Les vacances, c’est la famille.

Synonyme à la fois de dispersion et de convivialité, les vacances sont une période privilégiée pour ressouder toute la famille. Mais l’organisation n’est pas toujours évidente. Nous avons demandé à Bertrand et Bernadette Boutin, membres de l'Opus Dei et parents de six enfants âgés de 9 à 20 ans de nous faire partager leur expérience.

Comment qualifieriez-vous les vacances d’été ?

C’est un moment de repos. Quand tout le monde est détendu, on communique plus facilement, on renforce les liens entre nous. C'est le moment des retrouvailles et de temps de partage plus intense.

Comment se reposer sans s’ennuyer ? 

Nous essayons de faire des activités simples mais sympathiques. Nous sommes plus « cool » sur les horaires : lever libre (avant 11h00), mais pas le coucher (minuit maximum), déjeuner tard, après une fin de matinée passée à bricoler en famille puis à se détendre à la piscine municipale.

Un bon repas est important : il soude et réjouit les coeurs ! Chez nous, chacun y est convié, et s’y présente avec une tenue correcte, par respect pour les autres.

Côté « activités », nous privilégions les jeux de société auxquels tout le monde participe sans limite d'âge! A priori, pas de travail scolaire. Nous lisons souvent, après le déjeuner notamment, mais rien de plus.

En revanche, plus de console de jeux. Nous l’avons fait une fois, nous avons constaté que l’on ne peut pas construire une ambiance familiale devant un écran !

Comment impliquer les enfants dans la vie de la maison ?

Nous avons l’habitude de bricoler tous ensemble, chacun selon ses capacités : peinture, découpe du bois, « maintenance » de la brouette pour les plus jeunes...

Surtout, chacun rend service. « Maman » ne prépare jamais un repas toute seule. Et chez nous, tout est mixte ! Tout le monde sait mettre le couvert, préparer le repas, faire les courses, trier le linge, l’étendre, etc.

Y a-t-il toujours une adhésion complète aux projets parentaux ?

Bien sûr que non ! Mais nous tenons à faire, par exemple, des balades en montagne avec tous. Même si certains n’ont pas envie au départ – on refuse de mettre les chaussures de montagne ou autre –pendant l’excursion, l'ambiance de famille, les jeux improvisés, rendent finalement tous les enfants contents de l’expédition. Souvent on termine la promenade par un bon goûter plus ou moins attendu (crêpes, restaurant, glaces, etc.)

Comment faire pour que les grands viennent avec leurs parents en vacances ?

On ne peut pas obliger nos enfants à tout faire avec nous, surtout à partir de 15-16 ans. Cela dit, un projet fédérateur et une ambiance festive facilitent les choses : une semaine en bateau (en montagne ou à vélo), des travaux à faire dans une maison de campagne, etc. Quand les enfants savent qu’il y aura de la fantaisie, dans un cadre chaleureux et accueillant, ils ont envie de participer.

Et Dieu, dans tout ça ?

Le dimanche est le jour le plus important de la semaine. On s’habille bien pour aller à la messe. Le repas est également spécial (apéritif, dessert...) ! Pour le reste, les enfants savent que nous allons à la messe tous les jours, que nous faisons un moment d’oraison et que nous récitons le chapelet. S’ils le souhaitent, ils peuvent venir avec nous. Mais nous ne les forçons jamais.

Laisser partir les enfants seuls, avec des copains, suppose parfois une crainte. Pourriez-vous nous faire part de votre expérience ? 

Envoyer des enfants dans un pays étranger, ou en camp, sans en connaître l’encadrement, représente, à nos yeux, un véritable risque : mauvaises fréquentations, drogue, alcool... Nous sommes donc très vigilants. Si un grand veut partir avec des amis, nous veillons, comme tout parent, à savoir avec qui, où, quand et comment.

Les vacances réussies, ce sont des vacances où tout le monde est toujours content ?

Nous ne sommes pas une famille modèle ! Chez nous, il y a des tensions, des conflits, entre enfants ou avec les parents. Le problème, c’est quand on ne parvient pas à dédramatiser. On réussit ses vacances si on arrive à gérer les crises en gardant toujours le sens de l'humour.

Et les parents se reposent-ils quand même ?

Durant les vacances, nous essayons de passer une heure par jour et une journée par semaine tous les deux, pour nous retrouver. Cela dit, « c’est la femme qui fait la famille » : Si la mère va bien, la famille ira bien, les enfants seront heureux. La femme peut tout. Elle a donc le devoir d’aller bien, de se faire plaisir. C’est la clé du succès ! C'est sa responsabilité et aussi celle de son époux.