Avant son départ pour la capitale de la R.D. du Congo, le pape François manifestait ses sentiments et invitait toute l'Église à l'accompagner.
"Je salue avec affection ces chers peuples qui m'attendent. Je demande à chacun, s'il vous plaît, d'accompagner ce voyage par le prière".
Messe à l'aérodrome de Ndolo, le 1er février
Lorsque le jour pointe, l'aérodrome est déjà presque plein
Un million, deux millions de personnes… les chiffres ne sont pas importants pour décrire ce que beaucoup de catholiques et non catholiques ressentaient déjà, à l'approche du moment magique de pouvoir participer à la Messe du Pape.
Une belle initiative a été celle de fabriquer 100 confessionnaux portatifs qui seraient distribués un peu partout dans l'enceinte, afin de faciliter aux fidèles de pouvoir se confesser avant la Messe. 150 prêtres ont confessé de 20h jusqu´à 3h sans arrêt.
Les confessionnaux qui ont été utilisés pendant la Messe à Ndolo
Dans son homélie, il a touché des points qui ont remué même ceux qui étaient allés seulement avec une curiosité imprégnée de critique !
Face à la situation de guerre latente à l'est du pays, François a tourné le regard vers l'aide de Dieu. "C'est lui, le Christ, qui est notre paix" (Ep 2, 14) "Nous qui appartenons à Jésus, nous ne pouvons pas laisser la tristesse l'emporter sur nous".
Et il indiquait pour obtenir cette paix tellement désirée, "trois sources de paix : Elles sont le pardon, la communauté et la mission"
Le pardon, qui devient possible comme conséquence de considérer le Christ qui nous pardonne et nous guérit par ses propres blessures. "Prenez le Crucifix que vous avez et embrassez-le"
La communauté, "c'est partager avec les pauvres : voilà le meilleur antidote contre la tentation de nous diviser et de devenir mondains"
La mission, c'est que "nous sommes appelés à être des missionnaires de paix, et cela nous donnera la paix".
À la fin de la Messe, François s'est recueilli devant l'image de la Vierge placée à côté de l'autel
Rencontre avec les victimes de la violence dans la Nonciature apostolique, le 1er février
Des témoignages directs des victimes de violences à l'est du pays
Devant l'impossibilité de se déplacer à l'est du pays, le pape François a reçu quelques victimes de la violence qui s'y est installée depuis déjà plusieurs années.
Cela a été l'un des moments les plus forts et significatifs de ce voyage. Le Pape était visiblement ému en écoutant les témoignages des victimes. Tout d'abord pour leur manifester sa compassion et son affection paternelle "Vos larmes sont mes larmes, votre souffrance est ma souffrance".
"Je m'adresse au Père qui est aux cieux, qui nous veut tous frères et sœurs sur la terre. J'incline humblement la tête et, la douleur dans le cœur, je lui demande pardon pour la violence de l'homme sur l'homme. Père, aie pitié de nous. Console les victimes et ceux qui souffrent. Convertis les cœurs de ceux qui commettent de cruelles atrocités qui jettent la honte sur l'humanité tout entière !"
Dans son discours, il a lancé un appel à tous les agents impliqués dans cette guerre, afin de mettre fin à cette situation profondément injuste et inhumaine.
Pour atteindre la paix, il a proposé quatre types d'actions basées sur deux "non" - à la violence et à la résignation - et deux "oui" : à la réconciliation et à l'espérance.
"La croix aussi était un instrument de souffrance et de mort, le plus terrible au temps de Jésus, mais, traversé par son amour, il est devenu un instrument universel de réconciliation, un arbre de vie".
"Je voudrais vous dire (…) comme le dit un proverbe : 'Dans la vie, fais comme le palmier : il reçoit des pierres, il rend des dattes'. Telle est la prophétie chrétienne : répondre au mal par le bien, à la haine par l'amour, à la division par la réconciliation".
Il a terminé cette rencontre avec une prière du fond du cœur : "Que Jésus, notre frère, Dieu de la réconciliation qui a planté l'arbre de vie de la croix au cœur des ténèbres du péché et de la souffrance, Jésus, Dieu de l'espérance qui croit en vous, en votre pays et en votre avenir, qu'il bénisse vous tous et vous console. Qu'il répande sa paix dans vos cœurs, dans vos familles et dans toute la République Démocratique du Congo".
