L’Ascension

Les onze disciples s’en allèrent en Galilée sur la montagne que Jésus leur avait indiquée. En le voyant, ils l’adorèrent, mais certains doutèrent. Et Jésus, s’approchant, leur parla ainsi : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre.

Les onze disciples s’en allèrent en Galilée sur la montagne que Jésus leur avait indiquée. En le voyant, ils l’adorèrent, mais certains doutèrent. Et Jésus, s’approchant, leur parla ainsi : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé : je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 16-20).

Quand le Saint Esprit descendra sur vous, vous recevrez de la force et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » Sur ces mots, il fut enlevé dans les cieux sous leurs yeux et une nuée le déroba à leur vue (Ac 1, 8-9).

Coracheter avec le Christ

Le Christ est monté au ciel, mais il a conféré à tout ce qui est honnête et humain la possibilité concrète d’être racheté. […] C’est pourquoi je ne me lasserai pas de répéter que le monde est sanctifiable, et que cette tache nous revient spécialement, à nous les chrétiens. Nous devons le purifier des occasions de péché par lesquelles nous l’enlaidissons, et l’offrir au Seigneur comme une hostie spirituelle, présentée et rendue digne par la grâce de Dieu et par notre effort. On ne peut plus vraiment dire qu’il y ait des réalités nobles qui soient exclusivement profanes, après que le Verbe a daigné assumer intégralement une nature humaine et consacrer la terre par sa présence et le travail de ses mains. La grande mission que nous recevons, avec le baptême, est celle de la corédemption. La charité du Christ nous presse de prendre sur nos épaules une partie de cette tâche divine qu’est le rachat des âmes.

Une grande tâche

Nous avons une grande tâche devant nous. Nous ne pouvons rester passifs, car le Seigneur nous a déclaré expressément : Travaillez jusqu’à mon retour (Lc 19, 13). Nous ne pouvons pas demeurer les bras croisés, en attendant le retour du Seigneur, qui reviendra prendre pleine possession de son Royaume. Répandre le Royaume de Dieu n’est pas seulement la tâche officielle des membres de l’Église qui représentent le Christ parce qu’ils ont reçu de lui les pouvoirs sacrés. Vos autem estis corpus Christi (1 Co 12, 27), vous aussi vous êtes le corps du Christ, nous dit l’Apôtre, en nous donnant l’ordre formel de travailler jusqu’au bout.

Il reste tant à faire ! Est-ce qu’en vingt siècles, rien n’a été fait ? En vingt siècles, on a beaucoup travaillé ; l’effort de certains pour rabaisser la tâche de ceux qui nous ont précédés ne me semble ni objectif ni honnête. En vingt siècles, on a beaucoup travaillé, et souvent très bien. Il a pu y avoir des erreurs, des reculs, de même qu’aujourd’hui nous trouvons régression, peur et timidité, à côté de beaucoup de courage et de générosité. Mais la famille humaine se renouvelle constamment. À chaque génération, il faut poursuivre l’effort, aider l’homme à découvrir la grandeur de sa vocation d’enfant de Dieu ; il faut inculquer le commandement de l’amour du Créateur et de notre prochain.

Quand le Christ passe, 120-121.

Le cœur de chacun

Je ne parle jamais de politique. Je ne pense pas que la mission des chrétiens sur terre soit de donner naissance à un mouvement politico-religieux, quand bien même ils le feraient avec l’excellente intention de répandre l’esprit du Christ dans toutes les activités humaines. Ce serait de la folie. C’est le cœur de chacun, quel qu’il soit, qu’il faut mettre en Dieu. Efforçons-nous de nous adresser à chaque chrétien pour que, dans les circonstances où il se trouve, et qui ne dépendent pas seulement de sa position dans l’Église ou dans la société civile, mais aussi des situations historiques ou changeantes, il sache témoigner de la foi qu’il professe, par l’exemple et la parole.

Parce qu’il est homme, le chrétien vit de plain-pied dans le monde. S’il accepte que le Christ habite dans son cœur, que le Christ y règne, il retrouvera la plénitude de l’efficacité salvatrice du Seigneur dans toutes ses activités humaines. Peu importe que cette activité soit prestigieuse ou modeste, comme on dit, car ce qui est prestigieux pour les hommes peut être modeste aux yeux de Dieu, et ce que nous appelons humble ou modeste peut confiner aux sommets de la sainteté et du service chrétien.

Ibid., 183