Si une femme vient à lire ceci…

Saint Josémaria reprit dans son livre Chemin le passage de l’Évangile qui parle des femmes qui suivaient Jésus. “Je demande à Dieu que si une femme vient à lire ceci, elle en soit saintement jalouse, d’une jalousie qui la remplisse d’efficacité”. Voici le commentaire du professeur P.Rodriguez à cette citation. Chemin.

14 février 1930 :

Si une femme vient à lire ceci…

Le 2 octobre 1928 san Josemaría perçut que sa vie serait celle de l’instrument fidèle pour ouvrir un chemin de sainteté aux chrétiens courants, au moyen du travail. Si à ce moment-là on lui avait demandé si cette Œuvre concernait aussi les femmes il aurait répondu :¡Trêve de plaisanteries!. Or le 14 février 1930, Dieu lui fit comprendre que le message était unique et adressé à tous, hommes et femmes, comme ce fut le cas pour les premiers chrétiens. Voici des notes de Pedro Rodriguez à ce propos, dans l’édition critico-historique de Chemin.

Répéter la même chose au féminin

“Je demande à Dieu que si une femme vient à lire ceci, elle en soit saintement jalouse, d’une jalousie qui la remplisse d’efficacité”».

Saint Josémaria ajoute cela après son commentaire d’une scène de l’Évangile: « Ensuite il cheminait par les villes et par les bourgs, prêchant et annonçant la bonne nouvelle du royaume de Dieu; et les Douze étaient avec lui, ainsi que quelques femmes qui avaient été guéries d'esprits mauvais et de maladies: Marie, surnommée la Magdaléenne, de laquelle étaient sortis sept démons; Jeanne, femme de Khouza intendant d'Hérode, Suzanne et plusieurs autres, qui les assistaient de leurs biens ». (Cf. Chemin, n. 981)

C’est ce que je lui ai entendu personnellement expliquer à Rome en 1957. Il précisait encore : « Je me rendais chez une vieille dame de quatre-vingts ans qui se confessait à moi, pour dire la Messe dans son petit oratoire. Et ce fut là, après la Communion, dans la Messe, que la Section féminine est venue au monde ».

Saint Josémaria n’a rien d’autre à ajouter à ce qu’il a dit à tous dès le premier point de son livre [1], si ce n’est de mettre le tout au féminin pour s’adresser aux femmes. Ce qui ne signifie pas que la particularité féminine ne puisse donner lieu, et de fait cela a été le cas, à un traitement de la totalité de la vie chrétienne du point de vue de la manière d’être propre aux femmes. Cependant, lorsqu’on explique l’Évangile aux chrétiens, on parle tout aussi bien à des femmes, à des esclaves et à des gens libres, à des juifs et à des grecs comme le fait saint Paul qui s’adresse à tous.

Aussi, ce point de Chemin est d’une nature particulière: il est là non pas en tant que considération “sectorielle” de l’apostolat particulier que font les femmes, rien n’est dit sur la matière, mais comme une réflexion à peine amorcée sur les lieux bibliques qui nous montrent que “le groupe biblique des disciples” est formé dès les origines par des “hommes et des femmes” dans une unité de communion avec Jésus et avec une diversité de ministères.

Un plan, une mission

Dans ce point, en s’appuyant sur le célèbre texte paulien, Saint Josémaria veut montrer la légitimité d’une entreprise qui groupe des hommes et des femmes. En considérant le plan de Dieu, dédaigner cette collaboration serait “suicidaire ». Dans des notes pour sa prédication, on trouve, presque en langage télégraphique, une description des débuts du plan de Dieu pour la mission de l’Église qu’il prend comme modèle pour le moment actuel :

«Dieu est celui de toujours. Les 12 premiers. “Mulieres sorores”.

Saint Josémaria part du texte de Saint Paul “sur la femme soeur” qui décrit une situation historique très concrète, et, en s’appuyant sur ce fait, il transcende la situation invoquée par Paul pour parler, en général, de la présence et la responsabilité des femmes dans la mission apostolique.

Je l’ai entendu expliquer ce qu’il voulait dire avec “trêve de plaisanteries”

La teneur de la rédaction de ce point semble faire allusion à l’époque qui suit le 2 octobre 1928, date de la fondation (“ J’avais écrit: il n’y aura jamais de femmes— trêve de plaisanteries— dans l’Opus Dei » [5]) et l’inspiration du Seigneur qui le poussa à étendre l’Opus Dei aux femmes le 14 février 1930. « J’ai commencé à dire la Messe en pensant qu’il n’y aurait jamais de femmes dans l’Opus Dei et, à la fin, la section féminine de l’Opus Dei était fondée ».

C’est ce que je lui ai entendu personnellement expliquer à Rome en 1957. Il précisait encore : « Je me rendais chez une vieille dame de quatre-vingts ans qui se confessait à moi, pour dire la Messe dans son petit oratoire. Et ce fut là, après la Communion, dans la Messe, que la Section féminine est venue au monde ».

Saint Josémaria disait humblement: “La fondation de l’Opus Dei est parue sans moi, la Section des femmes, contre mon avis personnel ». Et le texte poursuit : « et la Société Sacerdotale de la Sainte-Croix, alors que je tenais à la trouver et que je ne la trouvais pas. Aussi durant la Messe ».