Fioretti août 2019

Quelques conseils vigoureux du Pape François pour vivre en chrétien, "de la tête aux pieds"

Jésus ne nous dit pas : “Soyez tranquilles, il y a une belle autoroute et au fond un grand portail…”

Angelus du 25 août 2019 :

« “Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car, je vous le dis, beaucoup chercheront à entrer et n’y parviendront pas.” […] Il n’y a pas de numerus clausus au paradis ! Mais il s’agit de passer dès maintenant par le bon passage, et ce bon passage est pour tous, mais il est étroit. Voilà le problème. Jésus ne veut pas que nous soyons dans l’illusion en disant : “Oui, soyez tranquilles, c’est facile, il y a une belle autoroute et au fond un grand portail…” […] Il nous dit les choses telles qu’elles sont : le passage est étroit. […] Dans le sens où, pour être sauvé, il faut aimer Dieu et son prochain, et ce n’est pas commode ! C’est une “porte étroite” parce que c’est exigeant ; l’amour est toujours exigeant, il demande un engagement, ou plutôt un “effort”, c’est-à-dire une volonté déterminée et persévérante de vivre selon l’Évangile. Saint Paul l’appelle “le bon combat de la foi” (1 Tm 6, 12). Il faut un effort de tous les jours […] pour aimer Dieu et son prochain. »

Nous ne devons pas être des touristes dans l’Église, mais frères les uns des autres

Audience générale du 21 août 2019 :

« L’hypocrisie est le pire ennemi […] de cet amour chrétien : faire semblant de s’aimer, mais ne chercher que son propre intérêt. Manquer à la sincérité du partage, en fait, ou mentir à la sincérité de l’amour, signifie cultiver l’hypocrisie, s’éloigner de la vérité, devenir égoïste, éteindre le feu de la communion et se destiner au gel de la mort intérieure.

[…] Il y a beaucoup de touristes dans l’Église, qui sont toujours de passage, mais qui n’entrent jamais dans l’Église : c’est le tourisme spirituel qui leur fait croire qu’ils sont chrétiens alors qu’ils ne sont que des touristes des catacombes. Non, nous ne devons pas être des touristes dans l’Église, mais frères les uns des autres. Une vie qui n’est configurée que sur le profit et les avantages à tirer des situations au détriment des autres, provoque inévitablement la mort intérieure. Et combien de personnes se disent proches de l’Église, amis des prêtres, des évêques, alors qu’elles ne cherchent que leur propre intérêt ! Ce sont les hypocrisies qui détruisent l’Église !

Que le Seigneur – je le demande pour chacun de nous – reverse sur nous son Esprit de tendresse, qui est vainqueur de toute hypocrisie et qui apporte cette vérité qui nourrit la solidarité chrétienne ; loin d’être une activité d’assistance sociale, celle-ci est l’expression incontournable de la nature de l’Église, mère très tendre de tous, en particulier des plus pauvres. »

Les soi-disant chrétiens qui vont voir les voyantes pour se faire lire les lignes de la main !

Angelus du 18 août 2019 :

« Jésus est venu “diviser”, mettre en “question” – mais de façon salutaire – la vie de ses disciples, brisant les illusions faciles de ceux qui croient pouvoir conjuguer vie chrétienne et mondanité, vie chrétienne et compromis en tout genre, pratiques religieuses et attitudes contre le prochain. Conjuguer, comme le pensent certains, la vraie religiosité avec les pratiques superstitieuses : tant de soi-disant chrétiens vont voir les voyantes pour se faire lire les lignes de la main ! C’est de la superstition, ce n’est pas de Dieu. Il s’agit de ne pas vivre en hypocrite, mais d’être disposé à […]payer le prix en étant cohérents avec l’Évangile. […] Parce que c’est bien de se dire chrétien, mais il faut surtout être chrétien dans les situations concrètes, en témoignant de l’Évangile qui est essentiellement amour de Dieu et amour des frères. »

C’est un fantasme de croire que l’on peut s’éclairer soi-même de l’intérieur

Angelus du 11 août 2019 :

« Portez toujours un petit Évangile dans votre poche, dans votre sac, pour le lire. C’est une rencontre avec Jésus, avec la Parole de Jésus. Cette lampe nous est confiée pour le bien de tous : personne, donc, ne peut se retirer dans l’intimité sur soi, dans la certitude de son salut, désintéressé des autres. C’est un fantasme de croire que l’on peut s’éclairer soi-même de l’intérieur. C’est un fantasme. La vraie foi ouvre le cœur au prochain et incite à la communion concrète avec les frères, surtout avec ceux qui se trouvent dans le besoin. »

L’avidité ne rassasie pas le cœur, au contraire elle provoque plus de faim

Angelus du 4 août 2019 :

« Saint Paul nous le rappelle dans la seconde lecture du jour. Il dit ceci : “Recherchez les réalités d’en haut… Pensez aux réalités d’en haut, non à celles de la terre” (Col 3, 1-2).

Cela ne veut pas dire se tenir à l’écart de la réalité, mais chercher les choses qui ont une vraie valeur : la justice, la solidarité, la fraternité, la paix, tous ces choses qui constituent la véritable dignité de l’homme. Il s’agit de tendre vers une vie réalisée non pas selon le style mondain, mais selon le style évangélique : aimer Dieu de tout notre être, et aimer son prochain comme Jésus l’a aimé, c’est-à-dire dans le service et dans le don de soi. L’avidité, la volonté d’avoir des biens, ne rassasie pas le cœur ; au contraire elle provoque plus de faim ! La convoitise est comme ces bonbons : tu en prends un : “Ah! C’est bon !”, et puis tu prends l’autre ; et l’un entraîne le suivant. C’est la convoitise : elle ne rassasie jamais. Attention ! L’amour entendu et vécu comme tel est la source du vrai bonheur, alors que la recherche démesurée des biens matériels et des richesses est souvent source d’inquiétude, d’adversité, d’abus de pouvoir, de guerres. Tant de guerres commencent par la convoitise ! »

Ne laissez pas la vie sur la table de nuit

Discours aux Scouts d’Europe, le 4 août 2019 :

« Aujourd’hui l’on pense tout de suite à avoir. Beaucoup vivent avec le seul but de posséder ce dont ils ont envie. Mais ils ne sont jamais satisfaits… il n’y a pas de rassasiement dans la possession. Avoir plus provoque plus de faim, plus de volonté d’avoir, sans trouver ce qui fait du bien au cœur. »

Le cœur ne s’entraîne pas avec l’avoir, mais avec le don. Avoir engraisse le cœur, le rend lourd, le rend mondain. Le don le rend léger… Donner veut dire se lever de son fauteuil, des conforts qui replient sur soi, et se mettre en chemin. Donner veut dire arrêter de subir la vie et descendre sur le terrain pour offrir au monde un peu de bien. S’il vous plaît, ne laissez pas la vie sur la table de nuit, ne vous contentez pas de la voir défiler à la télévision, ne croyez pas que c’est la prochaine appli à télécharger qui vous rendra heureux.

Le dernier smartphone, la voiture la plus rapide ou le vêtement plus à la mode, en plus de ne jamais suffire, ne te donneront jamais la joie de te sentir aimé et aussi la joie d’aimer, a-t-il aussi averti. Et c’est cela la vraie joie : te sentir aimé et aimer. »