Évangile de Saint Luc
Et il les emmena jusque vers Béthanie, et, levant les mains, il les bénit. Et tandis qu'il les bénissait, il s'éloigna d'eux, et il était enlevé vers le ciel. Et eux, après l'avoir adoré, retournèrent à Jérusalem avec grande joie. Et ils étaient continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu.
Luc, 24, 50-53
La fête de l'Ascension du Seigneur nous suggère aussi une autre réalité : ce Christ, qui nous pousse à entreprendre cette tache dans le monde, nous attend au ciel. En d'autres termes, cette vie terrestre, que nous aimons, n'est pas définitive ; car nous n'avons pas ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle de l'avenir, la cité immuable.
Mais prenons garde de ne pas interpréter la Parole de Dieu en l'enfermant dans l'étroitesse de nos horizons. Le Seigneur ne nous demande pas d'être malheureux lors de notre chemin sur terre, et de n'attendre notre consolation que de l'au-delà. Dieu nous veut heureux ici-bas, mais dans l'attente impatiente de l'accomplissement définitif de cet autre bonheur que Lui seul peut nous donner entièrement.
Sur cette terre, la contemplation des réalités surnaturelles, l'action de la grâce dans nos âmes, l'amour du prochain, fruit savoureux de l'amour de Dieu, supposent déjà une anticipation du ciel, le début de quelque chose qui doit croître de jour en jour. Nous, chrétiens, nous n'admettons pas de double vie, nous maintenons dans notre vie une unité simple et forte, dans laquelle se fondent et se mêlent toutes nos actions.
Le Christ nous attend. Nous vivons déjà comme des citoyens du ciel, tout en étant pleinementau citoyens de la terre, au milieu des difficultés, des injustices et des incompréhensions, mais aussi avec la joie et dans la sérénité de qui se sait l'enfant bien-aimé de Dieu. Persévérons au service de notre Dieu et nous verrons augmenter en nombre et en sainteté cette armée chrétienne de paix, ce peuple de corédempteurs. Soyons des âmes contemplatives, à tout moment en dialogue constant avec le Seigneur : de la première pensée de la journée à la dernière, dirigeant sans cesse notre cœur vers Jésus-Christ Notre Seigneur, auquel nous parvenons par notre Mère Sainte Marie, et, par Lui, au Père et à l'Esprit Saint.
Si, malgré tout, l'Ascension de Jésus au ciel nous laisse dans l'âme un arrière-goût d'amertume et de tristesse, accourons à sa Mère, comme le firent les apôtres :ils retournèrent alors à Jérusalem... et ils priaient d'un seul cœur... avec Marie, Mère de Jésus.
Quand le Christ passe, 126
Maintenant le Maître instruit ses disciples : il a éclairé leurs esprits pour qu'ils puissent comprendre les Ecritures, et il les prend à témoin de sa vie, de ses miracles, de sa passion et de sa mort, et de la gloire de sa résurrection (Luc 24, 45 et 48).
Puis il les emmène jusque vers Béthanie et, levant les mains, il les bénit. Ce faisant, il se sépare lentement d'eux et monte vers le ciel (Luc 24, 50), jusqu'à ce qu'un nuage le dérobe à leur vue (Act 1, 9).
Jésus est allé au Père. — Deux anges vêtus de blanc s'approchent pour nous dire : Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous ainsi à regarder le ciel ? (Act 1, 11).
Pierre et les autres retournent à Jérusalem — cum gaudio magno — avec une grande joie (Luc 24, 52). — Il est juste que la sainte Humanité du Christ reçoive l'hommage, la louange et l'adoration de toutes les hiérarchies des Anges et de toutes les légions des bienheureux dans la Gloire.
Mais toi et moi nous nous sentons orphelins : nous sommes tristes et nous allons nous consoler auprès de Marie
Saint Rosaire, 2° mystère glorieux