"Tout chrétien, à son poste de travail, peut porter témoignage, par ses paroles et encore avant par une vie honnête" (tweet du 30 mai 2014).
On ne fait pas des chrétiens dans un laboratoire
À Sainte Marthe, le 25 juin 2014 :
Personne ne devient chrétien tout seul. On ne fait pas des chrétiens dans un laboratoire. Le chrétien fait partie d’un peuple qui vient de loin. Le chrétien appartient à un peuple qui s’appelle l’Église et cette Église fait de lui un chrétien, le jour de son baptême, et ensuite tout au long de la catéchèse, etc. Mais personne, personne ne devient chrétien tout seul.
Si nous croyons, si nous savons prier, si nous connaissons le Seigneur et pouvons écouter sa Parole, si nous le sentons proche et que nous le reconnaissons dans nos frères, c’est parce que d’autres, avant nous, ont vécu leur foi et nous l’ont ensuite transmise. La foi, nous l’avons reçue de nos pères, de nos ancêtres et ils nous l’ont enseignée. Si nous y réfléchissons bien, combien de visages chers défilent sous nos yeux en ce moment […] Voilà, c’est cela l’Église : une grande famille dans laquelle on est accueilli et on apprend à vivre en croyants et en disciples du Seigneur Jésus.
Nous pouvons vivre ce chemin non seulement grâce à d’autres personnes, mais avec d’autres personnes. Dans l’Église, il n’existe pas de « prêt-à-monter », il n’existe pas de « joueur libre » […] Il arrive parfois que l’on entende dire : ‘Je crois en Dieu, je crois en Jésus, mais l’Église ne m’intéresse pas… .’ Combien de fois avons-nous entendu cela ? Et cela ne va pas. Il y a des personnes qui considèrent qu’elles peuvent avoir un rapport personnel, direct, immédiat avec Jésus-Christ en dehors de la communion et de la médiation de l’Église. Ce sont des tentations dangereuses et dommageables […] Il est vrai que marcher ensemble est exigeant et, parfois, cela peut devenir pesant : il peut arriver que certains frères ou sœurs nous créent des problèmes, ou nous scandalisent… Mais le Seigneur a confié son message de salut à des personnes humaines, à nous tous, à des témoins ; et c’est dans nos frères et sœurs, avec leurs dons et leurs limites, qu’il vient à notre rencontre et se fait reconnaître. Et ce que signifie appartenir à l’Église. Souvenez-vous bien de cela : être chrétien signifie une appartenance à l’Église. Le nom de « chrétien » veut dire « appartenance à l’Église ».
Comme le mauvais vin, un « cœur esclave » devient du vinaigre
À Sainte-Marthe, le 20 juin 2014 :
«Un cœur esclave n’est pas un cœur lumineux: il sera ténébreuxet « comme le mauvais vin, il s’abîme davantage avec le temps et il devient du vinaigre.
Un cœur libre est un cœur lumineux, qui illumine les autres, qui fait voir la route qui mène à Dieu. Il n’est pas enchaîné, il va de l’avant et il vieillit bien, parce qu’il vieillit comme le bon vin […] On ne peut avoir le cœur libre qu’avec les trésors du ciel : l’amour, la patience, le service des autres, l’adoration de Dieu. Voilà les vraies richesses qui ne se font pas voler. Les autres richesses appesantissent le cœur ; elles l’enchaînent, elles ne lui donnent pas la liberté. »
Si je suis « doux dans la vie », on va penser que je suis idiot
À Sainte-Marthe, le 9 juin 2014
« Bienheureux les doux en ce monde qui, depuis le commencement, est un monde de guerres, un monde où l’on se dispute partout, où la haine est partout. Et Jésus dit : pas de guerre, pas de haine, paix, douceur.Mais si je suis « doux dans la vie », on va penser que je suis idiot... Qu’on le pense ! Mais toi, sois doux, parce qu’avec cette douceur, tu auras la terre en héritage ».
