SOINS DES MALADES ET VISITES À L’HÔPITAL

1. Le gitan mourant. 2. Les hôpitaux de Madrid. 3. Glorifiée soit la douleur. 4. Les fondements pour construire l’œuvre de Dieu : prière et expiation. 5. L’attention constante aux malades.

1. Le gitan mourant.
2. Les hôpitaux de Madrid.

3. Glorifiée soit la douleur.

4. Les fondements pour construire l’œuvre de Dieu : prière et expiation.

5. L’attention constante aux malades.

Les malades ont toujours fait l’objet d’une attention particulière de la part de saint Josémaria. Quand il était avec eux, il essayait de les aider humainement et surnaturellement, avec une grande charité sacerdotale. Entre 1931 et 1936, cette occupation a été particulièrement intense auprès des patients hospitalisés et a eu lieu dans divers centres de santé de Madrid.

1. Le gitan mourant

Dans la cathédrale Notre-Dame de la Almudena, à Madrid, il y a une chapelle dédiée à saint Josémaria, sur le côté droit du déambulatoire, à côté de la chapelle du Saint-Sacrement. Au centre de la chapelle se dresse une image de saint Josémaria, coulée en bronze, œuvre du sculpteur Venancio Blanco. L’artiste a représenté saint Josémaria vêtu d’ornements sacerdotaux, pour souligner son caractère de prêtre de Jésus-Christ. Son geste est fort, souriant et amical, les bras ouverts et les mains tendues comme donnant une accolade à la personne qui est devant lui. La chapelle est complétée par quatre hauts-reliefs du même sculpteur. En bas à droite, saint Josémaria s’occupe d’un patient mourant, un gitan décédé à l’Hôpital Général de Madrid.

Le 16 février 1932, saint Josémaria écrivit dans ses Notes intimes que deux jours plus tôt, il avait rendu visite à un homme malade dans cet hôpital. C’était un moribond qui, apparemment, ne voulait pas recevoir les derniers sacrements. Saint Josémaria lui rendit visite, après s’être entretenu avec la religieuse en charge de la salle des malades : « C’était un gitan, poignardé à mort dans une querelle », raconte-t-il. En voyant un prêtre, il accepta de se confesser. « Il prit ma main ; il ne voulait pas la lâcher mais il ne le pouvait pas. Il voulait que je mette la mienne sur sa bouche pour l’embrasser. Son état était pitoyable : il exhalait des excréments par voie orale. Cela faisait vraiment de la peine. À haute voix, il dit qu’il jurait de ne plus voler. Il m’a demandé un Crucifix. Je n’en avais pas, et je lui ai donné un chapelet. Je l’ai enroulé autour de son poignet et il l’embrassait en disant des phrases de profonde douleur pour avoir offensé le Seigneur » (Notesintimes, n. 608 : AVP, I, p. 429). Le gitan mourut d’une mort très édifiante, et parmi ses paroles, cette phrase qu’il prononça en embrassant le crucifix du chapelet : « Mes lèvres sont trop pourries, pour pouvoir t’embrasser » (Cf. ibid.). Saint Josémaria n’a jamais oublié ce cri sincère de repentance. Cet homme était l’un des milliers de malades et de mourants dont saint-Josémaria s’est occupé dans les hôpitaux de Madrid et dans les quartiers voisins. Ce travail a été, pendant plusieurs années, lié au Patronage des Malades dirigé par la Congrégation des Dames Apostoliques. Les religieuses venaient souvent chercher saint Josémaria pour aller soigner les malades dans les lieux les plus variés (cf. González-Simancas,2008, p. 147 d.). Lorsqu’il quitta le Patronage des Malades le 28 octobre 1931, saint Josémaria cessa également les soins à domicile des malades, spécifiques à cette institution, mais pas les visites aux malades. Le lendemain, il écrivait : « Hier, j’ai dû quitter définitivement le Patronage, donc les malades : mais, mon Jésus ne veut pas que je le quitte et m’a rappelé qu’Il est Lui cloué sur un lit d’hôpital » (Notes intimes, n. 360 : AVP, I, p. 425). C’est le sacristain de Santa Isabel, Antonio Díaz, qui lui a parlé du travail que la Congrégation laïque de Saint Philippe Néri faisait dans l’Hôpital Général voisin.

