Mon coffre-fort...
Liberté rafraîchissante
Mgr Escriva a toujours défendu la liberté de ses enfants. Un éminent philosophe, Cornelio Fabro, membre d’une congrégation religieuse, auteur d’un Introduction à l’athéisme moderne, éd. Anne Sigier, Québec 1999 (édition originale 1969) une brique de plus 1100, a vu dans les écrits et les conversations avec Escriva un Père de l’Église et une idée de la liberté toute rafraîchissante. En voici quelques exemples :
- Père, puis-je vous parler un moment?
Un bon jour, à l’automne 1966, après une réunion de famille du midi, je m’approche de Mgr Escriva et je lui dis à l’oreille : Père, puis-je vous parler un moment? Il me prend par le bras et, sortis du vivoir, en marchant dans un large couloir aux fenêtres de vitres dorées qui laissent entrer la lumière du soleil, je lui confie: Père, si vous pensez que je puis servir comme prêtre, je suis à votre disposition. Immédiatement, j’entends : Mon Fils, parles-en à ton directeur. Tu es toujours libre de revenir sur ta décision jusqu’au moment de l’appel décisif.
Des minutes importantes qui changèrent bien des choses : de cravate étroite et complet sur mesure, j’utiliserai à partir d’août 1970 le clergyman et le col romain. Mon père, lorsque je l’ai quitté en 1965, portait un habit gris, chemise blanche et large cravate rayée. En 1970, à l’aéroport Trudeau, je suis presque tombé à la renverse de le voir tout en vert : complet, chemise, cravate. Ma mère explique : c’est la mode d’aujourd’hui.
- La cigarette…
Les années 1965-1967 à Rome, la cigarette est de mise. Tout le monde fume. Nous les gens d’Amérique, on fumait des Pallmall ou Lucky one. Mais les Européens s’en tenaient au tabac noir : la Gauloise, par exemple. Notre Père a enduré ces nuages de boucane pendant toutes ces années sans dire un mot, lui qui avait cessé de fumer lorsqu’il avait mis les pieds au séminaire. Il aimait la liberté de ses enfants.
- et le style de musique
Je suis parti de Montréal pour Rome avec deux Américains de Boston et de Washington. Celui de Boston, Bob Yoast, physicien de MIT, apportait avec lui sa clarinette. Que de fois, lors d’un anniversaire ou d’une fête liturgique, Bob nous interprétait les marches militaires américaines à la plus grande joie de tous et de saint Josémaria. Dans ces temps-là, le piano se faisait entendre. Mais voilà que d’autres Américains introduisirent le Rock in Roll : batterie, grosse caisse, saxophone, guitares électriques, clarinette, etc. Pour moi, c’était du bruit infernal remplaçant le piano joué par un musicien de trempe, l’abbé Ignacio Celaya. Mais la joie de saint Josémaria était la joie de ses enfants.
À suivre...