‘Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice’, bienheureux ceux qui luttent pour la justice, pour qu’il y ait la justice dans le monde » : C’est si facile, d’entrer dans la corruption, cette politique quotidienne du 'do ut des' (je donne pour que tu me donnes). Tout est une question d’affaires. Que d’injustices ! […]
‘Bienheureux les miséricordieux, parce qu’ils obtiendront miséricorde.’ Les miséricordieux sont ceux qui pardonnent, qui comprennent les erreurs des autres. Jésus ne dit pas ‘bienheureux ceux qui se vengent’ mais ‘Bienheureux ceux qui pardonnent, les miséricordieux’. Parce que [tous les chrétiens] sont une armée de pardonnés !
‘Bienheureux les cœurs purs’, ceux qui ont un cœur simple, pur, sans saleté, un cœur qui sait aimer avec cette pureté qui est si belle.
‘Bienheureux les artisans de paix.’ Mais, c’est si courant d’être artisans de guerres, ou au moins artisans de malentendus ! Quand j’entends quelque chose de celui-ci, et que je vais vers celui-là et je le lui dis et je fais même une seconde édition un peu élargie et je la répète… Le monde des commérages. Ces personnes qui font des commérages ne font pas la paix, ce sont des ennemies de la paix. Elles ne sont pas bienheureuses. »
L’Église n’est pas un élément décoratif
Regina coeli, 8 juin 2014, fête de la Pentecôte
« Là où arrive l'Esprit de Dieu, tout renaît et se transfigure […] La surprise est un élément fondamental de la Pentecôte […] Après la mort de Jésus, les Apôtres, orphelins de leur Maître, étaient un petit groupeinsignifiant, dont on n'attendait plus rien […] « L'Eglise qui naît à la Pentecôte est une communauté qui provoque de la stupeur car elle annonce un message nouveau (la Résurrection du Christ) avec un langage nouveau, celui universel de l'Amour […] « Si l’Église est vivante, elle doit toujours surprendre […] Une Église qui n'a pas la capacité de surprendre est une Église faible, malade, mourante et elle doit être hospitalisée en service de réanimation au plus vite ! Certains à Jérusalem auraient préféré que les disciples, bloqués par la peur, restent enfermés chez eux pour ne pas créer de la pagaille. Aujourd'hui encore beaucoup veulent cela des chrétiens. À la place, le Seigneur ressuscité les pousse vers le monde. « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (Jn 20, 21). L’Église de la Pentecôte ne se résout pas à être inoffensive, trop "distillée" […] Elle ne veut pas être un élément décoratif. Elle n'hésite pas à sortir pour annoncer son message, même si celui-ci dérange et inquiète les consciences , même si ce message suscite peut-être des problèmes, et même si parfois il conduit au martyre. L'Église naît une et universelle, avec une identité précise, mais ouverte, une Église qui embrasse le monde, sans l’enfermer ; elle le laisse libre, mais elle l’embrasse, comme la colonnade de cette place, avec deux bras qui s'ouvrent pour accueillir, mais ne se referment pas pour retenir. Nous autres, chrétiens, nous sommes libres, l’Église nous veut libres ! ».
Préférer donner son amour à deux chats et à un petit chien
À Sainte Marthe, devant une quinzaine de couples fêtant leur anniversaire de mariage, le 2 juin 2014 :
« L’amour fidèle, mais dans une vie matrimoniale persévérante. Elle doit l’être [...], sans quoi l’amour ne peut pas aller de l’avant. La persévérance dans les beaux moments comme dans les moments difficiles, quand il y a des problèmes : avec les enfants, économiques, etc… » L’amour de Jésus rend l’Église « féconde de nouveaux fils baptisés et celle-ci croît avec cette fécondité nuptiale ». Mais cette dernière peut être « mise à l’épreuve dans un mariage, quand les enfants n’arrivent pas ou sont malades ». Et dans cette épreuve, « il y a des couples qui regardent Jésus et puisent la force de la fécondité qu’il a avec son Église ».
Il y a aussi« des mariages qui ne veulent pas d’enfants, qui veulent rester sans fécondité, fruit d’une culture du bien-être qui nous a convaincu qu’il est préférable de ne pas avoir d’enfants, pour aller découvrir le monde, partir en vacances et préférer donner son amour à deux chats et à un petit chien. Mais ces mariages arrivent à l'âge de la vieillesse dans la solitude, avec l’amertume d’une méchante solitude, ne faisant pas ce que Jésus fait avec son Église. »