2. Les hôpitaux de Madrid

Entre 1931 et 1936, Saint-Josémaria fréquenta différents hôpitaux de Madrid pour s’occuper des malades internés dans ces centres. Les hôpitaux publics accueillaient surtout ceux qui, faute de moyens, ne pouvaient pas guérir de leur maladie à leurs domiciles propres. Là, les plus pauvres de la société se donnaient rendez-vous. Dans les années trente, la capitale de l’Espagne avait plusieurs centres hospitaliers, au rang desquels se distinguaient par leurs dimensions, l’Hôpital Général, qui dépendait du Conseil Provincial, et l’Hôpital de la Princesa, de la Charité. Le premier était dans la rue Santa Isabel, à côté du rond-point d’Atocha, et l’autre dans la rue Alberto Aguilera. Il y avait d’autres hôpitaux de plus petites dimensions et, d’une certaine manière, spécialisés dans la prise en charge des enfants, comme celui de San Rafael, situé dans le quartier de Niño Jesús ; ceux des Incurables, un pour les hommes et un pour les femmes, qui accueillaient principalement les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies dégénératives ; et l’Hospital de Rey, pour les maladies infectieuses. Ce dernier se trouvait à la périphérie de Madrid, à Chamartín de la Rosa, et était de construction récente ; il répondait à une conception plus moderne de la médecine et de l’hospitalisation et en accord avec les progrès atteints ; et il dépendait de différentes fondations caritatives. Il existe de nombreuses preuves documentaires de la présence de Saint-Josémaria dans trois de ces hôpitaux : l’Hôpital Général, l’Hôpital de la Princesa et l’Hôpital del Rey. Il n’y a qu’un seul témoin qui raconte avoir accompagné Saint-Josémaria à l’HôpitalSan Rafael.

Saint Josémaria commença de s’occuper de malades à l’Hôpital Général le 8 novembre 1931, en se conformant dans cette tâche aux façons de faire de la Congrégation de Saint Philippe Néri, qui pratiquait les œuvres de miséricorde appelées corporelles : laver les malades, leur couper les ongles, nettoyer les pots de chambre, balayer le sol ... Les prêtres, en outre, exerçaient leur ministère auprès de ceux qui le demandaient. Il s’y rendait le dimanche après-midi et il continua de s’y consacrer jusqu’en juillet 1936. Dans cet hôpital, il fit la connaissance de personnes qui participèrent ensuite à l’œuvre naissante de l’Opus Dei, telles que Luis Gordon, Jenaro Lázaro, Antonio Medialdea, Saturnino de Dios... (cf. AVP, I, p. 423-425).

Saint Josémaria commença à fréquenter l’Hôpital del Rey en janvier 1932, grâce à son amitié avec l’aumônier de cette institution, José María Somoano. Au début, il venait pour aider dans le travail de l’aumônerie. À partir d’avril, l’une des femmes internées dans ce centre, María Ignacia García Escobar, atteinte de tuberculose, demanda à être admise à l’Opus Dei et offrait ses souffrances pour l’Œuvre. Saint Josémaria, quand il lui rendait visite, en profitait pour visiter d’autres malades. En juillet 1932, l’aumônier Somoano mourut, probablement empoisonné. Alors saint Josémaria s’entretint avec Sœur Engracia Echeverría, supérieure de la communauté des Filles de la Charité qui s’occupait de l’Hôpital, et s’offrit sans réserve pour répondre à tous les besoins qui se présentaient. Il faut garder à l’esprit que, avec les nouvelles lois laïcistes de l’époque, le poste d’aumônier avait été exclu du personnel de l’Hôpital et que les règlements mettaient de nombreux obstacles à son travail pastoral. Néanmoins, à partir de cette date, saint Josémaria ou certains des prêtres qui collaboraient avec lui, comme Don Lino Vea Murguía ou Don Saturnino de Dios, prirent en charge l’attention sacerdotale de l’Hôpital del Rey. Les souvenirs que les religieuses ont écrits sur le travail du fondateur de l’Opus Dei dans cet hôpital sont éloquents (cf. Témoignages, 1994, pp. 315-320, 363-369, 413-417).

L’Hôpital de la Princesa était le troisième centre dans lequel saint Josémaria s’occupait des malades. Contigües à la Faculté de Médecine, ses installations répondaient à la conception hospitalière de la dernière moitié du XIXe siècle. Comme l’Hôpital Général, il était saturé : le nombre total de malades atteignait environ deux mille, logés dans des salles de deux cents à trois cents lits, des salles utilisées à leur maximum, car entre un lit et un autre, il n’y avait de la place que pour une table de chevet qui, dans de nombreux cas, était remplacée par une chaise. Le couloir central, qui était très spacieux, était presque toujours occupé par deux rangées de lits. Nous ne savons pas quand il a commencé à rendre visite aux malades dans cet hôpital, car dans les écrits de saint Josémaria, il n’y a qu’une seule référence fortuite datant de 1933. Il fut probablement informé et peut-être introduit dans ce centre par le Dr Blanc Fortacín, médecin prestigieux dont il était parent. Il y a un témoignage expressif du Dr Tomás Canales, qui y travaillait depuis décembre 1932. Celui-ci affirme : « Depuis le jour où j’ai été présenté au Père, je l’ai vu très souvent le matin à l’hôpital, dans les années 1933-34. Il allait de salle en salle, parlait aux malades, les confessait et leur donnait la Communion, mais avec une affection et une sympathie qui ravissaient le personnel de santé et les malades. Je l’ai vu à différents moments de la matinée, alors j’en déduis qu’il devait être là pendant trois ou quatre heures. » Et il ajoute : « Il n’avait pas peur de la contagion, car dans toutes les pièces où il entrait, il y avait des patients contagieux ; plus d’une fois, il a été averti du danger qu’il courait en s’approchant des malades et il répondait toujours avec sympathie et sourire, qu’il était vacciné contre toutes les maladies » (Sastre,1989, pp. 116-117).

