La « synodalité » en 20 phrases du Pape

Le pape François a invité toute l'Église à un synode intitulé "Pour une Église synodale : communion, participation et mission". Mais qu'est-ce qu'un synode ?

La célébration de la 16ème assemblée du Synode des évêques en octobre 2023 constituera une étape fondamentale de cette démarche. Pour en comprendre les enjeux, nous vous proposons quelques déclarations du Pape sur la synodalité.

  1. Le thème de la synodalité, ce n’est pas le chapitre d’un traité d’ecclésiologie, encore moins une mode, un slogan ou un nouveau terme à utiliser ou à exploiter dans nos réunions. Non! La synodalité exprime la nature de l’Église, sa forme, son style, sa mission. (Rome, 18 octobre 2021)
  2. Ce que le Seigneur nous demande, en un certain sens, est déjà pleinement contenu dans le mot ‘‘Synode’’. Marcher ensemble – Laïcs, Pasteurs, Évêque de Rome – est un concept facile à exprimer en paroles, mais pas si facile à mettre en pratique. (50ème anniversaire du Synode des Évêques, 17 octobre 2015)
  3. Cette route raconte l’histoire dans laquelle marchent ensemble la Parole de Dieu et les personnes qui accordent à cette Parole attention et foi. La Parole de Dieu marche avec nous. (Rome, 18 octobre 2021)
  4. Une Église synodale est une Église de l’écoute, avec la conscience qu’écouter « est plus qu’entendre ». C’est une écoute réciproque dans laquelle chacun a quelque chose à apprendre. (50ème anniversaire du Synode des Évêques, 17 octobre 2015)
  5. Le peuple fidèle, le Collège épiscopal, l’Évêque de Rome, chacun à l’écoute des autres ; et tous à l’écoute de l’Esprit Saint, l’« Esprit de Vérité » (Jn 14, 17), pour savoir ce qu’il dit aux Églises (Ap 2, 7). (50ème anniversaire du Synode des Évêques, 17 octobre 2015)
  6. Il ne s’agit pas d’une enquête ; mais il s’agit d’écouter l’Esprit Saint, comme on le trouve dans le livre de l’Apocalypse : « Quiconque a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Églises » (2, 7). (Rome, 18 octobre 2021)
  7. Avoir des oreilles, écouter, c’est le premier engagement. Il s’agit d’entendre la voix de Dieu, de saisir sa présence, d’intercepter son passage et son souffle de vie. (Rome, 18 octobre 2021)
  8. L’Église va de l’avant, elle marche avec tous, elle est synodale. Mais il y a toujours l’Esprit qui est le grand protagoniste de l’Église. (Rome, 18 octobre 2021)
  9. N’oubliez pas cette formule : « Il a paru bon à l’Esprit Saint et à nous de ne pas vous imposer d’autre obligation » : il a paru bon à l’Esprit Saint et à nous. C’est ainsi que vous devez essayer de vous exprimer, dans ce chemin synodal. Si l’Esprit n’est pas là, ce sera un parlement diocésain, mais pas un synode. (Rome, 18 octobre 2021)
  10. Nous ne faisons pas un parlement diocésain, nous ne faisons pas une étude sur ceci ou cela, non : nous faisons un parcours d’écoute mutuelle et d’écoute de l’Esprit Saint, de discussion et aussi de discussion avec l’Esprit Saint, ce qui est une manière de prier. (Rome, 18 octobre 2021)
  11. Et c’est vrai : le Saint-Esprit a besoin de nous. Écoutez-le en vous écoutant mutuellement. Ne laissez personne dehors ou en arrière. (Rome, 18 octobre 2021)
  12. Il y aura toujours des discussions, grâce à Dieu, mais il faut chercher des solutions en donnant la parole à Dieu et à ses voix parmi nous ; prier et ouvrir les yeux sur tout ce qui nous entoure ; pratiquer une vie fidèle à l’Évangile. (Rome, 18 octobre 2021)
  13. Ayez confiance en l’Esprit. N’ayez pas peur d’entrer en dialogue et de vous laisser impliquer dans le dialogue : c’est le dialogue du salut. (Rome, 18 octobre 2021)
  14. Les pasteurs marchent avec le peuple : nous pasteurs marchons avec le peuple, parfois devant, parfois au milieu, parfois derrière. Le bon pasteur doit se mouvoir ainsi : devant pour guider, au milieu pour encourager et ne pas oublier l’odeur du troupeau, derrière car le peuple a aussi du « flair ». Il a le flair pour trouver de nouveaux chemins pour avancer, ou pour retrouver la route perdue. (Rome, 18 octobre 2021)
  15. Le sensus fidei confère à tous  la dignité de la fonction prophétique de Jésus Christ (cf. Lumen gentium, 34-35), de façon à pouvoir discerner quelles sont les voies de l’Évangile au présent. (Rome, 18 octobre 2021)
  16. Il ne peut pas y avoir de sensus fidei sans participation à la vie de l’Église, qui n’est pas seulement l’activisme catholique, il doit y avoir avant tout ce « sentir » qui se nourrit des « sentiments du Christ ». (Rome, 18 octobre 2021)
  17. La synodalité, comme dimension constitutive de l’Église, nous offre le cadre d’interprétation le plus adapté pour comprendre le ministère hiérarchique lui-même. (50ème anniversaire du Synode des Évêques, 17 octobre 2015)
  18. L’évêque et le prêtre détachés des gens sont des fonctionnaires, pas des pasteurs. (Rome, 18 octobre 2021)
  19. Il y a beaucoup de résistances pour surmonter l’image d’une Église qui distingue rigidement entre chefs et subordonnés, entre ceux qui enseignent et ceux qui doivent apprendre, en oubliant que Dieu aime renverser les positions : «Il a renversé les puissants de leurs trônes, il a exalté les humbles» (Lc 1, 52), a dit Marie. (Rome, 18 octobre 2021)
  20. Et ceci est important : que dans le dialogue nos propres pauvretés puissent émerger, sans justification. N’ayez pas peur ! (Rome, 18 octobre 2021)