Étude, jeux d’échecs et foot près d'une cité

En juillet dernier, quinze étudiants réalisaient un soutien scolaire original auprès de jeunes de quartiers difficiles. Une rencontre organisée par Brévent, un centre de l'Opus Dei.

Pour Bruno, " ce séjour était vraiment génial, mais on ne m'avait pas dit qu'il serait si crevant !! " Car il faut une bonne forme physique pour s'occuper, deux semaines durant, de quinze garçons issus des quartiers défavorisés de Marseille...

Bruno, 19 ans, en classe préparatoire à Paris, était l'un des 15 étudiants bénévoles venus de toute la France, qui avaient répondu à l'appel lancé par l'association "Jeunes +". Son fondateur, Frédéric Prat nous explique "qu'un aspect essentiel de la pédagogie de Jeunes +est le tutorat: un étudiant pour un jeune".

Tous les matins, chaque étudiant retrouvait « son élève » et commençait à travailler avec lui: "Le but n'était pas que Stéphane devienne un génie explique Pierre.En deux semaines on ne peut pas faire des miracles. Nous voulions revoir quelques bases dans différentes matières et surtout leur redonner confiance en eux-mêmes pour qu'ils abordent la rentrée avec sérénité".

Après une matinée de travail quelquefois « compliquée » car selon Pierre "c'est un petit défi que de faire travailler des garçons en difficulté en pleine vacances", l'après-midi commençait par une causerie sur les vertus humaines. Au "menu": sincérité, audace, esprit de travail ou importance de l'amitié. Un autre défi peut-on penser… Samuel, élève ingénieur, explique :"Au début de la causerie, c'était parfois difficile de capter leur attention, car cela pouvait paraître facilement comme une leçon de morale. Mais si on arrivait à créer des petits débats et à les faire participer, ils pouvaient se passionner…"

Jean, étudiant en économie, poursuit : "Après la causerie, nous commencions des jeux à l'extérieur. Là, si nous n'avions pas été très pros dans la préparation, les garçons le ressentaient et nous pouvions facilement ne plus contrôler totalement la situation…"

En fin d'après-midi, il était inimaginable d'échapper au traditionnel foot qui mobilisait la majorité des étudiants et des enfants. Certains malgré tout, et pas des plus "testons" (mot qui désigne les intellectuels…), n'aimaient pas particulièrement le football. Certains moniteurs eurent donc l'idée de leur apprendre les échecs. Ainsi pouvait-on voir, certains après-midi, l'image insolite de jeunes joueurs d'échecs concentrés sur leur partie, à proximité d'un terrain de foot où se déchaînent toutes les passions… C'était vraiment surprenant nous explique Jeanque ces garçons qui préfèrent d'habitude les jeux vidéos se prennent au jeu d’échecs qu'ils considèrent plutôt comme un jeu de testons!!"

Et quand on demande à Pierre ce qu'il retient de ce séjour, il répond sans hésiter « un souvenir extraordinaire et une expérience très enrichissante. Même s'il fallait se dépenser beaucoup, les jeunes étaient très attachants et nous ont beaucoup appris". Certains bénévoles ont été découragés par leurs niveaux en football par rapport "aux petits marseillais" tandis que d'autres ont commencé une vaste entreprise : « la rédaction d'un dictionnaire du jargon marseillais qui est très riche et qui peut déstabiliser plus d'un non-marseillais! ! »