Une démarche intérieure

Pour beaucoup, le Jubilé fut bien plus qu’un voyage. « Je ressentais le besoin de faire une vraie démarche de foi », confie Mathilde. « Me reconnecter au Christ, vivre une rencontre spirituelle forte », ajoute-t-elle. Ce désir de se rendre disponibles à Dieu s’est exprimé de manière diverse parmi les jeunes partis de France et de Belgique. Béa a pour sa part fait le choix de participer avec d’autres jeunes à une semaine de volontariat à Palerme juste avant de rallier Rome. Elle y a trouvé une forme de préparation intérieure inattendue. « Cela m’a permis de sortir de ma zone de confort… et d’arriver à Rome le cœur prêt ». Pour d’autres, comme Amaury, le pèlerinage a pris la forme d’un véritable défi physique. Avec un ami, il a parcouru 810 km à vélo depuis la France, une initiative à la fois spirituelle, sportive et solidaire. « Nous avons pédalé au profit d’une ONG qui soutient la scolarisation au Moyen-Orient. Le soir de notre arrivée, prier le chapelet sur la place Saint-Pierre vide… c’était comme un couronnement de grâces ».

CITATION DU PAPE 
(extraite de l’homélie de la Messe du dimanche 3 août) :

« - Très cher Jeunes, notre Espérance c’est Jésus.

- C’est Lui, comme le disait Saint Jean-Paul II, qui suscite en vous le désir de faire de votre vie quelque chose de grand, la volonté de suivre un idéal, le refus de vous laisser envahir par la médiocrité, le courage de vous engager avec humilité et persévérance pour vous rendre meilleurs, pour améliorer la société, en la rendant plus humaine et plus fraternelle. »

La joie de l’unité dans la diversité

De tous les témoignages ressort une même impression : celle d’avoir touché du doigt la réalité universelle et vivante de l’Église. « Voir la diversité des jeunes chrétiens du monde entier m’a donné une vision plus unie de l’Église », résume Mathilde. Et Maëlys de compléter : « Le groupe avec lequel je suis partie représentait l’Église universelle : plusieurs nationalités, des horizons variés… c’était l’Église d’aujourd’hui, en renouveau ». Une sensation que Nicolas, profondément marqué par sa rencontre avec des frères mendiants, résume en expliquant que « le Jubilé est un condensé de témoignages ». Puis d’ajouter : « C’est par exemple en écoutant un frère dominicain me parler du regard amoureux du Christ que j’ai compris qu’un tel regard suffisait pour vivre ». Dans cette diversité, un lien puissant s’est tissé entre les participants : l’amitié. « Ce jubilé… quelle déferlante d’amour ! » s’exclame Sheryl. « J’ai dansé, crié, sauté, pleuré avec des jeunes du monde entier… l’amour débordait jusqu’à s’exprimer en larmes quand le Pape est arrivé ».

CITATION DU PAPE (la réponse à l’une des questions posées au Pape lors de la Veillée) :

« Aucune amitié n’est fidèle si ce n’est en Christ. - Saint Augustin nous dit : “Il n’y a pas d’amitié authentique si elle n’est pas en Christ. Et la véritable amitié est toujours en Jésus-Christ, avec vérité, amour et respect” - Et ce n’est qu’en Lui qu’elle peut être heureuse et éternelle” »

Des moments forts, une foi renouvelée

Pour tous ces jeunes, les moments marquants ont été nombreux : du passage de la porte Sainte à la Messe de clôture, en passant par l’adoration à Tor Vergata ou la bénédiction du Pape. « Pendant ce Jubilé, j’ai vraiment ressenti l’union avec le Pape et l’Église », se souvient Guio. Mais ce qui reste, au-delà des instants exceptionnels, c’est souvent ce qui a été vécu dans le silence. « Quelle émotion de voir presque un million de jeunes tournés dans le plus grand recueillement vers ce qui semble extérieurement un simple morceau de pain ; quel signe d'espérance plus fort pour notre monde », témoigne Maëlys. Tous repartent avec une foi nourrie et un désir plus profond de s’engager, de « garder toujours allumée la flamme de ce Jubilé », comme le dit Lauryne. « Dieu nous aime profondément. Il attend simplement que nous nous abandonnions à son amour », rappelle Mathilde. Amaury, lui, conclut avec ardeur : « Je repars rempli d’une joie certaine, prêt à m’engager encore avec plus d’assurance ».

Vivre chrétiennement, dans la joie et la confiance

Plus qu’un événement, le Jubilé des jeunes a semé des graines d’espérance. Béa y voit une invitation claire : « Vivre avec joie et disponibilité, conscients que nous sommes des enfants de Dieu. Être à la hauteur de notre époque. » Et comme l’a rappelé le Pape lui-même en appelant les jeunes à devenir des artisans d’unité dans leurs familles, leurs études, leurs engagements professionnels et spirituels : « l’amitié peut vraiment changer le monde ».Ces paroles, simples mais profondes, ont trouvé un écho immédiat. « Quel grand cadeau que l’amitié ! », se réjouit Claire-Marie. Beaucoup repartent convaincus que la foi chrétienne n’est pas une aventure solitaire, mais une route partagée, et que l’amitié vécue en Christ devient alors un témoignage vivant, capable d’éclairer le monde et de lui redonner espérance. Un appel qui résonne déjà comme un envoi en mission pour une génération décidée à porter la lumière du Christ dans toutes les dimensions de sa vie.