Dans les prochains jours, le synode des évêques va réfléchir à Rome sur « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ». Outre notre prière à l’Esprit Saint afin qu’il éclaire les pères synodaux, profitons de cette occasion pour méditer sur notre propre chemin, parce que nous avons tous une vocation divine, nous sommes tous appelés par Dieu à nous unir à lui.
La foi est une lumière puissante, capable d’éclairer notre avenir et de nous inspirer des désirs de plénitude. À une époque de la vie où, peut-être, les certitudes de l’enfance sont mises à mal et où la foi peut également faiblir, il est nécessaire de rappeler notre vérité la plus profonde : nous sommes enfants de Dieu et nous avons été créés par amour. Dieu réalise l’appel le plus radical : il appelle chacune et chacun d’entre nous à être pleinement heureux auprès de lui. Le Créateur ne nous a pas envoyés dans la vie pour nous oublier ensuite : il est celui qui crée, qui aime et qui appelle. C’est pourquoi le discernement de notre chemin doit être éclairé par la foi dans l’amour de Dieu pour nous, pour chacun de nous.
Ne crains pas, dit Jésus à Pierre. « N’ayez pas peur d’écouter l’Esprit qui vous suggère des choix audacieux » écrivait le pape dans sa lettre aux jeunes pour annoncer ce synode. La recherche personnelle peut entraîner une certaine inquiétude, parce que nous sentons le vertige de la liberté. Serai-je heureux ? Aurai-je la force ? Est-ce que cela vaut la peine de s’engager ? Là non plus, Dieu ne nous laisse pas seul. Il nous inspire si nous savons l’écouter. C’est ce que nous lui demandons à chaque fois que nous récitons la prière la plus belle : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au Ciel », que ta volonté se fasse en moi, en toi, en chacun de nous.
En pensant à tant de jeunes qui désirent seconder les plans de Dieu, prions pour qu’ils reçoivent non seulement une lumière pour voir leur chemin, mais aussi la force de vouloir s’unir à la volonté divine. Cela nous aidera peut-être de considérer que lorsque Dieu demande quelque chose, il nous fait en réalité un don. Ce n’est pas nous qui lui faisons une faveur : c’est Dieu qui illumine notre vie, qui lui donne son sens plénier.
Je souhaite que les jeunes et les adultes comprennent que non seulement la sainteté n’est pas un obstacle aux rêves de chacun, mais qu’elle en est le couronnement. Tous les désirs, tous les projets, tous les amours peuvent faire partie des plans de Dieu. Comme le rappelle saint Josémaria, « la charité bien vécue, c’est déjà la sainteté ».
La vie chrétienne ne nous porte pas à nous identifier à une idée, mais à une personne : Jésus-Christ. Pour que la foi illumine nos pas, demandons-nous, non seulement qui est Jésus-Christ pour moi ?, mais aussi qui suis-je pour Jésus-Christ ? Nous découvrirons ainsi les dons du Seigneur, en lien direct avec notre propre mission. C’est ainsi que mûrira toujours plus en nous une attitude intérieure d’ouverture aux besoins des autres, que nous saurons nous mettre au service de tous et que nous verrons plus clairement quelle est la place que Dieu nous a confiée dans ce monde.
Dans une société qui fréquemment pense trop à son bien-être, la foi nous aide à élever le regard et à découvrir la véritable dimension de notre existence. Si nous sommes porteurs de l’Évangile, notre passage sur la terre sera fécond. La société bénéficiera sans aucun doute d’une génération de jeunes qui se demande, dans la foi en l’amour de Dieu pour nous : quelle est ma mission en cette vie ? Quelle trace vais-je laisser après moi ?
Monseigneur Fernando Ocáriz est le Prélat de l’Opus Dei