« Rêvez, la réalité dépassera vos rêves ». Cette maxime de saint Josémaria a marqué le rythme de notre couple durant ces vingt dernières années. En effet, en remontant le temps, je me revois, il y a trente ans, sur les bancs de l’École de Journalisme rédiger mon premier essai. Qu’est-ce qui me poussait à faire ces études-là ? Ma passion pour l’éducation aux valeurs au Venezuela. C’était aussi mon souci car je voyais combien mon pays avait un besoin pressant d’être éduqué aux valeurs humaines et familiales. À l’époque je ne parlais ni de valeurs chrétiennes, ni de valeurs catholiques puisque je ne connaissais ni le Christ ni l’Église catholique.
Dans la joie quoiqu’il advienne
À la fin de mes études, je rencontrai mon futur mari. Il faisait partie de l’Opus Dei depuis son adolescence et ce fut la première personne qui me parla de Dieu. Dans la joie quoiqu’il advienne, il me surprenait sans cesse et je me demandais ce qu’il avait et que je n’avais pas moi-même. Je mis quelques mois à m’apercevoir que ce qui me manquait c’était le bon Dieu et j’ai alors commencé à recevoir la formation chrétienne que me proposait l’Opus Dei, avec une régularité croissante. Nous nous sommes mariés au bout de six mois et neuf mois après, nous avons eu notre premier enfant. Dix huit mois après mon mariage, j’ai aussi choisi d’appartenir à l’Opus Dei.
Un “enfant” très spécial
Quant à mon avenir professionnel, je choisis de m’investir dans ma famille. Mon mari avait une imprimerie et il me confiait toujours des travaux à la maison (rédiger, corriger des épreuves, etc). Nous parlions toujours de notre rêve de fiancés : une revue pour éduquer la famille vénézuélienne aux valeurs.
Lorsque notre troisième est né, en 1995, nous avons concrétisé cette idée et publié le premier exemplaire du bulletin mensuel Lire entre les lignes. Le premier tirage de 400 exemplaires fut une réussite et depuis il n’a cessé de grandir, au rythme de la croissance de mes enfants, en âge et en nombre puisque j’en ai eu 6 en huit ans. Entre les lignes est devenu un enfant de plus. J’étais la rédactrice et la productrice et mon époux l’imprimait et le distribuait. J’ai eu du mal à m’occuper des miens tout en faisant paraître un bulletin tous les mois parce que quatre ans après mon mariage je fus atteinte d’une arthrite aigüe qui nécessita quatre opérations. Je me disais souvent que je n’arriverais pas à tout faire mais des quatre coins du Venezuela, on réclamait de plus en plus d’exemplaires. Ce bulletin faisait beaucoup de bien dans toutes les communautés. Le tirage ne fit qu’augmenter : il est passé de 400 à 50.000 actuellement.
Un bel outil de travail
Lire entre les lignes est désormais un bel outil de travail dont se servent les maîtres, les curés de paroisse, les laïcs, les missionnaires, etc. sur tout le territoire national pour transmettre une éducation humaine chrétienne et catholique d’un grand intérêt pour toute la famille. 80%des exemplaires sont distribués gratuitement et les lecteurs apprécient son design alerte et moderne. Les articles sont développés simplement, de façon dynamique. Entre les lignes est livré dans plusieurs groupements du clergé au niveau national et ce sont eux qui portent les colis dans les différentes paroisses. Il est aussi distribué dans les écoles publiques et privées, dans les cabinets médicaux, dans les bureaux avocats, les tribunaux de justice, etc.
Engagés à fond dans les nécessités de notre pays, nous pensons à saint Josémaria, « nous allons au pas de Dieu ». Nous aimerions aller encore plus vite mais nous nous heurtons aux difficultés que l’on sait et nous nous mettons dans les mains de Dieu avec beaucoup de foi et de confiance. Il saura bien s’en occuper.
Au service de l’Église
Encouragés par cette expérience, nous avons crée la Fondation Entre les lignes qui a eu le Prix Monseigneur Pellin en 2005. Elle produit du matériel d’éducation gratuit et distribué au niveau national. En effet, la soif du peuple vénézuélien est très forte quant aux valeurs, leur foi est grande et il est urgent de donner une formation doctrinale solide. Cela fait six ans que nous avons lancé des campagnes pour la récitation du Rosaire au Venezuela et cultivé la dévotion envers notre Patronne la Sainte Vierge de Coromoto. Nous avons distribué des bulletins sur la Confession, les Commandements, la Santeria (syncrétisme religieux qui, aux Caraibes, détourne le culte catholiques des saints au profit des dieux d’origine africiane), ainsi que des Catéchismes. Beaucoup de nos évêques et de nos prêtres nous ont fait savoir que la Fondation Entre les Lignes est un appui solide pour l’église à Caracas et au Venezuela. Nous sommes toujours encouragés par saint Josémaria qui nous a encouragés à nous mettre au service de notre Église. Dans www.venezuelaentrelineas on peut se procurer une partie de notre matériel.
Saint Josémaria avait bien raison de dire Dieu fait que la réalité dépasse de loin nos rêves puisqu’Il est en mesure de démultiplier la plus petite de nos collaborations. Jean-Paul II qui avait eu dans ses mains une partie de notre matériel, nous envoya une lettre pour nous encourager à aller de l’avant « avec notre témoignage de couple évangélisateur parmi nos frères ».
Un grand bonheur
En 2011 nous eûmes le grand bonheur d’assister à la Béatification de Jean-Paul II pour une Édition Spéciale d’Entre les Lignes. Nous rencontrâmes alors des journalistes des quatre coins du monde. Après tant d’années, je repris ma caméra et mon ordinateur pour couvrir avec mon époux l’un des événements les plus importants de l’Église Catholique. Je n’aurais jamais imaginé une chose pareille.
Nous sommes désormais prêts à rêver, à travailler, Dieu aidant et sous le manteau de la Vierge de Coromoto afin que notre initiative dans le domaine de l’opinion publique puisse atteindre de plus en plus de monde et que nous arrivions ainsi à « envelopper le monde entier dans des papiers qui nous aident à être meilleurs ». Nous sommes sûrs que Dieu s’occupe de réaliser nos rêves au-delà de nos prévisions.