Vous avez écrit une biographie de Bernadette Soubirous. Pourquoi avoir choisi cette sainte ?
En fait, et pour être franche, il s’est agi d’un hasard, ou d’une manifestation de la volonté de la Providence. Je débutais, il s’agissait de mon second livre et de ma première biographie. Or, un auteur débutant, sauf exception, ne choisit pas ses sujets. Le cent cinquantenaire de la naissance de Bernadette, le 7 janvier 1844, approchait. Mon éditeur cherchait un auteur prêt à prendre le risque d’essayer d’apporter quelque chose malgré l’existence de l’œuvre magistrale de l’abbé Laurentin. Je fus cet auteur. Ce n’était peut-être pas ce que j’avais prioritairement envie d’écrire mais j’avais ainsi la satisfaction de faire œuvre catholique et de piété mariale.
Cette sainte a suscité de très nombreux ouvrages. Quel est l’apport de votre livre ?
Il paraissait impossible de renouveler le sujet après les travaux de l’abbé Laurentin, ce n’est donc pas ce que j’ai cherché. Je ne voulais pas non plus écrire une hagiographie classique, édifiante, quelles que soient les mérites du genre. J’ai opté pour une biographie historique : Bernadette dans son époque, face aux interrogations de son temps et de sa société, pour lesquels elle fut un véritable signe de contradiction. Au demeurant, ce choix n’avait pas à occulter la dimension religieuse de sa personnalité ; au contraire, il la soulignait. C’est cela que mon livre a apporté et son mérite, s’il en a, est d’être un récit historiquement fondé, documenté, exact, présenté de la manière la plus agréable possible, accessible à tous, qui puisse se lire comme un roman.
Qu’est-ce qui vous a le plus frappé dans la vie de Bernadette ?
Ce qui m’a le plus frappée dans la vie de Bernadette ? La sérénité inaltérable avec laquelle elle a fait face aux malheurs de sa vie, et, en même temps, cet admirable bon sens, cet humour, cette sagesse désarmante, qui rappellent Jeanne d’Arc, avec lesquels elle a affronté ses contradicteurs, ses laudateurs, et assumé une célébrité dont elle ne voulait sous aucun prétexte.
Comment expliquez-vous que tant de personnes viennent du monde entier à Lourdes ?
Je pense que c’est l’espérance et la foi, la charité aussi dans le cas des bénévoles. Dans une moindre mesure, peut-être la curiosité et la recherche du merveilleux, mais je pense que, même pour ceux-là, l’atmosphère si particulière de ces foules finit par agir et ramener à l’essentiel. Lourdes, c’est peut-être avant tout la confiance de l’enfant envers la bonté et l’intervention de sa Mère.
Bernadette Soubirous, Editions Perrin.