Rencontre avec les jeunes au Stade des Martyrs, le 2 février
Quelle que soit la langue, tous souhaitent la bienvenue au Pape
La rencontre avec les jeunes ne pouvait pas ne pas être festive, joyeuse… et bruyante.
Comme tant de pays africains, le la R.D. du Congo est un pays dont les jeunes forment la grande majorité de la population. François a profité pour faire une catéchèse encourageante sur le sens de la vie et la responsabilité pour l'avenir du pays. Il a choisi l'image de la main.
Un symbole des piliers de la vie chrétienne
"Ouvrez les paumes de vos mains, fixez-les des yeux (…) toutes les mains se ressemblent, mais aucune n'est identique à l'autre (…) Tu es donc une richesse unique, inégalable et incomparable. Personne dans l'histoire ne peut te remplacer (…) un lendemain naîtra de tes mains"
Sans s'en rendre compte, les jeunes écoutaient le Saint Père tout en regardant leurs mains au fur et à mesure que la parabole se déroulait ! "Je voudrais vous proposer quelques 'ingrédients pour l'avenir' : cinq, que vous pouvez associer, chacun, aux doigts d'une main".
"1. Au pouce, le doigt le plus proche du cœur, correspond la prière qui fait palpiter la vie".
"2. Maintenant, regardons le deuxième doigt, l'index. La communauté, c'est le deuxième ingrédient".
"3. Prière, communauté ; nous arrivons au doigt central, qui s'élève au-dessus des autres comme pour nous rappeler une chose indispensable l'honnêteté".
"4. Nous sommes au quatrième doigt, l'annulaire. C'est là que sont enfilées les alliances. Mais, dans nos fragilités, dans les crises, quelle est la force qui nous fait avancer ? Le pardon".
"5. Nous sommes au dernier doigt, le plus petit. Mais c'est précisément la petitesse, le fait de se faire petit, qui attire Dieu. Il y a un mot clé qui va dans ce sens : le service".
C'est avec ces objectifs que les jeunes sont partis, avec la responsabilité de la mission que, pour finir, le Pape leur confiait : "l'avenir est entre vos mains"
Rencontre avec les prêtres et religieux dans le Cathédrale Notre-Dame du Congo, le 2 février
L'arrivée à la Cathédrale
Kinshasa est une ville d'une grande étendue, et il y a des paroisses très éloignées qui demandent un long voyage pour venir jusqu'au centre-ville. Cependant, la Cathédrale Notre-Dame du Congo était pleine à craquer avec tous ces prêtres, diacres, séminaristes et religieux venus de partout.
"Etre des signes de la présence du Christ, de son amour inconditionnel, du pardon par lequel il veut nous réconcilier, de la compassion avec laquelle il veut prendre soin des pauvres". Voilà en substance, le message que le Pape a voulu leur transmettre, et il indiquait les trois noms de Dieu qui seront les caractéristiques de cette présence : "miséricorde, compassion et tendresse"
Pendant le reste de son allocution, le Saint Père montrait la nécessité de relever certains défis, afin de réaliser en soi-même cette identification à laquelle on est appelés.
En tant qu'interprète, l'abbé Ndjondjo a été pendant tout le voyage la 'langue' du Saint Père
"1. Avant tout vaincre la médiocrité spirituelle". Et pour cela, il conseillait d'incorporer à la vie : la Messe, le bréviaire, la confession, la prière, le rosaire…
"2. Le deuxième défi est celui de vaincre la tentation du confort mondain",
"3. Enfin, le troisième défi est celui de vaincre la tentation de la superficialité".
Aujourd'hui comme jadis, ici comme ailleurs, on peut toujours dire que la moisson est abondante. C'est pour cela que François a voulu finir, toujours appuyé sur l'optimisme qui compte sur la grâce de Dieu, en leur rappelant : "Ne vous découragez pas, il y a besoin de vous ! Vous êtes précieux, importants : je vous le dis au nom de l'Église tout entière".
Il est encore tôt pour constater tout le bien que la visite du Pape en RDC aura laissé. Mais nous pouvons être sûrs que François restera toujours très près de chacun, pour nous aider à construire un pays et un monde meilleur.