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Magnanimité de saint Josémaria. Trois exemples démontrant la grandeur d’âme de Mgr Escriva : le complexe Centre Elis au Tiburtino, , le sanctuaire de Torreciudad, construit dans les Pyrénées espagnoles juste au sud de Lourdes et Cavabianca, centre d’études international à Rome.
- Le Centre Elis
Octobre 1965, durant le Concile. Paul VI inaugure le Centre Elis situé dans le quartier du Tiburtino. Il s’agit d’une école technique et résidence, annexée à une église dans un quartier rouge de Rome : terrain donné par Jean XXIII pour une œuvre sociale : Qui tutto è Opus Dei! s’exclame Paul VI devant la foule et les nouveaux édifices. Le pape bénit la statue de marbre de la Mère du Bel amour qu’on placera dans un ermitage au milieu du Campus de l’Université de Navarre en Espagne : les fiancés iront confier à la Vierge leur rêve de fonder une famille.
- Torreciudad
Au cours des années ‘65-‘67, j’ai vu travailler un bon groupe d’architectes sur des projets importants dont Torreciudad. Mgr Escriva encourage la construction d’un sanctuaire à la Vierge Marie à l’endroit où sa mère en 1903 s’était rendue en pèlerinage demander à notre Dame de Torreciudad la guérison de son premier- né, et elle l’avait consacré à la Vierge. Escriva rêvait à des milliers de papas et de mamans qui iraient étancher leur soif de Dieu dans la Parole de Dieu et les sacrements. Il fait installer 40 confessionnaux et des fontaines avisant les pèlerins qu’il s’agissait simplement d’eau (non miraculeuse!). On reboise toute la montagne.
La construction du sanctuaire commence en 1970 : ce que j’ai vu alors ne consistait qu’en un immense trou et une route d’accès cahoteuse surplombant une gorge remplie d’eau d’un barrage. À Noël 1970, j’ai prêché une retraite à des étudiants dans l’église du petit village. Nous habitions dans les baraques des ouvriers qui avaient construit un barrage. En 1975, un mois après la mort de saint Josémaria, le sanctuaire est inauguré par une messe pour le repos de son âme.
- Cavabianca
Collège romain de la Sainte Croix. Centre international de formation de gens de l’Œuvre.
De 1948 à 1975, les étudiants -dont moi-même- vivent heureux mais comme des gitans. Cinq par chambre, nous utilisons les futurs bureaux du gouvernement de l’Œuvre comme chambres à coucher, bibliothèque, salle de cours, etc. Il fallait trouver une solution. La nécessité s’imposait. Saint Josémaria encourage la construction d’un Collège à l’apparence d’un ensemble de maisons entouré de jardins, de fleurs, pour éviter l’aspect d’un monument, pour rassembler sa famille.
Pendant l’été 1975, l’abbé Gérald Leduc que plusieurs ont connu s’y est installé avec une centaine d’autres futurs professeurs de théologie ou de philosophie. Le rêve est devenu réalité. Au même moment, Mgr Escriva est rappelé au ciel par son Père : Le Christ a dû lui donner une bonne accolade : Viens, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton maitre.
- Une accolade … au-dessus de l’Oural!
Mgr Escriva ne perd pas de vue son objectif même les jours de repos. Nous sommes à Rome, un dimanche après-midi, avant la projection d’un film. Mgr Escriva est assis à ma droite. Nous lui racontons des anecdotes de la semaine. À un moment donné, je le vois placer ses avant-bras sur les épaules de Soichiro, le premier Japonais de l’Opus Dei, assis juste devant lui et je l’entends lui dire à l’oreille : Soichiro, si tu es fidèle, toi et moi, nous nous donnerons une accolade au-dessus de l’Oural. Vision de foi, d’espérance, d’amour pour l’Église. Saint Josémaria espérait, voulait, aimait les plans de Dieu. Il les voyait. Il les croyait. Il en était persuadé.
À suivre…