« Je me suis toujours considéré comme un fils spirituel de Saint Josémaria »

À l’occasion du 14 février, date anniversaire de la fondation de la Société Sacerdotale de la Saint Croix, l’abbé Antoine Le Garo, recteur de la paroisse Saint Bernadette à Lorient, revient avec nous sur sa mission de prêtre et sa vocation à l’Opus Dei.

Vous êtes curé d’une paroisse en Bretagne. Quels sont les principaux défis d’un curé ?

Le premier défi qui me vient à l'esprit est celui de l'unité. C'est l'une des paroles les plus fortes du discours d'adieu de Notre Seigneur : " que tous soient un". La paroisse est la famille des familles, et il n'y a que notre Père du ciel qui puisse tous nous rassembler. Je veille donc à lui laisser la première place au sein de notre assemblée.

Cette unité se réalise tout spécialement par la foi des fidèles dans le sacrement de l'Eucharistie. Je les invite à cultiver des attitudes de dévotion envers Jésus-Hostie, que ce soit à la messe le dimanche ou en les invitant à l'adoration en semaine.

Enfin les fidèles nous attendent tout spécialement sur l'homélie du dimanche. Nous avons la possibilité d'ouvrir leur cœur aux divins mystères, l'assemblée attend beaucoup de ce moment et c'est un défi pour nous de pouvoir satisfaire leur faim, j'y suis spécialement attentif.

Toute paroisse fonctionne avec l’aide des laïcs. Quel est leur rôle ? Qu’attendez-vous d’eux ?

Comme dans toute famille, je compte sur chacun pour donner un peu de temps. En début d'année pastorale, je lance un appel et je confie une partie de mes missions à mon vicaire et à une quinzaine de paroissiens qui prennent des responsabilités dans les services de liturgie, de mission, de fraternité ou dans des services plus techniques, aidés par d'autres ensuite.

Au-delà du service rendu, c'est une très belle fraternité qui se crée entre nous en travaillant ensemble pour le royaume de Dieu.

J'espère qu'ils accomplissent leur mission avec cœur, comme nous le rappelle le pape François dans la dernière encyclique "dilexit nos". C'est exigeant mais au final il n'y a que cela qui ait du poids !

On parle du rôle des femmes dans l’Eglise. Comment le voyez-vous dans votre paroisse ?

Je vois que les femmes ont généralement une sensibilité plus fine et plus déployée que les hommes. Dans ma paroisse sainte Bernadette à Lorient, les femmes se sont plus naturellement engagées sur des services de consolation, d'éducation, d'entretien.

Aujourd'hui quand la presse parle du rôle des femmes dans l'Église, c'est souvent pour mettre le doigt sur des revendications. Si l'Église est vue comme une structure hiérarchique plutôt qu’une mère, il y a bien quelques fidèles qui se crispent sur la revendication d'un pouvoir mais cela reste très marginal.

Quand l'esprit de famille est bien en place parce que Dieu est au centre, je trouve que la collaboration avec les femmes comme avec les hommes se fait très naturellement, avec un charisme propre et complémentaire.

L’Opus Dei propose aux chrétiens de se sanctifier dans leur vie ordinaire, c’est-à-dire dans leur famille, sur leur lieu de travail, etc. Comment peuvent-ils rendre cela compatible avec un service rendu à la paroisse ?

C'est très rassurant que les fidèles se donnent les moyens d'approfondir leur vocation à travers des propositions particulières. La formation reçue à l’Opus Dei est personnelle et en même temps très ecclésiale comme le disait saint Josémaria : « Omnes cum Petro », « Tous avec Pierre ».

Bien sûr l'engagement familial passe avant tout chose. Mais la paroisse a ceci de particulier qu'elle est le lieu de rassemblement des catholiques. Comme le travail, c'est une fenêtre ouverte sur le monde et à cause de cela c'est un lieu d'apostolat à privilégier. J'ai la chance de voir des familles chaque dimanche à la messe, qui saluent l'assemblée à la sortie et participent à l'occasion à un repas paroissial ou à une sortie. Cela ne prend pas beaucoup de temps et c'est pourtant une grande source d'espérance pour tous les fidèles.

Vous êtes membre de la Société sacerdotale de la Sainte-Croix. Ce qui signifie que vous recevez une aide spirituelle de la part de prêtres de l’Opus Dei. Pourriez-vous nous dire en quoi cela consiste, et en quoi cela vous aide

Je suis membre de la Société sacerdotale de la Sainte-Croix depuis 6 ans. C'était pour moi l'occasion de ratifier une véritable amitié spirituelle avec notre fondateur. J'ai connu l'Opus Dei quand j'avais 20 ans et depuis je me suis toujours considéré comme un fils spirituel de saint Josémaria.

Concrètement je suis engagé à vivre un plan de vie proposé par l'Œuvre : par exemple un temps de formation et le sacrement de la confession tous les lundis, ou l'engagement à 30 minutes d'oraison le matin et le soir, qui sont des bornes salutaires au milieu des multiples sollicitations de ma mission.

J'apprécie aussi beaucoup l'amitié sacerdotale qui se noue avec mes frères de l'Œuvre lors de notre semaine de rencontre annuelle. C'est une bénédiction ! Et comme me l'avait confié mon évêque quand je lui annonçais mon engagement : "alors tu seras un meilleur prêtre". J'en suis convaincu.