Visite pastorale du Prélat de l’Opus Dei au Congo

Ce pays avec ses quatre cents tribus, doit rendre beaucoup de gloire à Dieu et être un exemple de fraternité

L'un de participants lui fit cadeau d'une peau de léopard

Le Prélat de l’Opus Dei, Mgr Xavier Echevarrìa, est arrivé à Kinshasa le jeudi 28 juillet et il est resté au Congo une semaine durant, jusqu’au 4 août. Les gens ont accouru à sa rencontre de quatre coins de la capitale, qui compte actuellement plus de dix millions d’habitants. Des personnes sont venues également de Lubumbashi, dans la province du Katanga, et de Brazzaville, la capitale de la République du Congo, sur l’autre rive du fleuve.

La joie propre au peuple africain était palpable chez les nombreuses personnes qui ont pu être avec lui. On pourrait dire que cette visite aura été un parcours rapide à travers la réalité qui est la nôtre, pour nous remplir d’espérance et nous encourager à continuer à travailler pour un avenir plus humain et plus chrétien en Afrique et dans le monde.

Kimbondo. À l’air libre

Un des moments parmi les plus marquants fut la réunion générale du dimanche 31 juillet après-midi. Une grande pirogue voguant sur le fleuve Congo apparaissait en toile de fond durant cette rencontre du Prélat avec plus de 2000 personnes, au Centre Africain de Formation et d’Action Sociale, dans la périphérie de Kinshasa.

L'un de participants lui fit cadeau d'une peau de léopard

Répondant à l’un des participants, qui lui a offert une peau de léopard, attribut de chef de tribu, étendard de royauté et symbole de l’unité du pays, le Prélat a dit : Tous les jours, je prie pour vous durant la sainte messe, qui est pour les catholiques et en particulier pour les prêtres le moment culminant de la vie chrétienne. Eh bien, quand j’aurai dans mes mains le Seigneur, je lui présenterai ce pays avec ses quatre cents tribus, pour que vous vous aimiez davantage, pour que vous vous serviez davantage, pour que vous soyez plus attentifs à construire ce pays, qui doit rendre beaucoup de gloire à Dieu et qui doit également être un exemple de fraternité pour tous les coins du Congo et pour tous les coins de l’Afrique. Merci.

Durant cette même réunion, il y eut une longue ovation lorsqu’une fille, Shaima, s’est levée en disant qu’elle allait se convertir à la foi catholique. La réponse a touché le cœur de tous :

Le témoignage de Shaima

J’ai été ému surtout en voyant comment Dieu nous cherche. Dieu est le Dieu de bonté et d’amour et, avant même qu’il ne crée le monde, il avait déjà pensé à toi, et il avait pensé à toi pour t’accorder le grand don de la foi. Ne pense pas que c’est toi qui en as décidé ainsi, c’est le Christ qui est venu à toi et qui t’a mis ce feu dans l’âme. (…) Que Dieu te bénisse, que tu sois forte, et que tu te rendes compte que la joie que tu as maintenant tu devras toujours la maintenir, aussi quand tu rencontreras quelque difficulté dans l’ambiance, au travail, en toi-même. Le Seigneur continue de t’aimer et précisément il permet ces difficultés, non pas parce qu’il chercherait à nous tourmenter ; le Seigneur n’est pas un tyran, c’est une Personne, un Être qui veut nous donner la force pour surmonter les difficultés.

A la fin de la réunion, qui nous a semblé à tous trop brève, bien que le soleil se cachait déjà derrière les collines à l’horizon, il nous a dit : Et finalement, comme je l’ai dit au début, je voudrais vous dire que vous aimiez tous le travail professionnel. Il faut très bien le faire, il vous revient de construire le Congo, avec un travail responsable, en achevant bien les choses qui vous sont confiées ; que vous ne vous contentiez pas de bien faire les choses pour votre part, mais que vous aidiez vos amis, vos voisins, les personnes que vous connaissez, vos collègues… Le Congo peut être un pays de tout premier plan et il est nécessaire que vous travailliez tous avec responsabilité pour mener de l’avant ce pays et servir les gens qui ont besoin de votre aide.

Monkole. La famille d’abord

Mgr Xavier Echevarria avec un malade à Monkole

Naturellement, l’initiative des membres de l’Opus Dei, associés à beaucoup d’autres personnes, qui a retenu davantage l’attention durant ces jours c’est l’hôpital Monkole. Le Père s’y est rendu le samedi 30 matin. Il a effectué une visite rapide dans les installations actuelles, tout en prenant le temps de réconforter quelques malades. Quand il est arrivé au nouveau bâtiment, le Centre Hospitalier Mère et Enfant, en cours de construction, les ouvriers se sont avancés pour le saluer ainsi que quelques notables du quartier.