3. Glorifiée soit la douleur

Le sens de ces visites, auxquelles saint Josémaria a consacré de nombreuses heures, se trouve dans quelques mots, à première vue peut être déconcertants, mais qui manifestent sa sérénité et son sens surnaturel. Le 14 janvier 1932, il écrivait : « Bénie soit la douleur. Bien-aimée soit la douleur. Sanctifiée soit la douleur... Glorifiée soit la douleur ! » (Notes intimes, n. 563 : AVP, I, p. 443). Il pouvait le leur dire parce que son âme était fortifiée par sa propre souffrance. Au cours de ces années, saint Josémaria développait une intense activité apostolique auprès des jeunes, en plus de l’accomplissement des obligations de l’aumônerie et des visites aux malades, tout en quémandant de nombreuses prières ; lui-même accomplissait de dures pénitences (cf. AVP, I, p. 335). En outre, Saint Josémaria avait l’expérience de longues agonies, vécues intégralement auprès des malades.

Lors d’une rencontre à Lisbonne en 1972, il expliqua le sens de la glorification de la douleur, répondant à la question d’un assistant : « Tu m’as parlé de Chemin. Je ne le sais pas par cœur, mais il y a une phrase qui dit : bénie soit la douleur, aimée soit la douleur, sanctifiée soit la douleur, glorifiée soit la douleur. Tu t’en souviens ? J’ai écrit cela dans un hôpital, au chevet d’une personne mourante à qui je venais d’administrer l’Extrême Onction. Elle me faisait follement envie ! Cette femme avait eu une grande position économique et sociale dans la vie, et elle était là, dans un lit d’hôpital, mourante et seule, sans autre compagnie que celle que je pouvais lui donner à ce moment-là, jusqu’à sa mort. Et elle répétait, en savourant, heureuse : bénie soit la douleur – elle avait toutes les douleurs morales et toutes les douleurs physiques – aimée soit la douleur, sanctifiée soit la douleur, glorifiée soit la douleur ! La souffrance est la preuve que l’on sait aimer, qu’il y a un cœur » (CECH, p. 406).

4. Les fondements pour construire l’œuvre de Dieu : prière et expiation

Auprès des malades, saint Josémaria trouvait les moyens de faire l’Œuvre de Dieu. De nombreuses années plus tard, il se souvenait : « Je suis allé chercher la force dans les quartiers les plus pauvres de Madrid. Des heures et des heures de tous les côtés, tous les jours à pied d’un endroit à l’autre, parmi les pauvres honteux et les pauvres misérables, qui n’avaient rien de rien » (Bernal,1980, p. 188 ; cf. Sastre, 1989, p. 107, d.). Humainement, on ne comprend pas qu’il cherchait là où il n’y avait que la pauvreté et la misère ; seule la perspective de la foi et de l’amour illumine ce comportement. C’est pourquoi, à une autre occasion, il ajouta : « Je suis allé chercher les moyens de faire l’Œuvre de Dieu, dans tous ces endroits. Pendant ce temps, je travaillais et je formais les premiers qui étaient autour de moi. Il y avait un échantillon de presque tout : il y avait des étudiants, des ouvriers, des petits entrepreneurs, des artistes... Ce furent des années intenses, au cours desquelles l’Opus Dei grandissait de l’intérieur sans qu’on le remarque. Mais je voulais vous dire – un jour on vous le racontera plus en détail, avec des documents et des papiers – que la force humaine de l’Œuvre, c‘était les malades des hôpitaux de Madrid : les plus misérables ; c’était ceux qui vivaient dans leurs maisons, le dernier espoir humain envolé ; ceux qui étaient les plus ignorants de ces quartiers reculés » (Bernal, 1980, p. 189).

