En qui ai-je mis mon espoir ?

Au premier dimanche de l'Avent 2010, Benoît XVI a souligné sur le thème de «l'attente», parce qu'il s'agit d'un aspect profondément humain, où la foi, pour ainsi dire, ne fait qu’un avec notre chair et notre cœur. A exhorté a se demander: «Moi, qu'est-ce que j'attends?»

Aujourd'hui, premier dimanche de l'Avent, l'Eglise commence une nouvelle année liturgique, un nouveau chemin de foi, qui, d'une part, fait mémoire de l'événement de Jésus Christ, et de l'autre, s'ouvre à son accomplissement final.

C'est justement de cette double perspective que vit le temps de l'Avent, en regardant vers la première venue du Fils de Dieu, lorsqu'il naît de la Vierge Marie, et vers son retour glorieux, quand il «viendra pour juger les vivants et les morts», comme nous le disons dans le Credo . Je voudrais m'arrêter maintenant brièvement sur ce thème suggestif de «l'attente», parce qu'il s'agit d'un aspect profondément humain, où la foi, pour ainsi dire, ne fait qu’un avec notre chair et notre cœur.

L'attente, le fait d'attendre, est une dimension qui traverse toute notre existence personnelle, familiale et sociale. L'attente est présente dans mille situations, des plus petites et banales, aux plus importantes, qui nous touchent totalement et au plus profond de nous-mêmes. Nous pensons entre autres à l'attente d'un enfant par des époux; à l'attente d'un parent ou d'un ami qui vient de loin pour nous rendre visite; nous pensons, pour un jeune, à l'attente du résultat d'un examen décisif, ou d'un entretien d'embauche; dans les relations affectives, l'attente de la rencontre d'une personne aimée, de la réponse à une lettre, ou de l'accueil d'un pardon... On pourrait dire que l'homme est vivant tant qu'il attend, tant que l'espérance est vivante en son cœur. C'est à ses attentes que l'on reconnaît l'homme: notre «stature» morale et spirituelle peut être mesurée à partir de ce que nous attendons, de ce en quoi nous espérons.

A quoi, en ce moment de ma vie, mon cœur aspire-t-il?

Chacun de nous peut donc, spécialement en ce Temps qui nous prépare à Noël, se demander: «Moi, qu'est-ce que j'attends? A quoi, en ce moment de ma vie, mon cœur aspire-t-il?». On peut se poser la même question au niveau familial, communautaire, national. Qu'est-ce que nous attendons, tous ensemble? Qu'est-ce qui unit nos aspirations, qu'est-ce que nous avons en commun? Dans le temps qui a précédé la naissance de Jésus, l'attente du Messie était très forte en Israël, l’attente d'un Consacré, descendant du roi David, qui aurait finalement libéré le peuple de tout esclavage moral et politique et instauré le Royaume de Dieu. Mais personne n'aurait jamais imaginé que le Messie puisse naître d'une humble jeune fille comme Marie, promise en mariage au juste Joseph. Elle non plus n'y aurait jamais pensé, et pourtant, dans son cœur, l'attente du Sauveur était si grande, sa foi et son espérance étaient si ardentes, qu'Il a pu trouver en elle une mère digne. Du reste, Dieu lui-même l'avait préparée, avant tous les siècles. Il y a une correspondance mystérieuse entre l'attente de Dieu et celle de Marie, la créature «pleine de grâce», totalement transparente au dessein d'amour du Très Haut. Apprenons d'elle, la Femme de l'Avent, à vivre les gestes quotidiens avec un esprit nouveau, avec le sentiment d'une profonde attente, que seule la venue de Dieu peut combler.

Cité du Vatican, 28 novembre 2010