Les fioretti du pape François

Le pape s'exprime souvent de façon spontanée et imagée. Nous poursuivons la publication d'extraits de propos qu'il a tenus devant divers publics.

J'espère de la pagaille!

Le 25 juillet à Rio, en improvisant devant des jeunes Argentins des JMJ: « Qu'est-ce que j'attends comme conséquence de la Journée mondiale de la jeunesse? J'espère de la pagaille! Va-t-il y avoir de la pagaille ici? Oui! Est-ce qu'ici à Rio il va y avoir de la pagaille? Oui! Mais je veux de la pagaille dans les diocèses! Je veux que vous alliez à l'extérieur! Je veux que l'Église sorte dans les rues! Je veux que nous nous gardions de tout ce qui est mondanité, installation, de tout confort, de tout cléricalisme, de toute fermeture sur nous-mêmes. Les paroisses, les écoles, les institutions, sont appelés à sortir! S'ils ne sortent pas, ils deviennent une ONG et l'Eglise ne peut pas être une ONG. »

Le chrétien est joyeux, il n’est jamais triste.

Le 24 juillet, au sanctuaire brésilien d'Aparecida: « Le chrétien ne peut pas être pessimiste ! Il n’a pas le visage d’une personne qui semble être en deuil permanent. Si nous sommes vraiment amoureux du Christ et si nous sentons combien il nous aime, notre cœur s’« enflammera » d’une joie telle qu’elle contaminera tous nos voisins. »

Le 6 juillet, à des séminaristes et des novices à Rome: « Où naît la joie ? Samedi soir je rentre à la maison et j’irai danser avec mes vieux amis ? C’est de là que naît la joie ? (...)

Certains diront : la joie naît des choses que l’on possède et alors, nous voilà à la recherche du dernier modèle de smartphone, du scooter le plus rapide, de la voiture qui se fera remarquer… (...)  La joie ne naît pas, ne vient pas de ce que l’on possède ! D’autres disent que cela vient des expériences les plus extrêmes pour éprouver la griserie des sensations fortes : la jeunesse aime être sur le fil du rasoir, elle aime vraiment cela ! Pour d’autres encore cela vient des vêtements les plus à la mode, des distractions dans les lieux les plus en vogue (...) D’autres encore diront du succès auprès des filles ou des garçons, en passant peut-être de l’une à l’autre ou de l’un à l’autre. Ça, c’est l’insécurité de l’amour, qui n’est pas sûr : c’est l’amour 'à l’essai' (...) Nous savons que tout ceci peut satisfaire un certain désir, créer une certaine émotion, mais à la fin, c’est une joie qui reste à la surface, qui ne descend pas dans l’intime: c’est l’ivresse d’un moment qui ne rend pas vraiment heureux (...) La vraie joie ne vient pas des choses, du fait que l’on possède, non ! Elle naît de la rencontre, de la relation avec les autres, elle naît du fait de se sentir accepté, compris, aimé, et du fait d’accepter, de comprendre et d’aimer ; et ceci non pas pour un moment, mais parce que l’autre est une personne. La joie naît de la gratuité d’une rencontre ! C’est de s’entendre dire : « Tu es important pour moi », pas nécessairement avec des paroles (...) Et c’est précisément cela que Dieu nous fait comprendre (...)  C’est de là que naît la joie ! La joie du moment où Dieu m’a regardé. Comprendre et sentir cela, voilà le secret de notre joie. Se sentir aimé de Dieu, sentir que pour lui nous ne sommes pas des numéros mais des personnes ; et sentir que c’est lui qui nous appelle.