Journée d'étude sacerdotale à Paris

Réunis dans les locaux de la paroisse Saint Pierre du Gros Caillou, une cinquantaine de prêtres réflèchissaient ensemble sur un sujet essentiel dans l’Église : les vocations.

Quelques participants à la journée d'étude autours du professeur Levillain

Parmi eux, outre des prêtres de Paris et de province, trois délégués diocésains aux vocations et le supérieur d’un séminaire de Belgique.

Le programme —, trois conférences ponctuées par une Concélébration et un déjeuner — avait été conçu par Jean-Paul Savignac et Paul Rambert, prêtres de l’Opus Dei.

« Nous avons voulu aborder ce sujet sous trois aspects différents, souligne Jean-Paul Savignac. Mgr Toni Anatrella a traité de l’individu face au sacerdoce. Guillaume de Menthière s'est attaché à analyser la façon dont l’Église appelle. Enfin, la vision historique du Pr Levillain nous a semblé nécessaire : il est toujours rassurant et profitable de revisiter l’histoire en général, et celle de l’Église en particulier. »

Plus que de se lamenter sur la crise des vocations — une église plaignante n’est pas une église appelante, selon la formule de Guillaume de Menthière — les conférenciers ont souligné trois aspects : la nécessaire visibilité du prêtre ; l’identification des jeunes à un modèle valorisant et valorisé ; la formation des jeunes, tant dans leur famille qu’au séminaire.

Le public applaudit l'intervention du Père Anatrella

Toni Anatrella a cherché à expliquer le processus d’identification du jeune au prêtre. Pour que s’éveille chez le jeune le désir de s’identifier au prêtre, il faut qu’il admire ce qu’est le prêtre et ce que le prêtre fait. A cette fin, la visibilité du prêtre est indispensable (peut-on désirer être prêtre quand on ne le voit pas ?), c’est-à-dire sa présence dans les communautés chrétiennes et la société civile, et l’image qu’il donne de soi et de son corps, manifestée par l’habit ecclésiastique et liturgique. Le prêtre ne doit pas oublier que le corps est un signe. L’image du prêtre peut ne pas inviter à vivre le sacerdoce. Un prêtre habillé de façon négligée transmet l’idée que le sacerdoce est quelque chose de médiocre et de peu exaltant. Un prêtre surchargé, fatigué, qui néglige la médiation des signes, n’est plus un signe pour une société elle-même stressée.

Le processus d’identification avec le prêtre doit être complété par une confrontation avec soi-même et avec la réalité extérieure. Pour cela, il faut aider les jeunes à sortir d’eux-mêmes, à accepter la réalité extérieure (s’inscrire dans un projet, une histoire, une institution), à accepter l’autre pour lui-même, à cultiver l’intériorité.

Guillaume de Menthière a d’abord rappelé les propos du Saint-Père — créer une culture vocationelle — avant de répondre aux trois questions : qui appelle, qui appeler et comment appeler. « L’Église appelle le candidat qui a les qualités requises »… idonéité qui doit être ouverte car Dieu seul sait de quels prêtres l’Église a réellement besoin. Il n’est donc pas question d’appeler pour boucher des trous, ce qui serait au demeurant peu attirant. Ne pas avoir peur d’appeler, être inventif, passer à une pastorale interpelante… Tels furent les propos qui rencontrèrent un accueil large écho dans le public !

Enfin, le professeur Levillain rappela que « les sociétés ont les prêtres qu’elles méritent », et si les vocations manquent actuellement, sans doute est-ce que les laïcs ne sont pas capables de répondre aux questions fondamentales de l’homme actuel.

Certes, il convient que les communautés demandent des prêtres au Seigneur, que les jeunes apprennent à sortir d’eux-mêmes et que la pastorale soit inventive. Mais c’est le prêtre lui-même, par sa visibilité, par l’exemple de sa vie au service de Dieu et des autres, en étant « bien dans sa peau », qui fait l’essentiel de la pastorale des vocations sacerdotales.