Comoé et Yaouré soulagent les populations de Kotoganda

Une treintaine d’étudiants d’Abidjan et de Yamoussoukro ont séjourné pendant deux semaines à Kotoganda pour dispenser des soins médicaux, donner des cours de vacances aux enfants du village et réparer et repeindre l’école.

C’est Kotoganda, département de Koun-Fao, qui a été choisi cette année par les étudiants qui fréquentent les centres culturels Comoé (Abidjan) et Yaouré (Yamoussoukro) pour leur activité sociale maintenant traditionnelle, le « Camp de travail ».

Comoé et Yaouré sont deux centres qui visent à mettre à la disposition des étudiants un cadre propice à leur épanouissement et à leur formation scientifique, culturelle et humaine. Pour ceux qui le désirent, une formation spirituelle et doctrinale catholique y est aussi dispensée ; elle est assurée par des membres prêtres et laïcs de l’Opus Dei.

Il est de tradition dans ces deux centres que les étudiants consacrent une partie de leurs vacances à des activités d’assistance aux malades et d’aide au développement des plus démunis. C’est en 1987 qu’a eu lieu le premier Camp de travail, à Man.

Kotoganda est un village de l’ethnie Agni Bôna situé à 350 km d’Abidjan, et à 10 km du chef-lieu de département, Koun-Fao. Issus de différentes grandes écoles et universités d’Abidjan, de Yamoussoukro et de Bouaké, ces étudiants se sont consacrés du 1er au 13 août à différentes actions solidaires visant trois axes :

En premier lieu, l’assistance médicale, assurée par des étudiants de médecine en fin de cycle. Les consultations étaient gratuites de même que les médicaments prescrits. Plus de cinq cents personnes ont pu ainsi bénéficier de soins ; cette activité a permis de porter secours à de nombreux de bébés gravement malades : en raison de l’extrême pauvreté de leurs parents, l’accès aux médicaments leur était impossible.

Le deuxième axe consistait à assurer des cours de vacances au profit des écoliers du village. Des cours d’Anglais, d’Histoire et Géographie, de Mathématiques et de lecture ont été dispensés à six groupes de jeunes garçons et filles correspondant aux six niveaux de l’enseignement primaire.

Le troisième consistait en des travaux de réfection du Groupe scolaire et préscolaire de Kotoganda : ces « grands travaux » ont mobilisé près d’une vingtaine d’étudiants, transformés pour la circonstance en menuisiers, maçons, ferronniers, peintres et autres calligraphes. Ces travaux ont permis de refaire entièrement la peinture et l’étanchéité de l’établissement, de remettre en état les plafonds et les tables-bancs, les tableaux noirs, etc. Les étudiants ont fourni leur travail personnel et les outils et les matériaux nécessaires, qu’ils ont réussi à obtenir de divers donateurs.

Les autorités du département de Koun-Fao, avec à leur tête le préfet, Mme Dirabou, n’ont pas manqué d’exprimer leur joie devant une telle initiative. Les étudiants ont ainsi été invités aux festivités marquant les 53 ans d’indépendance de notre pays, le 7 août. Quant aux « Kotogandais », ils ont encore du mal à croire à cette attention particulière dont ils ont bénéficié : « Vous avez laissé quelque chose ici », ont-ils affirmé. De leur côté, les participants au Camp de travail ont été impressionnés par l’accueil hors pair qui leur a été réservé. C’est le lieu de remercier les très nombreuses bonnes volontés qui ont permis de réaliser cette activité.

Après Kami, Djangobo, Kossou, Saïoua, Maféré, Sassako, Dignago, Sago et bien d’autres localités, nous saurons bientôt qui aura la joie d’accueillir le Camp de travail 2014.

 

Nous avons rencontré Freddy pour qu’il nous donne ses impressions en tant que volontaire de cette opération. Il vient de réussir le concours d’entrée à l’Ecole Supérieure de Commerce de l’Institut Polytechnique de Yamoussoukro.

Freddy, après la tension du concours, tu étais probablement un peu fatigué. Pourquoi es-tu venu à Kotoganda ?

J’y voyais l’occasion d’aider d’autres personnes que je ne connaissais pas et de mettre à profit une partie de mes vacances. Pouvoir soulager des problèmes de ceux qui ont moins de moyens. Finalement, nous les étudiants sommes un peu des privilégiés ; la rencontre et la fréquentation d’autres gens pour lesquels la vie est plus dure que la notre a été très enrichissante.

D’ailleurs, tous les amis qui sont venus avec moi, dont quatre viennent eux aussi de réussir leur concours d’entrée aux grandes écoles de l’INP, partagent mon impression : travailler pour les autres et à côté des autres, partager un peu leur vie et leurs problèmes, et leur joie, et leur culture traditionnelle a été une expérience géniale : il n’a pas que les mathématiques qu’il faut apprendre.

Serais-tu disposé à répéter l’expérience à l’avenir ?

Bien sûr ! En fait nous tous pensons que c’est une chance que de participer à ce type de camps de travail ; une chance à saisir et à faire partager à nos amis. Nous réfléchissons déjà à l’organisation du camp de l’année prochaine.

Les habitants du village ont été magnifiques et nous ont offert plein de cadeaux : de la viande de brousse, des poulets, des moutons… Leur générosité stimulait la notre ; cela a été une synergie de sympathie réciproque, un championnat d’amitié.

 

Parmi les nombreuses photographies que les participants ont faites, nous avons sélectionné quelques-unes que vous pouvez voir en cliquant ici.