En 2014, dès que l’on sut que la béatification de don Alvaro aurait lieu le 27 septembre, la famille Salazar se prépara à faire ce pèlerinage pour assister aux cérémonies de Madrid et de Rome. Un projet fou quand on pense que les Salazar prévoyaient de voyager avec leurs huit enfants, tous mineurs. Leur attachement au futur bienheureux l’emporta pour envisager ce voyage.
En 2014, dès que l’on sut que la béatification de don Alvaro aurait lieu le 27 septembre, la famille Salazar se prépara à faire ce pèlerinage pour assister aux cérémonies de Madrid et de Rome
Amélia, mère de trois enfants petits, l’apprit tout de suite : « Dès que Chana m’a dit qu’elle venait à Madrid avec ses huit enfants, je me suis dit « où va-t-elle loger avec tant de petits ?!» Nous avons donc décidé de les inviter chez nous. Où trouver de la place pour tout ce petit monde ? Qu’à cela ne tienne ! Une voix me disait qu’il fallait le faire, et nous avons été vraiment heureux de les accueillir ».

Amelia se tourna tout de suite vers la piscine, pensant qu’il avait pu y tomber. D’où elle était, elle aperçut une masse sombre sous une grosse bouée noire. « Je m’écriai alors intérieurement : Pas ça, s’il vous plaît, pas ça ! », tout en courant vers cet endroit. L’enfant était dans le coin de la piscine, près du cyprès. Il flottait la tête en bas et immobile. J’attrapai sa jambe droite, je le sortis, dégoulinant. Il ne donnait aucun signe extérieur de vie. Sans connaissance, blême, il ne réagissait à aucun stimulant”.
Amelia se tourna tout de suite vers la piscine, pensant qu’il avait pu y tomber. D’où elle était, elle aperçut une masse sombre sous une grosse bouée noire.
«En le voyant, son père se mit à crier. Il prit son enfant, l’agita fortement. C’était un pantin inerte. Sa mère, ses frères et sœurs arrivèrent en courant, tous pleuraient. Le père et moi, nous nous disions que l’enfant était mort, mais sa mère gardait espoir. Elle s’agenouilla près du corps de l’enfant, le mit sur le dos et il cracha de l’eau. Ce faisant, Chana, demanda à tous ses enfants de prier don Alvaro. Je pense à Marie Paz, sept ans, qui s’approcha de sa mère en pleurant pour lui dire : « Je l’ai vu, il cherchait son petit jouet, je l’ai vu… ». L’enfant s’était approché de la piscine, attiré par un petit canard qui y flottait ».
L’enfant était dans le coin de la piscine, près du cyprès. Il flottait la tête en bas et immobile. J’attrapai sa jambe droite, je le sortis, dégoulinant. Il ne donnait aucun signe extérieur de vie
L’arrivée de Raphaël
Ils récitaient donc le Notre Père à haute voix quand soudain un inconnu est arrivé et a pratiqué les premiers secours sur le bébé. Il faisait des travaux d’entretien dans un immeuble voisin (à deux immeubles plus loin). Il avait entendu ces cris, avait aussitôt lâché ses outils, et couru pour sonner à la porte que lui ouvrit l’une des filles d’Amélia.
« J’en fus toute surprise, dit Amélia, car je ne l’avais ni entendu, ni vu arriver. Ce fut comme une apparition. J’ai pensé à un ange, un envoyé du Ciel. J’appris ensuite qu’il s’appelle Raphaël, qu’il vit à Barajas mais qu’il est péruvien. Par chance, il avait été pompier volontaire, au Pérou. Il m’a dit aussi qu’il fait partie de la Confrérie du Christ, Seigneur des Miracles, très vénéré à Lima. Raphaël insuffla de l’air sans faire pression sur la poitrine de l’enfant : il était trop petit, ça pouvait être dangereux. Je lui trouvai la couverture qu’il m’avait demandée. Le teint du petit changea. Grâce au soutien psychologique de Raphaël, je retrouvai mon calme en ces moments si pénibles. »
Ils récitaient donc le Notre Père à haute voix quand soudain un inconnu est arrivé et a pratiqué les premiers secours sur le bébé

La police est arrivée 15 mn plus tard, a trouvé l’enfant dans un piteux état, en arrêt cardiorespiratoire. Ils ont pensé qu’il ne s’en remettrait pas et l’ont signalé ainsi dans leur rapport en rentrant au commissariat. Quelques jours plus tard, ils ont confirmé ces termes à Amélia.
Le SAMU, arrivé cinq minutes après, mit un quart d’heure à réanimer l’enfant qui se mit à pleurer. Après une heure de stabilisation, ils le mirent sous respiration artificielle pour le transférer à l’unité de soins intensifs du service de pédiatrie de l’hôpital La Paz, à Madrid.
«Pendant tout ce temps, mon amie est restée à genoux, priant don Alvaro del Portillo », dit toujours Amélia. « Dès que j’ai repris mon calme et que j’ai arrêté de pleurer, je me suis agenouillée près d’elle. Elle m’a passé son chapelet. Ensuite, j’ai accompagné les parents et l’enfant à l’hôpital. J’avais appelé d’urgence mon mari qui est vite rentré du travail pour garder tous les petits »
«Pendant tout ce temps, mon amie est restée à genoux, priant don Alvaro del Portillo »
En soins intensifs
Chana qui priait toujours don Alvaro devant la porte de l’unité de soins intensifs, y est restée des heures tandis que son mari était attentif aux médecins, aux infirmières, et s’occupait des amis qui arrivaient.
Le médecin voulut savoir dans quelle position ils avaient trouvé le bébé : bougeait-il ? Flottait-il la tête en bas ? Quand elle apprit qu’ils l’avaient trouvé à plat ventre, elle hocha la tête en fixant son regard par terre.

