Le beau métier de professeur

Agnès est professeur d'anglais à Paris. Elle nous raconte comment sa vocation à l'Opus Dei l'aide à vivre l'une de ses passions : enseigner !

Agnès, vous êtes une jeune professeur d’anglais à Paris tout en étant membre de l’Opus Dei. Pouvez-vous nous expliquer comment se traduit cet engagement dans votre vie de tous les jours ?

Comme tout chrétien ayant le désir de se rapprocher et d’imiter le Christ j’essaie de fréquenter les sacrements le plus possible, en particulier la Sainte Messe et la confession. J’ai pu ressentir que ce sont des sacrements puissants qui réparent physiquement et moralement. Je me sens toujours plus forte après, même si parfois cela m’a demandé un effort de me lever plus tôt le matin pour aller à la messe.

Ensuite, d’après moi la prière est un ingrédient indispensable au bonheur ! Par prière j’entends des temps de silence et de vrais dialogues avec Dieu qui est notre créateur. Si dans notre prière nous nous laissons guider et apprenons à L’écouter, Dieu nous ouvre les yeux sur notre personne et nous montre la direction à prendre ; l’objectif étant de « faire de notre vie une prière » comme aimait le répéter Saint Josemaria.

Pour finir, je dirai simplement que le plus important c’est de vivre notre vocation de chrétien à fond : de dire « oui » tous les jours à Dieu, Le laisser agir et Lui faire aveuglément confiance.

Comment votre foi et votre vocation vous aident-elles dans votre mission d’enseignement ? Vous permettent-elles de voir les élèves différemment ?

Le métier d’enseignant comporte plusieurs facettes ; nous sommes des éducateurs avant tout ; notre rôle est de transmettre un savoir dans un domaine particulier, d’évaluer les compétences de chacun des élèves, de rencontrer les parents et de discuter de la progression scolaire de chacun avec l’ensemble des professeurs/ directeurs. Tout cela est important mais en tant que catholique pratiquante j’aime l’expression que vous employez « mission d’enseignement ». En me rendant à l’école tous les jours, ma mission est d’être au service des 150 élèves qui me sont confiés toute la semaine. C’est une sacrée responsabilité !

Ce que je trouve extraordinaire dans ce métier c’est de pouvoir partir à la rencontre des élèves, les connaître individuellement, découvrir leurs qualités et leurs talents uniques et les aider à les développer. La dimension humaine me parait bien plus importante que la simple transmission d’un savoir. De même je m’efforce de leur donner le goût d’apprendre, le goût du travail bien fait.

Donc pour répondre à votre question ; oui ma foi m’est indispensable pour sanctifier mon travail de tous les jours. Concrètement cela se traduit par des milliers de petits efforts quotidiens, tels que garder le sourire quoi qu’il arrive, ne pas laisser transparaitre sa fatigue ou ses humeurs en classe, être à l’écoute et attentive à ceux qui en ont le plus besoin ; préparer les cours avec soin et savoir se remettre en question quand le cours n’est pas bien passé ! Prendre le temps de faire de bonnes corrections, etc... En un mot, toujours donner le meilleur de soi, fournir le meilleur travail, car si ce n’est pas le cas c’est les élèves qui en subissent les conséquences.

Pour finir, une citation de saint Josemaria qui m’a toujours beaucoup plu et qui résume parfaitement l’objectif que je me suis fixée : « transformer la prose du quotidien en alexandrins divins ! ».

Pensez vous qu’il est important de témoigner de sa foi auprès des jeunes ?

Oui il est très important que les adultes témoignent de leur foi aux plus jeunes car c’est ainsi que la foi se transmet, souvent par l’exemple, par des échanges ou par des conversations.

A titre personnel, quand j’étais au collège et au lycée, j’ai eu la chance de rencontrer des personnes extraordinaires, dotées d’une grande foi et d’une grande confiance en Dieu. Ces personnes m’ont beaucoup marquée et m’ont donnée le désir de me rapprocher du Christ.

J’ai à mon tour la responsabilité et le devoir de témoigner, d’annoncer l’évangile. J’ai la chance de pouvoir faire du catéchisme dans l’établissement où j’enseigne et je constate avec joie que les adolescents aiment venir à ces cours, non seulement pour poser les nombreuses questions qui trottent dans leur tête  mais aussi pour échanger leurs idées et s’inspirer des divers témoignages qui leur sont donnés. Les élèves ont été par exemple fascinés par l’histoire récente d’une jeune top modèle de Chanel qui a changé sa vie de paillette en vie de prière après un pèlerinage sur un lieu d’apparition Mariale.

L’adolescence est une période fragile durant laquelle les jeunes se cherchent et se construisent, et ils ont besoin d’adultes qui leur proposent des idéaux ; qui leur parlent du sacré comme des problèmes majeurs de notre société afin de développer en eux leur sens critique. Ce sont les adultes qui doivent définir les limites pour les aider à devenir des adultes responsables, solides et autonomes !