Comment et pourquoi avez-vous fondé l’Opus Dei ?

Le journaliste Peter Forbath, qui était à l'époque le correspondant du Times (New-York), demanda à Josémaria Escriva de Balaguer pourquoi il avait fondé l'Opus Dei, le 2 octobre 1928. Voici la réponse de saint Josémaria.

Voudriez-vous m'expliquer comment et pourquoi vous avez fondé l'Opus Dei et quels sont pour vous les événements devenus les jalons principaux de son développement ?

Comment l'Opus Dei est-il né?

— Pourquoi ? Les œuvres issues de la volonté de Dieu n'ont d'autre raison d’être que le désir divin de s’en servir comme une expression de Sa volonté de salut universel. Dès le premier instant, l’Œuvre était universelle, catholique. Elle n’arrivait pas pour résoudre les problèmes concrets de l'Europe des années vingt, mais pour dire à des hommes et à des femmes de tous pays, de toutes conditions, races et langues, de tous milieux et de tous états — célibataires, gens mariés, veufs, prêtres —, qu'ils pouvaient aimer et servir Dieu sans cesser d'accomplir leur travail ordinaire, sans cesser de vivre au sein de leur famille, parmi leurs relations sociales, multiples et normales.

Comment l'Opus Dei a-t-il été fondé ? Sans aucun moyen humain. Je n’avais que vingt-six ans, la bonne humeur et la grâce de Dieu. L’Œuvre était toute petite à sa naissance ; elle n’avait que l’allant d'un jeune prêtre, qui s'efforçait de faire ce que Dieu lui demandait.

VIDEO: Qu’est-ce que l’Opus Dei?

Vous voulez savoir quels en furent les jalons principaux. Pour moi, tout instant est un jalon essentiel dans l’Œuvre, tout moment, où, grâce à l'Opus Dei, quelqu’un s’approche de Dieu et pour devenir ainsi une âme plus liée à ses frères les hommes.

Peut-être aimeriez-vous que je cite des points de repère chronologiques. Bien que ce ne soient pas les plus importantes, je vous donnerai de mémoire quelques dates, plus ou moins approximatives. En 1935, dès les premiers mois, tout était prêt pour notre installation en France, à Paris exactement. Mais il y eut la guerre civile espagnole, suivie de la seconde guerre mondiale, et il fallut différer cette expansion. Comme ce développement s’imposait, le délai ne fut pas long. Dès 1940, l’Œuvre s’implantait au Portugal. Coïncidant, ou presque, avec la fin des hostilités, bien que certains voyages aient eu lieu au cours des années antérieures, le travail commença aussi en Angleterre, en France, en Italie, aux États-Unis, au Mexique. Après quoi l'expansion se fit à un rythme cadencé. À partir de 1949 et 1950, nous avons commencé en Allemagne, en Hollande, en Suisse, en Argentine, au Canada, au Venezuela et dans d'autres pays européens et américains. En même temps, l’Œuvre s'étend petit à petit vers d'autres continents: l’Afrique du Nord, le Japon, le Kenya et autres pays de l’Afrique de l’est, l’Australie, les Philippines, le Nigeria, etc.

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J'aime aussi très particulièrement considérer que les occasions sans nombre où l'affection des souverains pontifes s'est manifestée d'une manière tangible à l'égard de notre Œuvre ont été des dates essentielles. J'habite Rome en permanence depuis 1946, et j’ai eu ainsi l'occasion de rencontrer et de fréquenter Pie XII, Jean XXIII et Paul VI. Ils m’ont toujours réservé, tous les trois, un accueil empreint d'affection paternelle.

Interview accordée à Peter Forbath, correspondant du Time (New-York, 15 avril 1967)

Entretiens avec Monseigneur Escriva de Balaguer, 32