Abidjan. Messe pour le repos de l’âme de Mgr Xavier Ecchevarria

Une messe a été célébrée pour le repos de l’âme de Mgr Xavier Echevarria le samedi 17 décembre, à l’église Saint Ambroise du Jubilé.

La célébration a été présidée par Monsieur l’Abbé Abdoulaye Sissoko, Vicaire Régional de l’Opus Dei en Côte d’Ivoire, avec lequel ont concélébré dix autres prêtres.

De nombreux fidèles et coopérateurs de l’Opus Dei, accompagnés de leurs familles et amis, remplissaient l’église.

Nous vous proposons ci-dessous l’homélie prononcée par l’abbé Sissoko :

Chers Frères et Sœurs,

« Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer »[1]. Tels sont les mots du refrain du psaume que nous venons de chanter et qui tombent à point pour traduire, quelque peu, nos sentiments, en cette célébration si spéciale, à ces quelques jours de Noël, pour le repos de l’âme de Mgr Xavier Echevarría, Evêque Prélat de l’Opus Dei. En effet, face au désarroi que nous cause ce départ inattendu, de celui qui a été pour nous, pendant 22 ans, un très bon pasteur, mais surtout un véritable père, dans cette famille surnaturelle de l’Opus Dei au sein de l’Église, ces mots du psalmiste ne peuvent que nous apporter réconfort, en nous rappelant qu’au cœur de ce désarroi : « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien, sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer ».

Oui, c’est avec cette foi que je souhaite que nous vivions cette célébration eucharistique : nous ne pouvons pas nous considérer orphelins et sans berger puisque c’est le même Seigneur qui nous conduisait, à travers son serviteur Xavier Echevarría, qui continuera de le faire, maintenant qu’il nous l’a repris. En plus, nous espérons que le Seigneur l’accueille en son paradis. Voilà pourquoi nous sommes réunis ici aujourd’hui : pour prier, pour offrir le sacrifice de la Sainte Messe en suffrage pour son âme. C’est le sens premier de notre célébration : prier, prier, prier beaucoup pour le Père, comme lui-même avait encouragé à le faire lors du départ au Ciel du Bienheureux Alvaro del Portillo, en accord avec ce que nous enseigne le Catéchisme de l’Église Catholique (nº 1032): « Dès les premiers temps, l’Église a honoré la mémoire des défunts et offert des suffrages en leur faveur, en particulier le sacrifice eucharistique (cf. DS 856 ;), afin que, purifiés, ils puissent parvenir à la vision béatifique de Dieu. L’Église recommande aussi les aumônes, les indulgences et les œuvres de pénitence en faveur des défunts-comme l’exhortait St Jean Chrysostome-: Portons-leur secours et faisons leur commémoration. Si les fils de Job ont été purifiés par le sacrifice de leur père (cf. Jb 1, 5), pourquoi douterions-nous que nos offrandes pour les morts leur apportent quelque consolation ? N’hésitons pas à porter secours à ceux qui sont partis et à offrir nos prières pour eux (S. Jean Chrysostome, hom. in 1 Cor. 41, 5 : PG 61, 361C).

Prier pour Mgr Xavier Echevarría est donc le premier objectif de cette célébration eucharistique.

Prier pour Mgr Xavier Echevarría est donc le premier objectif de cette célébration eucharistique. Néanmoins, en contemplant sa vie, nous sommes convaincus que se sont réalisés pour lui ces mots de St Paul Apôtre aux Romains de la première lecture : « Frères, aucun d’entre nous ne vit pour soi-même, et aucun ne meurt pour soi-même, si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur ; si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur »[2]. On pourrait effectivement affirmer, sans peur de se tromper, que Xavier Echevarría a vécu entièrement pour le Seigneur et qu’il est mort pour le Seigneur. En effet, très jeune, à 16 ans, il a répondu positivement à l’appel du Seigneur pour le servir dans l’Opus Dei en tant que laïc en recherchant la sainteté au milieu du monde à travers le travail professionnel et la vie ordinaire. A 23 ans, il est ordonné prêtre pour continuer à servir dans l’Opus Dei en vivant aux côtés de deux grands Saints auxquels il allait succéder : Saint Josémaria et le Bienheureux Alvaro del Portillo. Il a mené une vie totalement donnée à Dieu, au service des autres, sans se ménager, avec le désir d’être toujours très fidèle à l’esprit de l’Opus Dei qu’il avait reçu de notre fondateur, St Josémaria. C’est ainsi qu’il s’est endormi dans la mort, plongé en Dieu, ce lundi 12 décembre, après avoir reçu l’onction des malades, pressé comme un citron, à 84 ans, dont 68 ans au service de Dieu, de l’Église et des autres.

Pour les moments que j’ai passés à ses côtés, j’ai pu constater ce grand amour du Christ qu’il avait et qu’il savait communiquer avec bonne humeur et simplicité.

