Les fioretti du pape François en mai

Nous poursuivons, comme chaque mois, la publication d'extraits de propos tenus par le Pape devant divers publics au courant du mois de mai :

Cœur papillon ?

À Sainte-Marthe, le 19 mai 2014 :

« Paul fait une chose après l’autre, sans relâche. «Et celane vient que d’un cœur fixe» en vue de la mission d’évangéliser: un cœur capable de «faire tant de changements en peu de temps», en affrontant les situations « d’une manière adaptée ».

Paul avait son cœur fixe dans l’Esprit Saint et nous tous, si nous voulons trouver un point fixe dans notre vie parmi les événements humains qui nous arrivent à tous, nous devons aller à lui. Il est dans notre cœur, nous l’avons reçu dans le baptême […] Comment est mon cœur ? Est-ce un cœur qui est comme un danseur, qui va d’un côté et de l’autre, qui semble un papillon qui aujourd’hui aime ceci, puis qui va vers cela, et qui est toujours en mouvement? Est-ce un cœur qui s’effraye devant les événements de la vie, qui se cache et a peur de rendre témoignage de Jésus Christ ? Est-ce un cœur courageux ou est-ce un cœur qui a très peur et qui cherche toujours à se cacher? De quoi notre cœur a-t-il soin ? Quel est le trésor auquel notre cœur est attaché? Est-ce un cœur fixe dans les créatures, dans les problèmes que nous avons tous? Est-ce un cœur fixe dans les dieux de tous les jours ou est-ce un cœur fixe dans l’Esprit Saint ? Où est le point fixe de notre cœur ?

« Cela nous fera du bien de nous demander cela. Et aussi de nous rappeler de tant d’événements qui nous arrivent chaque jour: à la maison, au travail, avec nos enfants, avec les personnes qui habitent avec nous, avec nos camarades de travail, avec tous […] Nous laissons-nous prendre par chacun de ‘ces événements’» ou les affrontons-nous «avec un cœur fixe qui sait où est le seul qui donne sa fermeté à notre cœur, l’Esprit Saint? […] Cela nous fera du bien de penser que nous avons un beau don que nous a laissé Jésus: cet Esprit de force, de conseil qui nous aide à aller de l’avant. Aller de l’avant au milieu des événements de tous les jours. Faisons cet exercice de nous demander comment est notre cœur. Est-il fixe ou pas? Et s’il est fixe, où s’arrête-t-il, dans les choses ou dans l’Esprit Saint?».

Si tu ne veux pas la Vierge comme Mère, tu l’auras comme belle-mère

À des séminaristes, le 16 mai 2014 :

« Les relations avec la Vierge sont des relations de fils… Veillez à cela : si on n’a pas de bonnes relations avec la Vierge, il y a quelque chose d’orphelin dans mon cœur. Un jour […] j’étais dans le nord de l’Europe […] Et une famille de catholiques pratiquants m’a invité; c’était un pays un peu trop sécularisé. […] À un certain moment, en parlant de Jésus Christ […] ils ont dit : « Grâce à Dieu, nous avons dépassé l’étape de la Vierge […] parce que nous avons découvert Jésus Christ, et nous n’en avons plus besoin ». […] Ce n’est pas être mûr ! Non ça n’est pas être mûr. Oublier la mère est une mauvaise chose… Et pour le dire autrement : si tu ne veux pas la Vierge comme Mère, sois bien sûr que tu l’auras comme belle-mère ! Et cela n’est pas bon ! »

Le chrétien n’est pas une monade

À Sainte Marthe, le 16 mai 2014 :

« On ne peut pas comprendre un chrétien en dehors du peuple de Dieu. Le chrétien n’est pas une monade, il appartient à un peuple : l’Église. Un chrétien sans Église est purement conceptuel, il n’est pas réel... C’est un objet de laboratoire, quelque chose d’artificiel, quelque chose qui ne peut pas donner la vie […] Quand il regarde derrière lui, le chrétien est une personne qui se souvient de tout : il demande la grâce de la mémoire, toujours ». Cette mémoire est « la mémoire du chemin qu’a parcouru le peuple de Dieu », mais aussi « la mémoire personnelle : ce que Dieu a fait avec lui, dans sa vie, comment il l’a fait cheminer ».

Le chrétien fait partie d'un peuple en marche « vers la promesse définitive » : « un peuple qui marche vers la plénitude, un peuple élu qui a une promesse pour l’avenir et qui marche vers l’accomplissement de cette promesse ».

« Et c’est pour cela qu’un chrétien, dans l’Église, est un homme, une femme d’espérance : l’espérance dans la promesse. […] Espérance qui n’est pas ‘une attente’ ni ‘de l’optimisme.’ C’est autre chose : c’est l’espérance... elle ne déçoit pas. C’est vraiment : en avant ! […]

« Au présent, le chrétien suit le chemin de Dieu et renouvelle l’alliance avec Dieu. Il dit continuellement au Seigneur : ‘Oui, je veux les commandements, je veux ta volonté, je veux te suivre’. C’est un homme de l’alliance », et cette alliance se célèbre « tous les jours à la messe » : le chrétien est « une femme, un homme eucharistique »

Être saint, ce n’est pas faire le fakir

À Sainte-Marthe, le 9 mai 2014

« Nous, ici, nous sommes tous des pécheurs. Et l’Église est sainte ! Nous sommes des pécheurs mais elle est sainte. C’est l’épouse de Jésus Christ et il l’aime, il la sanctifie, il la sanctifie tous les jours par son sacrifice eucharistique car il l’aime tant. Nous sommes des pécheurs mais dans une Église sainte. Et nous aussi, nous nous sanctifions par cette appartenance à l’Église : nous sommes les enfants de l’Église et la Mère Église nous sanctifie par son amour, par les Sacrements de son époux. […] Saint Paul parle aux saints, à nous : des pécheurs mais des enfants de l’Église sainte, sanctifiée par le corps et le sang de Jésus […] Dans cette Église sainte, le Seigneur choisit certaines personnes pour mieux montrer la sainteté, pour montrer que c’est lui qui sanctifie, que personne ne se sanctifie soi-même, qu’il n’y a pas de cours pour devenir saint, qu’être saint, ce n’est pas de faire le fakir ou quelque chose de ce genre…Non ! Ce n’est pas ça ! La sainteté est un don de Jésus à son Église pour montrer qu’il choisit des personnes à travers lesquelles on peut clairement voir son œuvre pour les sanctifier. »