La chorale universitaire rehaussa de ses chants la cérémonie simple de bénédiction de l’édifice. Le Médecin Directeur, Docteur Léon Tshilolo, a remercié le Père de sa présence. Le Prélat de l’Opus Dei, ému, a manifesté sa joie en voyant qu’un autre rêve de Saint Josémaria est devenu une réalité et il a conclu en remerciant en lingala : merci mingui ! Main dans la main, le Prélat et le Médecin Directeur ont dévoilé ensemble la plaque commémorative en cuivre, du sculpteur congolais Liyolo.

Le 1er août, fête de la famille au Congo, le Prélat a employé l’après-midi à une audience avec les personnes qui travaillent à Monkole et à l’école d’infirmières (ISSI). Au premier rang, on trouvait les employées du Service de Base de Monkole ainsi que les chauffeurs d’ambulance. Une des employées a fait part de la difficulté à rendre compatibles un travail exigeant et le soin de la famille.

Avec quelques personnes du Service de Base

Parfois, il peut arriver que vous ne reveniez pas à l’heure prévue, mais ce qu’il faut est que vous sachiez montrer des marques d’affection : appelez vos maris ou vos femmes et dites : « Regarde, il y a un cas important et je ne peux pas manquer d’être là ; j’arriverai donc un peu plus tard, mais je pense beaucoup à vous » et offrez ce retard pour la famille. Il est important que Monkole soit aussi une famille comme la famille de vos foyers et que vous vous entraidiez à vivre l’horaire que vous avez de petit déjeuner, de déjeuner et de dîner. D’accord ? Des rencontres inoubliables. Des jeunes… et de moins jeunes

Mises à part ces réunions nombreuses, il y eut aussi d’autres rencontres avec de petits groupes, qui n’en furent pas moins riantes et fleuries. Il s’est réuni avec des étudiants, avec des professionnels et des entrepreneurs, etc. Durant la rencontre avec les étudiantes, il est revenu sur l’importance du fait de défendre la dignité de la femme et plus particulièrement de soigner la mode : Mes filles, il y a un point que vous devez soigner, c’est la mode… Vous devez être vêtues comme des femmes qui attachent de la valeur à leur corps, qui se rendent compte que ce corps est temple de Dieu et que par conséquent il ne doit pas être maltraité. Ne convertissez pas votre corps en un marché, ne vous laissez pas entraîner par une mode frivole, par une mode peu décente, d’abord parce que vous vous feriez du tort à vous-mêmes en offensant Dieu et vous feriez aussi du tort à beaucoup d’autres personnes.

Il est logique que vous cherchiez à défendre la femme avec toute la valeur que vous avez, autrement, si vous ne faites pas tout ce qui est possible pour que l’on vous respecte, que l’on vous traite avec la dignité que vous méritez, vous serez des femmes que l’on ne considère pas, on vous traitera comme des objets.

Par conséquent, mes filles, une mode chrétienne, une mode décente, qui est compatible avec une mode élégante, si bien que vous soyez parfaitement présentables. N’allez pas raisonner en disant : « je peux aller jusque-là. Cette façon de raisonner n’est pas bonne. Ce serait comme si vous disiez : « Je peux arriver jusqu’à ce précipice, jusqu’au bord de ce précipice, qui a 800 m de profondeur. Et si tu étais pris de vertige ? Et si tu perdais l’équilibre ? Il en va de même avec la mode, mes filles… Soyez généreuses ; vous pouvez être très élégantes et très belles si vous êtes vêtues comme il faut.

Dans la réunion avec les étudiantes, le Prélat de l'Opus Dei leur parla de la mode

Ce furent des moments de forte saveur de famille, de moments tout de Dieu. Tous étaient émus par la présence du Père. Tous en ont eu la claire conscience que l’avenir du Congo dépendra du travail bien fait, réalisé dans un esprit de service et d’amour de Dieu, malgré les difficultés :

… Vous devez considérer que partout on trouve des difficultés. Partout il y a des difficultés, dans tout le monde, même aux Etats-Unis, en France, en Espagne, partout. Mais il est important que vous transformiez le climat de difficultés en climat de charité, en climat de compréhension. Il faut éviter qu’il ’y ait entre vous des distancements, que les personnes manquent de trouver en vous l’accueil propre d’une famille, parlez toujours avec patience, parlez toujours avec charité et dans le même temps faites remarquer qu’il est très important que, tous et toutes, nous soyons très responsables dans le travail. Je suis certain que Saint Josémaria, du haut du ciel, vous bénit toutes et tous avec les deux mains, et il attend beaucoup de votre générosité et de votre joie […]. Le Seigneur nous a faits femmes et hommes, mais frères ; donc, nous formons tous une famille, tous fils, filles de Dieu.

Beaucoup de parents sont allés à la réunion générale avec leurs enfants