Le 2 juillet 1974, au Collège Tabancura de Santiago du Chili, quelqu’un lui a demandé d’expliquer pourquoi il avait dit que « le trésor de l’Opus Dei, ce sont les malades ». Lentement, comme s’il savourait les souvenirs, saint Josémaria parla d’un « prêtre qui avait 26 ans, la grâce de Dieu, la bonne humeur et rien d’autre. Il ne possédait ni vertus, ni argent. Et il devait faire l’Opus Dei... Et tu sais comment il a pu ? Par les hôpitaux. Cet Hôpital Général de Madrid plein de malades, très pauvres, avec ceux qui étaient couchés dans le couloir, parce qu’il n’y avait pas de chambres. Cet Hôpital del Rey, où il n’y avait que des tuberculeux, et la tuberculose ne se guérissait pas ... Et voilà quelles ont été les armes pour vaincre ! Et voilà quel fut le trésor pour payer ! Et voilà quelle a été la force pour aller de l’avant (...). Et le Seigneur nous a emmenés dans le monde entier, et nous sommes en Europe, en Asie, en Afrique, en Amérique et en Océanie, grâce aux malades, qui sont un trésor... » (Bernal, 1980, p. 189 ; cf. Tailor, 1989, p. 110 à 111).

Conscient de la tâche apostolique qu’il avait entre ses mains, saint Josémaria a écrit dans ses Notes intimes que les fondements de cette activité étaient la prière et l’expiation : « Ainsi, dans ce grand édifice, qui s’appelle » l’Œuvre de Dieu » et qui remplira le monde entier, aucune importance ne doit être accordée à la girouette brillante. Tout cela viendra ! Les fondements : la solidité de l’ensemble en dépend. Des fondations profondes, très profondes et solides : les pierres de taille de cette fondation sont la prière ; le mortier qui assemblera ces pierres de taille n’a qu’un seul nom : l’expiation. Prier et souffrir, avec joie. Et beaucoup creuser ; car, pour un bâtiment géant, une base géante est également nécessaire (octobre 1930) » (n. 92 : AVP, I, p. 367).

En 1934, il avait écrit dans l’une de ses Considérations spirituelles : « Après la prière du prêtre et des vierges consacrées, la prière la plus agréable à Dieu est celle des enfants et celle des malades » (Bernal,1980, p. 219). Voilà le sens de ses visites dans les hôpitaux.

5. L’attention constante aux malades

L’attention portée aux malades n’a pas été un épisode isolé de la vie de saint Josémaria, limité à l’époque des débuts, mais elle s’est prolongée tout au long de sa vie.

Au cours de sa vie à Rome et de ses nombreux voyages à travers le monde, il se dédiait en même temps aux soins des malades qui étaient proches de lui et de ceux dont lui parvenaient des nouvelles. Les témoignages sur l’attention qu’il accordait aux malades et les visites qu’il leur rendait sont très nombreux. Limitons-nous à un exemple : ses visites à la Clinique de l’Université de Navarre, chaque fois qu’il se rendait à Pampelune.

L’un des médecins de la Clinique Universitaire, après avoir rappelé les visites qu’il avait faites aux malades et les rencontres avec les médecins et les infirmières, commence ses souvenirs par ces mots : « pour comprendre les dimensions de son affection pour les malades, une affection universelle, qui ne distingue pas, qui ne marchande pas, nous devons auparavant comprendre que Monseigneur Escrivá de Balaguer voulait pour l’Université de Navarre et, surtout pour sa Clinique, cet air lumineux, ordonné et propre, humainement agréable qui projette dans l’ambiance seulement ce qui porte une conception attachante de ce qu’est un foyer » (Del Portillo - Ponz Piedrafita - Herranz,1976, p. 165). Ces paroles renferment ce que fût la prédication et les visites aux malades de saint Josémaria.

Thèmes connexes : Douleur ; Maladie ; García Escobar, María Ignacia.

Bibliographie : AVP, Ipassim Aa.Vv. Bienheureux Josémaría Escrivá de Balaguer, un homme de Dieu. Témoignages sur le fondateur de l’Opus Dei, Madrid, Palabra, 1994 ; Peter Berglar Opus Dei. Vie et œuvre du fondateur Josémaría Escrivá de Balaguer, Madrid, Rialp, 1987 ; Salvador BernalMgr Josémaría Escrivá de Balaguer. Portrait du Fondateur de l’Opus Dei, Madrid, Rialp, 1980 ; Julio González-Simancas y Lacasa, « Saint Josémaría parmi les malades de Madrid (1927-1931) », SetD, 2 (2008), pp. 147-203 ; Julio Montero - Javier Cervera Gil, » Madrid dans les années trente. Environnement social, politique, culturel et religieux », SetD, 3 (2009), p. 13-39 ; Álvaro del Portillo - Francisco Ponz Piedrafita - Gonzalo Herranz En mémoire de Mons. Josemaría Escrivá de Balaguer, Pampelune, EUNSA, 1976 ; Ana Sastre Tiempo de caminar. Semblanza de Monseñor Josemaría Escrivá de Balaguer, Madrid, Rialp, 1989 ; Pilar Urbano L’homme de villa Tevere. Les années romaines de Josemaría Escrivá, Barcelone, Plaza & Janès, 1995.

Gonzalo Lobo Mendez