Pèlerinages, pour quoi faire ?

Traditionnellement consacré à la Vierge Marie, le mois de mai est également dans l'Opus Dei celui des pèlerinages.

Une dévotion universelle

Lors de son dernier voyage à Lourdes, Jean-Paul II évoquait le sens profond des pèlerinages marials : une marche avec elle dans le pèlerinage de la foi, de l’espérance et de l’amour » (14 août 2004).

Le monde entier est serti de points de rencontre avec la Sainte Vierge ; les fidèles sont sensibles à cette « géographie » de la foi. « Parfois des nations et des continents entiers cherchent la rencontre avec la Mère du Seigneur, avec celle qui est ‘bienheureuse parce qu'elle a cru’ » (Jean-Paul II, encyclique Redemptoris Mater).

Marie, pèlerin exemplaire

Marie, elle-même, a été un pèlerin éminent. Elle a accompagné Jésus dans plusieurs pèlerinages au Temple de Jérusalem ; elle a été la première à « transporter » Jésus, encore non-né, dans la visitation à Elisabeth. En route vers les montagnes de Judée, « Marie partageait de bonne heure l’urgence de la charité » du Rédempteur (Origène, Homélie sur st Luc).

Le Chrétien, pèlerin dans la foi vers la patrie du ciel, s’insère dans cette démarche. Il fait un effort filial pour se rapprocher de l’intimité du Père. Le déplacement physique, à caractère pénitent, exprime le rapprochement intérieur : ouverture à la grâce, conversion, dialogue, identification. La simple « pérégrination » devient « pèlerinage ». Le Chrétien se met en voyage avec Marie sur les routes de l'amour.

« Mois de mai, sois le bienvenu avec liesse : pendant ce temps nous demandons à sainte Marie qu’elle prie encore son Fils pour nous » (Alphonse X le Sage, Chanson §406). Au Moyen-Âge la littérature pieuse associe la beauté superlative de Marie, « rose parmi les roses », avec l’éclat de la floraison printanière ; le premier mai, les fidèles offrent des fleurs à la Sainte Vierge. Depuis le XVIe siècle, plusieurs pasteurs, comme st Philippe Néri, proposent d’imiter, tout au long du mois, les vertus de Marie, véritable printemps de la grâce.

Les pèlerinages du mois de mai dans l'Opus Dei

Saint Josémaria a connu et pratiqué cette dévotion depuis son enfance. Lorsqu’il a proposé la sanctification dans le monde aux membres de l’Opus Dei naissant, il leur a inculqué plusieurs dévotions mariales traditionnelles : le chapelet, l’angélus, le Salve Regina, entre autres.

Le jeudi 2 mai 1935 représente un tournant significatif dans la dévotion à la Vierge. Avec deux jeunes, l’abbé Escriva avait décidé de faire un pèlerinage privé à un ancien sanctuaire de Castille : Notre-Dame de Sonsoles , à 5 kilomètres au sud-est d’Avila.

Le matin, pendant l’Eucharistie, il a confié au Seigneur les fruits de cette démarche mariale et pénitente : « avec une intensité toute particulière, plus forte que si cela venait de moi, j’ai demandé à notre Jésus d’accroître en nous, dans l’Opus Dei, l’amour de Marie, et que cet amour se traduise dans les faits ».

Ils ont récité les trois parties du chapelet : la première sur le chemin d’aller, une autre devant la statue de la Vierge, la dernière au retour vers la gare. Josémaria a constaté que l’intercession mariale éveillait des résolutions de service à l'Église et à l’évangélisation. « C’est alors que j’ai entrevu ce que serait le ‘pèlerinage du mois de mai’, comme une coutume qui doit s’implanter, qui s’est implantée, dans l'Œuvre ».

Voici une réponse à l’amour du Christ qui, sous la protection maternelle de Marie, a donné des fruits splendides de sanctification et d’engagement pour le bien de l'Église. « J'aime redire sans cesse: Omnes cum Petro ad Iesum per Mariam ! ; tous, avec Pierre, vers Jésus, par Marie. Lorsque nous nous reconnaissons ainsi comme des membres à part entière de l'Église, invités à nous sentir davantage frères dans la foi, nous découvrons mieux la profondeur de cette fraternité qui nous unit à l'humanité tout entière » (Quand le Christ passe §139).

Abbé Antoine Fernandez.