La condition féminine, carte maîtresse de l’Evangélisation

Nous publions cet article paru dans le numéro de mars de la revue "Tous les Chemins".

14 février 1930. Il y a soixante-quinze ans, Josémaria Escriva « voit », lors de la messe, que l’Opus Dei qu’il a fondée le 2 octobre 1928 doit inclure les femmes. Dès lors, il va encourager toutes les femmes à prendre la place qui leur revient de droit dans la vie civile et dans la vie de l’Église. « Ce qu’il me disait à propos de la sanctification de mon travail universitaire, fait d’étude et d’enseignement, qui pouvait m’aider pour ma sanctification propre et celle de mes collègues, m’a d’abord beaucoup impressionnée, puis m’a aidée tout au long de ma carrière ». Marie Llado-Bonnet, Maître de Conférences à l’Université, se souvient des perspectives très stimulantes que Josémaria Escriva ouvrait à son groupe d’étudiantes, en 1966. « Il m’encourageait à réaliser un travail bien fait,“achevé”, tout en cherchant à approfondir mes positions par une recherche continue. Ce fut pour moi un but merveilleux, bien que difficile à atteindre […]. »

« Dans son esprit, poursuit Marie, la condition féminine était incontestablement l’une des cartes maîtresses de cette entreprise humaine et surnaturelle qu’est l’évangélisation ».

Pourtant, « à l’époque, estimer que les femmes pouvaient assumer, selon leur génie propre, les mêmes postes que les hommes, sans pour autant renier leur compétence traditionnelle au foyer, n’était pas l’avis de tout le monde ». Intimement confiant dans les capacités des femmes, Josémaria Escriva les a encouragées à développer des initiatives de promotion éducative et sociale. Mercedes Roig, première Directrice de l’École Hôtelière Dosnon (Aisne), témoigne : « Il nous ouvrait des horizons insoupçonnés et sa confiance en Dieu nous donnait l’élan et la force d’entreprendre de grands projets. Il fallait trouver les moyens techniques et financiers de donner une formation professionnelle, humaine et chrétienne aux jeunes filles évoluant vers les métiers de l’hôtellerie. Je compris combien, dans ce domaine, il était important de ne jamais perdre de vue à la fois la compétence professionnelle et la profondeur humaine de ces professions. »

Finesse d’esprit et ténacité

Juste appréhension des capacités des femmes, reconnaissance de l’égalité native de leurs droits, mais plus profondément, appréciation de l’apport irremplaçable de la féminité. Saint Josémaria écrit en 1968 : « La femme est appelée à donner à la famille, à la société civile, à l’Eglise, ce qui lui est caractéristique, ce qui lui est propre et qu’elle est seule à pouvoir donner : sa tendresse délicate, sa générosité infatigable, son amour du concret, sa finesse d’esprit, sa faculté d’intuition, sa piété profonde et simple, sa ténacité … La féminité n’est pas authentique, si la femme ne sait découvrir la beauté de cet apport irremplaçable et l’incorporer à sa propre vie ».

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