmes. D'ailleurs, il est de toute évidence que la fête des saints se rapporte bien plus à l'âme qu'au corps. Or, les âmes doivent prendre beaucoup plus de part aux choses qui se rapportent à l'âme, attendu qu'il y a entre ces choses et elles un plus grand rapport. Voilà pourquoi aussi les saints compatissent beaucoup plus aux âmes, désirent davantage les biens des âmes et se complaisent plus dans leur réfection, ils ont, comme nous, été passibles, comme nous ils ont eu à déplorer les peines de notre voyage et de notre misérable exil, et à éprouver le poids accablant de ce corps, le tumulte du siècle, et les tentations de l'ennemi. On ne saurait donc révoquer en doute que cette solennité ne leur soit beaucoup plus agréable, parce qu'il y est pourvu, au festin des âmes, que celle que les mondains célèbrent, en donnant plus de soins à la chair dans les désirs de la volupté.
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Benoît XVI : Angelus du 1er novembre 2010
Chers frères et sœurs!
La solennité de la Toussaint, que nous célébrons aujourd’hui, nous invite à élever notre regard vers le Ciel et à méditer sur la plénitude de la vie divine qui nous attend. «Nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons ne paraît pas encore clairement» (1 Jn 3, 2): avec ces mots, l’apôtre Jean nous assure de la réalité de notre lien profond avec Dieu, ainsi que de la certitude de notre destin futur. En tant que fils bien-aimés, nous recevons donc également la grâce pour pouvoir supporter les épreuves de cette existence terrestre — la faim et la soif de justice, les incompréhensions, les persécutions (cf. Mt 5, 3-11) — et, dans le même temps, nous héritons dès à présent de ce qui nous est promis dans les béatitudes évangéliques, «dans lesquelles resplendit la nouvelle image du monde et de l’homme que Jésus inaugure» (Benoît XVI, Jésus de Nazareth , Milan 2007, p. 95). La sainteté, imprimer le Christ en soi, est le but de la vie du chrétien.
Chez les saints, il devient évident que celui qui va vers Dieu ne s’éloigne pas des hommes, mais qu’il se rend au contraire vraiment proche d’eux
Le bienheureux Antonio Rosmini écrit: «Le Verbe s’était imprimé lui-même dans les âmes de ses disciples sous son aspect sensible...et avec ses paroles... il avait donné aux siens cette grâce... avec laquelle l’âme perçoit immédiatement le Verbe» ( Anthropologie surnaturelle, Rome 1983, pp. 265-266). Et nous goûtons à l’avance le don et la beauté de la sainteté à chaque fois que nous participons à la liturgie eucharistique, en communion avec la «multitude immense» des esprits bienheureux, qui au Ciel acclament pour l’éternité le salut de Dieu et de l’Agneau (cf. Ap 7, 9-10).
«La vie des saints ne comporte pas seulement leur biographie terrestre, mais aussi leur vie et leur agir en Dieu après leur mort. Chez les saints, il devient évident que celui qui va vers Dieu ne s’éloigne pas des hommes, mais qu’il se rend au contraire vraiment proche d’eux» (Enc. Deus caritas est, n. 42).
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Saint Josémaria : qu’est-ce qu’un Saint ?
Le fondateur de l'Opus Dei a consacré une grande partie de sa vie à diffuser l'appel universel à la sainteté (tous les hommes et les femmes sont appelés à être saints). Il est l'auteur de nombreux écrits sur la sainteté. Nous vous proposons d’en redécouvrir quelques-uns, sur le site web qui lui est consacré.