Josémaria Escriva de Balaguer, né à Barbastro, en Aragon, le 9 janvier 1902 ,est décédé à Rome, le 26 juin 1975.
Quelques semaines avant sa mort, résumant le cours de son existence, il disait : Le Seigneur m’a fait voir comment il m’a conduit par la main. Entre 1902 et 1975 culmine la date de fondation de l’Opus Dei, le 2 octobre 1928, événement bouleversant qui lui révéla le sens de sa mission et qu’on lit en filigrane de ses confidences autobiographiques.
«Dieu notre Seigneur a tout disposé pour que ma vie soit normale et courante, sans rien qui attire l’attention. Il m’a fait naître dans un foyer chrétien, comme le sont d’ordinaire ceux de mon pays. Il m’a donné des parents exemplaires, qui pratiquaient et vivaient leur foi.»
C’est ainsi que s’exprimait saint Josémaria en 1964.
Josémaria est né un soir d’hiver, vers vingt-deux heures. Avec humour, il qualifiait ses premières heures dans l’existence de « noctambulisme ». Toute une nuit pour débuter dans la vie ! À vrai dire, il faut plutôt y voir une allusion voilée à la longue nuit obscure qui a enveloppé sa mission spirituelle, durant tant d’années.
Le lendemain, 10 janvier , il est inscrit au registre de l’état civil, où l’on peut lire notamment :
« Que cet enfant est né hier, à vingt-deux heures, au domicile de ses parents, Grand-Rue, n° 26. Qu’il est le fils légitime de José Escriva, commerçant, 33 ans, et de Dolorès Albas, 23 ans, originaires de Fonz et de Barbastro, respectivement. Que, en ligne paternelle, il est le petit-fils de feu José Escriva et de Constancia Cerzan [sic], respectivement originaires de Peralta de la Sal et de Fonz. Et, en ligne maternelle, de feu Pascual Albas et de Florencia Blanc, originaires de Barbastro. Et que ledit enfant doit être inscrit sous les prénoms de José Maria, Julian, Mariano. »
Quelques jours plus tard, le 13 janvier , octave de l’Épiphanie, jour où la liturgie commémorait le Baptême du Seigneur, le curé de la cathédrale de Barbastro baptise l’enfant et lui donne les prénoms déjà enregistrés à l’état civil. À savoir, José, comme ses père et grand-père ; Marie, par dévotion envers la Sainte Vierge ; Julian, le saint du jour ; Mariano, comme son parrain.
Au fil des années, Josémaria manifestera toujours une profonde gratitude envers le prêtre qui l’a baptisé, l’abbé Angel Malo. Un nom et un prénom qu’on n’oublie pas facilement*. Chaque jour, pendant un demi-siècle, il sera présent aux mémentos de ses messes, de même que son parrain et sa marraine de baptême.
Les deux facettes de l’histoire d’un saint
Dieu avait pensé à quelqu’un, à saint Josémaria Escriva, afin de mettre en route l’Opus Dei. Et saint Josémaria investit toute son existence dans ce projet-là. Ceci revient à dire que le charisme reçu agit durant toute sa vie à l’intérieur de son âme en identifiant sa personne à l’Opus Dei, alors qu’il devint lui-même Opus Dei. Comme un Père avec son fils, Dieu, apprit à Josémaria « la logique divine », si déconcertante et si loin de la « logique humaine » qui juge tout et agit selon des critères temporels. Les jugements de Dieu, en revanche, sont amoureusement fondés sur le sens de la filiation divine, sur la Croix, signe joyeux de la victoire du Christ, sur la puissance illimitée de la prière, sur la fécondité cachée des contradictions...
Extrait du Volume I d’André Vazquez de Prada. Le fondateur de l’Opus Dei. Pages 13-14