Le Bon Pasteur

En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n’entre pas par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand.

En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n’entre pas par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand. Mais celui qui entre par la porte est le pasteur des brebis. C’est à lui que le portier ouvre, et les brebis entendent sa voix ; il appelle par leur nom ses brebis à lui, et il les mène aux pâturages. Quand il a fait sortir toutes les siennes, il marche devant elles, et ses brebis le suivent, parce qu’elles connaissent sa voix. Elles ne suivront pas un étranger, mais elle le fuiront parce qu’elles ne connaissent pas la voix des étrangers. […] En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis. […] Je suis le bon pasteur. Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis

(Jn 10, 1-11).

Nous parcourions une route de Castille, il y a de nombreuses années déjà, lorsque nous vîmes au loin, dans un champ, une scène qui me toucha et qui m’a souvent servi pour ma prière : plusieurs hommes enfonçaient en terre avec force des pieux sur lesquels ils tendirent ensuite verticalement un filet pour faire un enclos. Plus tard, des bergers y arrivèrent avec leurs brebis et leurs moutons ; ils les appelaient par leur nom et ils entraient l’un après l’autre dans le parc pour y être tous ensemble, en sécurité.

Et moi, Seigneur, je me souviens aujourd’hui tout particulièrement de ces bergers et de cet enclos, car nous nous savons tous dans ta bergerie, nous tous qui sommes ici réunis, comme tant d’autres dans le monde entier, pour parler avec toi. C’est toi qui l’as dit : Je suis le bon Pasteur ; Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent. Tu nous connais bien ; tu sais bien que nous voulons entendre, écouter toujours attentivement tes sifflements de Bon Pasteur et y répondre parce que la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul véritable Dieu ; et ton envoyé, Jésus-Christ.

Cette image du Christ, entouré à droite et à gauche de ses brebis, m’enchante tellement que je l’ai fait mettre dans l’oratoire où je célèbre habituellement la sainte Messe ; et ailleurs j’ai fait graver, pour nous éveiller à la présence de Dieu, les paroles de Jésus : Cognosco oves meas et cognoscunt me meae, afin que nous considérions à tout instant qu’il nous reprend, ou nous instruit et nous enseigne comme le pasteur le fait pour son troupeau. Ce souvenir de Castille vient donc bien à propos.

Amis de Dieu, 1

Le Christ a donné à son Église la sécurité de sa doctrine, le courant de grâce des sacrements ; il a prévu qu’il y ait des personnes pour nous orienter, pour nous conduire, pour nous rappeler constamment le chemin. Nous disposons d’un trésor infini de science : la Parole de Dieu gardée dans l’Église ; la grâce du Christ, administrée dans les sacrements ; le témoignage et l’exemple de ceux qui vivent à côté de nous avec droiture, et qui ont su faire de leur vie un chemin de fidélité à Dieu.

[…] La sainteté de l’épouse du Christ s’est toujours manifestée — comme elle se manifeste encore aujourd’hui — par une abondance de bons pasteurs. Mais la foi chrétienne, qui nous apprend à être simples, ne fait pas de nous des naïfs. Il existe des mercenaires qui se taisent, et il existe des mercenaires qui prononcent des paroles qui ne viennent pas du Christ. C’est pourquoi, si le Seigneur permet que nous restions dans l’obscurité, même dans de petites choses ; si nous sentons que notre foi n’est pas ferme, ayons recours au bon Pasteur, à celui qui entre par la porte en exerçant son droit, à celui qui, en donnant sa vie pour autrui, veut être, dans sa parole et sa conduite, une âme éprise de Dieu: un pécheur aussi, peut-être; mais qui a toujours confiance dans le pardon et la miséricorde du Christ.

Quand le Christ passe, 34