"Compte sur moi" : des étudiantes solidaires dans le Quartier Latin

Un groupe d’étudiantes de la résidence Monbièvre (Paris - France) a créé "Compte sur moi", une association solidaire proposant aux étudiantes de consacrer un peu de leur temps à des personnes isolées ou démunies. Après deux mois d’activité, les retours d’expérience sont enthousiasmants, les idées de développement se multiplient.

Le Pôle solidaire de la résidence Monbièvre propose aux étudiantes du quartier latin des activités ponctuelles ou régulières. Au programme de cette première année on trouve une tonne d’idées d’actions en faveur de personnes isolées, avec pour point commun leur parfaite compatibilité avec la vie étudiante. Les Olympiades d’étude solidaire sont une sorte de marathon du cerveau sponsorisé par divers donateurs : une heure d’étude rapporte un euro qui finance un projet d’aide à la population au Vénézuela. La résidence met ses deux salles d’étude à disposition des participantes. Rien ne vaut l’ambiance de groupe pour se soutenir dans l’effort.

Maraudes plutôt que grasse matinée

Chaque week-end, Compte sur moi organise une tournée dans le 5e arrondissement à la rencontre des SDF. “Le vendredi soir, nous récupérons les invendus d’une boulangerie du Boulevard Saint Germain”, raconte Magda. “À elle seule, cette boulangerie nous donne 5 sacs poubelle remplis…” Ces invendus sont redistribués par une équipe le samedi matin. De 9 h à 10 h, elle sillonne les rues adjacentes et distribuent de quoi prendre un petit-déjeuner consistant aux personnes qui viennent de passer la nuit dans la rue. Ces moments sont aussi l’occasion d’échanger quelques mots et de leur apporter un peu de réconfort. Après des première semaines concluantes, les projets d’amélioration émergent : demander à une start up de sponsoriser des abonnements en trottinette pour élargir le périmètre d’action, à une épicerie de donner du thé, du café et des bouteilles d’eau...

Happy hour version solidaire

L’une des activités phare de l’association Compte sur moi est sans doute la Happy hour… Non il ne s’agit pas de la deuxième bière offerte au Irish Pub du coin entre 17 et 18h, mais d’une heure de son temps que l’on offre à une personne qui a besoin des autres. Magda, 22 ans, étudiante en violon, en est l’une des initiatrices. “Durant ces happy hour, nous rendons visite à des personnes âgées isolées du quartier. Le plus souvent, nous y allons entre deux heures de cours en pleine semaine. Elles sont touchées de constater que nous venons les voir non pas le week-end, mais pendant nos journées de travail. Elles savent que cela doit supposer un effort plus important de notre part. Elles sont contentes de nous voir, c’est un moment où elles peuvent parler”.

“Ce n’est pas facile de se fixer un rendez-vous durant lequel on va consacrer du temps AUX autres… et de s’y tenir ! Un texto suffit pour décommander…

Après l’appréhension des premiers instants, les langues se délient et les visiteuses se surprennent à constater qu’elles ont du mal à partir. Les promotrices de Compte sur moi connaissent les travers de la génération 4.0 et la facilité avec laquelle elle peut revenir sur un engagement pris. “Un texto suffit pour décommander une visite !”, regrette Magda. “Ce n’est pas facile de se fixer un rendez-vous durant lequel on va consacrer du temps aux autres… et de s’y tenir !” Pourtant, une fois que le pas est fait, les premières récompensées sont les participantes.