Pour les moments que j’ai passés à ses côtés, j’ai pu constater ce grand amour du Christ qu’il avait et qu’il savait communiquer avec bonne humeur et simplicité. Après une réunion ou une conversation avec lui, on ressortait toujours avec le désir d’aimer davantage le Seigneur et de le faire aimer par les autres, grâce à l’apostolat. Par ailleurs, il cherchait toujours à servir et à ne pas se laisser servir. Je me souviens d’une des premières fois où je l’avais rencontré à Rome : il revenait en voiture d’un voyage. Lorsqu’il est descendu, j’ai essayé de lui prendre son sac de voyage mais il a résisté. Il ne voulait pas être servi, même dans ce petit détail, lorsqu’il estimait que lui-même pouvait le faire. Ce qu’il aimait le plus c’était servir : par son travail, par sa disponibilité et sa générosité pour accomplir la lourde mission que le Seigneur lui avait confiée.

On comprend pourquoi son départ au ciel, tout en étant douloureux, est aussi l’occasion de « rendre grâce à Dieu (…) pour son témoignage paternel généreux de vie sacerdotale et épiscopale » comme l’écrivait le Pape François dans son télégramme à Mgr Fernando Ocariz, vicaire auxiliaire de l’Opus Dei. Oui, action de grâce au Seigneur, c’est le deuxième objectif de notre célébration avec la prière.

Action de grâce au Seigneur, c’est le deuxième objectif de notre célébration avec la prière.

En effet, quand nous contemplons les fruits du don généreux à Dieu de Mgr Xavier Echevarría, nous voyons, une fois de plus, comment s’est réalisées dans sa vie ce que le Seigneur Jésus disait à St Pierre dans l’Evangile « Amen, je vous le dis : personne n’aura quitté, à cause de moi et de l’Evangile, une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants, ou une terre, sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, sœurs, mères , enfants et terres, avec des persécutions, et dans le monde à venir, la vie éternelle »[3]. De son don au Seigneur, il a reçu la paternité de milliers de filles et fils de tous les continents.

Responsabilité devrait être le troisième objectif de notre célébration d’aujourd’hui.

Mais notre action de grâce ne pourrait être sincère sans la responsabilité de correspondre à un pareil don. Responsabilité devrait être le troisième objectif de notre célébration d’aujourd’hui. Oui, avec l’héritage spirituel que Mgr Xavier Echevarría nous lègue, nous sommes interpellés à suivre ses traces en étant de bons gestionnaires. Déjà, dès sa nomination comme Prélat de l’Opus Dei en 1994, il ne cessait de rappeler à ses filles et à ses fils spirituels que « l’Opus Dei est entre leurs mains ». Aujourd’hui, cet appel est plus que jamais d’actualité. Xavier Echevarría nous invite tous à prendre au sérieux le don merveilleux de la vie chrétienne que nous avons reçu par le baptême. Cela vaut la peine de vivre pour le Seigneur et non pas pour soi-même, non pas pour nos tristes égoïsmes! Cela vaut la peine de tout quitter pour le Seigneur : sans peur, surtout quand on est jeune ! Une vie totalement donnée à Dieu, que ce soit dans le célibat ou dans le mariage, porte toujours beaucoup de fruits parce qu’elle mène à bien travailler pour la gloire de Dieu et le bonheur de tous. Il est donc opportun que nous nous demandions sincèrement devant le Seigneur, si nous sommes en train de nous donner totalement au Seigneur dans la vie ordinaire par un travail bien fait, une charité réelle envers nos frères et sœurs, et tout cela avec joie et bonne humeur, pour bâtir ce monde de paix et de joie voulu par le Christ, ici en Côte d’Ivoire. C’est cela la sainteté dans la vie ordinaire que Mgr Xavier Echevarría n’a cessé de prêcher et de vivre.

A ce titre, lors de son dernier voyage en Côte d’Ivoire, il nous lançait cet appel que, du ciel, il pourrait nous répéter maintenant : « Faites l’effort d’apprendre à très bien travailler. Saint Josémaria, qui, je vous le répète, vous aime tant, tous les jours, il s’efforçait de prier et de bien travailler en s’occupant avec délicatesse des personnes ; même quand il voyait des personnes qui ne l’aimaient pas, il s’occupait bien d’elles. Par conséquent mes enfants : la Côte d’Ivoire, vous devez la faire, vous ; demandez au Seigneur qu’il vous donne beaucoup de sens de responsabilité, avec le désir de bien travailler et d’aider les autres à apprendre à travailler »[4].

La balle est dans notre camp, chers frères et sœurs. Voilà pourquoi au terme de cette homélie, je souhaiterais que nous accourions à la Sainte Vierge Marie, un grand amour de Mgr Xavier Echevarría. Comme nous le savons, il a eu la grâce de partir au ciel en la fête de Notre Dame de Guadeloupe après avoir dit qu’il la percevait toujours en lui. Saint Josémaria est décédé aussi en regardant une image de Notre Dame de Guadeloupe.

Que la Sainte Vierge Marie nous obtienne ces trois objectifs de notre célébration : prière, action de grâce et responsabilité. Oui, prier toujours davantage en rendant grâce à Dieu, pour prendre au sérieux nos responsabilités, convaincus que « si nous vivons pour le Seigneur, (…) nous mourons pour le Seigneur. Dans notre vie comme dans notre mort, nous appartenons au Seigneur », Père, Fils et Saint-Esprit pour les siècles des siècles. Amen.

D’autres messes pour la même intention ont été célébrées à Yamoussoukro, Dakar, Lomé…


[1]Ps 22.

[2]Rm 14, 7-9.10b-12

[3] Evangile : Mc 10, 28-30.

[4] Xavier Echevarría, réunion de Famille, Abidjan, juillet 2011.