1-        Troisième front de bataille: la place des tâches au foyer et des métiers de service dans notre société

Ce troisième et dernier front de bataille est abordé le samedi 21 septembre 2013 toujours au Centre Val d’Or, mais cette fois sous la forme d’une table-ronde réunissant trois intervenantes qui nous ont fait part de leurs expériences.

a.        Premier témoignage : un choix judicieux entre vie professionnelle et vie de famille Il est des moments dans la vie où, en essayant de résoudre les difficultés ponctuelles, on est obligé de mettre sur la balance la vie professionnelle et la vie familiale, deux domaines essentiels qui contribuent au succès personnel. En 2000, j’ai dû faire un choix judicieux entre ma carrière professionnelle et ma vie de famille. Cette expérience assez douloureuse au départ, s’est révélée en fin de compte fort enrichissante. Par la grâce de Dieu, j’ai réalisé que la famille à cette période de ma vie constituait pour moi l’aire prioritaire et devait passer au premier plan. Cette étape cruciale m’a permis de reconstruire mon foyer, d'élever mes enfants et de transformer bon nombre de mes attitudes au niveau familial, au niveau personnel et au plan spirituel. Étant donné que ces changements ont coïncidé avec ma connaissance de l’Opus Dei, je m’en voudrais de taire l’impact de cette institution de l’Eglise Catholique et de son fondateur St Josémaria dans ma vie en général et dans ma conception des tâches au foyer. Pour ce faire, je parlerai, de mes deux vies: ma vie avant l’Opus Dei et ma vie après l’Opus Dei.

Ma vie avant de connaître l’Opus Dei Par rapport au thème de discussion qui nous réunit aujourd’hui, je dois avouer que pendant longtemps, je n’avais pas vraiment établi de priorité dans mes différents rôles. L’importance des arts ménagers et des métiers de service dans la société ou dans ma vie ne faisait pas partie de mes préoccupations. La motivation dominante semblait plutôt être le succès professionnel parce que c’est lui qui m’apportait le plus de reconnaissance. Notre maison était propre, mais je ne peux pas dire que tout y était lumineux. Je me contentais du travail du personnel domestique et réservais à ce dernier toutes les tâches dites «ingrates». Je ne considérais pas comme une nécessité le fait de faire moi même le ménage. Pour ce qui est de ma relation avec mes enfants, je les aimais beaucoup et leur adressais des conseils opportuns à l’occasion, mais je me suis rendue compte par la suite que je ne les éduquais pas vraiment à une liberté responsable et ne les structurais pas intérieurement. Je dois d’ailleurs reconnaître qu’en matière de suivi dans les études, leur père les encadrait mieux que moi. S’agissant enfin de mes attitudes spirituelles, j’étais certes baptisée depuis mon très jeune âge et me considérais comme chrétienne, mais la réalité de ma filiation divine et ses conséquences dans ma vie chrétienne m’étaient inconnues.   Ma vie après ma connaissance de l’Opus Dei La toute première révélation issue de mon contact avec l’Opus Dei est la place de choix que j’occupe dans le cœur de Dieu et sa présence permanente dans ma vie. J’ai su assez rapidement aussi que comme chrétienne, j’ai une vocation et une mission spéciales. Désormais, je sais quel est le but que je poursuis. Je suis loin de l’avoir atteint, mais les acquis sont nombreux:

-            une plus grande conscience de mon statut de fille adoptive de Dieu

-            l’apprentissage de l’unité de vie

-            une plus grande tolérance vis-à-vis de mon prochain

-            une meilleure écoute

-            le souci du travail bien fait

-            une joie quasi permanente Je vis certes comme tout le monde l’expérience des difficultés et de la souffrance au niveau de mes proches, mais je sais aussi que Jésus m’aime et que sa mère, ma mère, la Très Sainte Vierge Marie m’assiste en permanence. Je suis consciente du fait que mes nombreux amis du Ciel dont St Joseph, St Josémaria, St Frère André et mon ange gardien veillent sans cesse sur moi.

b.        Deuxième témoignage: l’urgence de promouvoir la considération, le respect et le prestige professionnel du personnel domestique

Après avoir retracé son expérience de travail comme gouvernante dans une famille pendant trois ans, elle signale le manque de respect et de considération, ainsi que l’exploitation et les injustices dont sont parfois victimes les femmes de ménage et autre personnel domestique.

Dans la perspective de revaloriser ce secteur-clé d’activité, le personnel domestique doit être traité avec respect et reconnaissance. Il s’agit plus concrètement de lui faire confiance, d'honorer les engagements pris à son égard, et de militer pour une prise en compte des travaux ménagers comme de véritables tâches professionnelles.

Elle s’appuie sur son expérience personnelle pour déduire que selon l’espace qu’on lui attribue, le personnel domestique peut jouer divers rôles et porter plusieurs casquettes. Pour sa part, elle aura été tour à tour femme de ménage, gouvernante, préceptrice et éducatrice des enfants, intendante et confidente. Sur ce plan, les patrons ont de nombreux défis à relever.

  c.         Troisième témoignage: quelques conseils pour arriver à concilier travail professionnel et vie de famille

-            pouvoir me définir pour mieux cerner ma personnalité

-            avoir un système d’emploi de temps qui m’aide à faire de façon mécanique des activités obligatoires chaque jour (préparer les enfants pour l’école, faire le ménage à la maison, respecter les horaires de travail etc)

-            planifier mon horaire en établissant une liste quotidienne des tâches que je veux accomplir

-            diviser chaque tâche en petites sections et les accomplir petit à petit

-            donner les priorités et ne pas essayer de tout faire en même temps

-            me concentrer sur ce qui a le plus d’impact

-            tester différentes méthodes de travail afin de trouver celle qui me réussit le mieux

-            suivre des formations qui me permettent d’améliorer ma performance

-            accorder la priorité à ma famille chaque fois que cela est nécessaire

  La leçon tirée de ce dernier exercice est qu’il est possible, en s’organisant, de trouver un juste équilibre entre travail professionnel et vie de famille. Les deux ne sont pas incompatibles.