Canonisations de Carlo Acutis et Pier Giorgio Frassati : « Même jeunes, nous pouvons devenir saints ! »

Elles ont passé trois jours à Rome pour assister aux canonisations de Carlo Acutis et de Pier Giorgio Frassati : récit d’un voyage marquant vécu par les jeunes des club Fontneuve, Guerlédan et Dosnon, entre ferveur, joie, rencontres et amitié.

C’est normalement aux Club Fontneuve, Guerlédan et Dosnon qu’elles se fréquentent, des lieux où l’on grandit ensemble à travers le sport, l’étude, les projets artistiques, la formation chrétienne et l’amitié. Mais c’est à Rome qu’elles se sont retrouvées le week-end dernier pour un voyage pas comme les autres. Dans leurs sacs, un duvet, quelques affaires légères, mais surtout l’impatience de vivre un moment unique : la canonisation de deux jeunes bienheureux qui leur ressemblent, Carlo Acutis et Pier Giorgio Frassati !

Pourquoi elles ont dit oui à Rome

Quand on leur demande ce qui les a poussées à s’envoler pour Rome en pleine rentrée scolaire, les raisons sont nombreuses. Certaines rêvaient de découvrir Rome pour la première fois et de voir le Pape. D’autres ne voulaient pas manquer un événement unique : « Une canonisation, ça ne se vit pas tous les jours », sourit Pia. Pour Marianne, passionnée par la vie de Carlo Acutis, « c’était l’occasion d’une vie ! » Quant à Hortense, elle voyait là « un moment historique ». Quelles que soient leurs motivations de départ, toutes insistent, à l’image de Mélissa et de Léonore, sur « la joie d’avoir vécu cela ensemble, entre amies », dans un esprit de pèlerinage et de fête.

Groupe des jeunes place Saint Pierre

Plongée dans l’effervescence romaine

Dès leur arrivée, les jeunes pèlerines plongent dans le rythme effervescent de la Ville éternelle. Vendredi, passage de la Porte sainte, Messe, puis rencontre avec le prélat de l’Opus Dei, Mgr Fernando Ocariz : un temps fort où elles osent poser des questions profondes sur les choix de vie, la vocation, la fidélité. « Pour voir, il faut avoir un cœur disposé à voir. Dieu ne montre jamais des signes très clairs pour respecter notre liberté, mais Il est toujours fidèle », leur rappelle-t-il, avant de les inviter à s’appuyer sur cette fidélité et à discerner chaque jour ce qui est bon et ce qui ne l’est pas.

Le samedi, elles assistent à l’audience pontificale. Pour certaines, voir le pape de si près reste inoubliable. « On dirait qu’il regarde vraiment chaque personne », raconte Pia, impressionnée par l’attention du Saint-Père. Très vite, elles découvrent aussi l’autre visage de Rome : celui d’une ville cosmopolite en fête, où comme le raconte Louise « l’on chante dans toutes les langues et où les rencontres se font au détour d’une file d’attente ». Dans cette ambiance d’amitié et de ferveur, les jeunes se préparent alors à vivre un autre grand moment : la veillée de prière autour des reliques de Carlo Acutis.

Une veillée de prière qui marque les cœurs

Soirée d'adoration avec les reliques de Carlo Acutis

À la tombée du jour, l’ambiance change : après l’effervescence des rues, vient le temps du recueillement et de la prière. Les jeunes du Club Fontneuve et Guerlédan rejoignent d’autres pèlerins français en l’église Saint-André delle Valle, où sont exposés les reliques de Carlo Acutis. Les chants alternent avec des témoignages bouleversants de personnes ayant reçu des grâces par son intercession. « L’adoration m’a beaucoup plu, et les témoignages étaient magnifiques », confie Carmen. Hannah, elle, découvre un aspect qu’elle ne soupçonnait pas : « J’ai été très impressionnée de découvrir que Carlo avait été une référence de pureté pour ses amis ». Louise, de son côté, souligne ce qui la frappe chez lui : « Sa générosité, sa façon d’être avec les pauvres… Il s’assumait tel qu’il était, sans se laisser dicter sa conduite par la mode ou le regard des autres. Ce n’est pas toujours facile à notre âge. » Entre prière et silence, chacune est touchée à sa manière. Cette soirée marque un tournant du voyage, ouvrant leurs cœurs à la canonisation qu’elles s’apprêtent à vivre le lendemain.

Dormir sur les pavés pour un moment historique

Après la veillée, pas question de rentrer dormir dans leur logement : direction la place Saint-Pierre. Comme des milliers d’autres jeunes, les amies décident de passer la nuit dehors, à même les pavés, serrées les unes contre les autres pour garder leur place. « On a bien senti les pavés ! Mais on est fières de l’avoir fait », sourit Marianne. La fatigue se mêle aux chants, aux discussions avec des Espagnols ou des Américains rencontrés sur place, aux éclats de rire sous les étoiles. « On se sent libre de parler avec tout le monde, quelle que soit l’heure », raconte Anastasie. Et puis vient le matin. Quand les portes s’ouvrent, l’attente prend fin : elles savent qu’elles vont vivre un moment unique. La place Saint-Pierre se remplit alors d’une foule bigarrée et joyeuse. Sous un soleil de plomb, mais dans une ferveur palpable, les voix s’unissent. « Voir la joie des catholiques du monde entier en attendant le pape, c’était bouleversant », confie Maïté. Puis le pape Léon prononce les paroles solennelles qui élèvent Carlo Acutis et Pier Giorgio Frassati à la gloire des autels. Un moment qui restera gravé comme un sommet de leur pèlerinage.

Léon XIV à la rencontre de la foule place Saint Pierre

Des souvenirs plein le cœur

De retour en France, chacune garde au cœur une lumière particulière. Pour certaines, c’est le sourire du pape ou la ferveur de la place Saint-Pierre ; pour d’autres, l’émotion de la veillée ou la simplicité de Carlo Acutis. Lucie, elle, reste marquée par sa proximité générationnelle : « Il est mort quand il avait notre âge et pourtant il a tant fait, c’est quand même impressionnant… ». Toutes repartent convaincues que la sainteté n’est pas un idéal lointain. « Carlo et Pier Giorgio ne faisaient rien d’extraordinaire, ils se faisaient juste serviteurs du Christ avec joie. Ça me montre que la sainteté est à la portée de tout le monde », confie Blanche. Hannah, elle, ajoute : « Ça me donne envie d’être une référence de pureté pour mes amis ». À travers ce pèlerinage, elles ont découvert non seulement Rome et l’Église universelle, mais aussi la force d’une foi vécue ensemble. Et c’est de cela, peut-être, qu’elles veulent témoigner avant tout : la joie d’un chemin de sainteté qui se construit pas à pas, dans l’amitié et la vie quotidienne.