« Nous avons vu le bébé passer sur un brancard. Son teint était frais, on allait procéder à une tomographie. « Fiévreux, il était tout rose. Vers minuit, je suis repartie chez moi avec un cousin de Chana. Mes amis sont restés toute la nuit à prier devant la porte des Soins Intensifs. Je fis vœu de parcourir le chemin de Saint-Jacques si l’enfant s’en remettait » dit Amélia.
Chana me dit qu’elle avait entendu Francisco dire «maman»
Le lendemain matin, Chana et Eduardo sont rentrés chez Amélia pour voir leurs enfants. «Chana me dit qu’elle avait entendu Francisco dire « maman ». Il évoluait favorablement. “Le pouvoir de la prière” ajouta-t-elle. Il était hors de danger. Toutefois on ne pouvait pas encore en prévoir les séquelles ».
Béatification d’Alvaro del Portillo
Amélia voulut alors assister à la béatification de don Alvaro avec Chana. « Nous étions pleins d’espoir et sereins. En communiant, je remerciai de toute mon âme le Christ, Seigneur des Miracles. Chana était très entourée, beaucoup de gens sont venus la trouver pour lui dire qu’ils priaient pour Francisco », dit Amélia.

Le 27, le bébé était toujours en soins intensifs, le pronostic était très bon.
Le soir, Raphaël qui avait secouru le bébé et travaillait toujours à côté, est arrivé chez Amélia pour prendre des nouvelles. Il leur raconta alors d’où il venait et tous les détails qui montraient comment son apparition avait été vraiment providentielle.
« Nous étions pleins d’espoir et sereins. En communiant, je remerciai de toute mon âme le Christ, Seigneur des Miracles. Chana était très entourée, beaucoup de gens sont venus la trouver pour lui dire qu’ils priaient pour Francisco »
Un coup de fil de l’hôpital leur apprit, en fin de soirée, que l’enfant était hors de danger et qu'ils pouvaient aller le voir. Il était très agité, ne supportait plus les tuyaux et ils allaient le monter en chambre. Ses parents se sont empressés d’aller le retrouver. Les médecins n’arrivaient pas à croire qu’il ait survécu.
Francisco quitte l’hôpital
«Le lundi 29 septembre, alors qu’on fêtait la Saint Raphaël, j’eus l’idée de féliciter Raphaël, par Whatsapp. Avec Chana, nous avons cherché une photo sur Google pour la lui envoyer. « C’est la Saint Raphaël, et c’est aujourd’hui que Francisco quitte l’hôpital !» me suis-je dit. J’en ai fait part à mon amie. Sur internet, nous avons appris que cet archange est le patron des pèlerins et qu’en hébreu, son nom veut dire : « Dieu guérit » ou « remède de Dieu ». Or c’était bien ce jour-là que Francisco quittait l’hôpital en pleine forme et sans aucune séquelle » poursuit Amélia.
Francisco était de retour à la maison à 17h15. Tous étaient là pour l’accueillir. Puis, ils l’amenèrent chez Raphaël où ils firent connaissance de sa famille.
Francisco était de retour à la maison à 17h15. Tous étaient là pour l’accueillir. Puis, ils l’amenèrent chez Raphaël où ils firent connaissance de sa famille. Les retrouvailles de Chana, Raphaël et Francisco furent extrêmement touchantes.
À Rome
Comme prévu, la famille Villa Corta est partie à Rome le 29 septembre.
Là, Francisco eut une poussée de fièvre et fut pris en main dans une clinique. Ils ont intensément prié le nouveau bienheureux d’intercéder, et la fièvre l’a quitté.
Lors de ces journées émouvantes, ils ont prié devant la dépouille du bienheureux Alvaro, fait la connaissance de l’enfant chilien dont la guérison miraculeuse avait déclenché tout le processus de béatification. Beaucoup de monde est venu les entourer affectueusement.
Le 10 octobre, ils firent une escale à Madrid avant de rentrer à Lima, le 11. Ils ont donc retrouvé Raphaël et toute la famille d’Amélia. Désormais, ils participent d’un événement si fort qu’ils resteront soudés à tout jamais.
Lors de ces journées émouvantes, ils ont prié devant la dépouille du bienheureux Alvaro, fait la connaissance de l’enfant chilien dont la guérison miraculeuse avait déclenché tout le processus de béatification.
