Adrien : « Nous savourons ce temps précieux passé en famille »
Alors qu’ils habitent en temps normal en région parisienne, Adrien, Anne et leur 5 enfants ont décidé de vivre la période de confinement dans leur maison de campagne en Corrèze. L’occasion pour tous de profiter les uns des autres.
« Lorsque l’idée d’un confinement a commencé à se dessiner, notre première décision a été de rester en Corrèze où nous étions venus voter. A peine arrivés, nous avons établi un programme calé sur le rythme scolaire des enfants, pour ne pas trop les perturber. Très vite, nous avons pris nos marques et nos nouvelles habitudes : tous les jours, nous écrivons la date et le saint du jour sur un tableau ; nous nous répartissons, mon épouse et moi-même, les devoirs des enfants ; nous faisons du sport en famille en fin de journée - un moment que les enfants apprécient tout particulièrement et réclament dès le matin pour certains !, et nous profitons des temps calmes pour faire, dans la maison, tous les petits travaux que nous n’avons jamais le temps de faire.
Débuté en plein Carême, ce confinement aurait pu mettre à mal l’effort de Carême que nous avions choisi de vivre en famille, à savoir la douceur dans nos relations, entre frères et sœurs, etc. Dans les faits, force est de constater que la situation nous a plutôt portés à mieux vivre cet effort. Nos enfants n’ont d’ailleurs pas cessé de nous surprendre. Ils ont par exemple commencé à écrire à l’une de nos voisines âgées des lettres qu’ils déposent régulièrement dans sa boîte et auxquelles elle répond, ravie de cette correspondance ! Le jour de mon anniversaire, ils m’ont par ailleurs confectionné un chapelet avec des perles et un fil électrique dénudé en guise de croix qu’ils ont trouvés dans la maison. Quant à notre fille de CE2, elle a décidé, après avoir retrouvé par hasard un livre de prière dans la bibliothèque, de nous proposer de réciter l’Angélus en famille chaque midi lorsque nous entendons sonner la cloche du village – une coutume que, nous, adultes, nous vivions individuellement, mais pas forcément avec nos enfants.
Bref, nous profitons à 100% de ce temps précieux qui nous est donné de vivre en famille. N’étant ni malades, ni trop à l’étroit, nous avons bien conscience de la chance qui est la nôtre et n’oublions pas ceux pour qui la situation est plus compliquée à vivre. Nous incitons d’ailleurs nos enfants à écrire à leurs amis pour prendre de leurs nouvelles et tâchons de nous appliquer la même règle en essayant de nous faire proches de ceux dont nous sommes séparés. Ce qui est certain, c’est qu’à l’avenir, même quand les circonstances ne nous y obligeront pas, nous ferons tout pour nous retrouver, ainsi, en famille, disponibles les uns pour les autres.
Héloïse :« Nous profitons des fêtes pour donner du relief au quotidien »
C’est dans un petit appartement de la région parisienne que les huit membres de la famille d’Héloïse sont entrés en confinement depuis près de deux semaines. Une nouvelle aventure familiale vécue comme un défi.
« Voilà maintenant 15 jours qu’avec nos 6 enfants, âgés de 4 à 16 ans, nous vivons confinés dans notre appartement de la région parisienne. Une période a priori compliquée que nous avons décidé de vivre comme une nouvelle aventure, une sorte de défi à vivre pleinement tous ensemble.
Pour ce faire, nous avons commencé par organiser un conseil de famille au cours duquel nous avons établi un programme quotidien pour la semaine. Les enfants ont immédiatement adhéré à la démarche. Nous avons discuté ensemble des différents services à rendre, de leur répartition et de l’horaire à mettre en place. De l’heure du réveil le matin au brossage des dents le soir, en passant par les devoirs, le sport, le rangement et les moments de prière : nous avons tout passé en revue.
Après deux semaines, le bilan est plutôt positif ! Malgré la promiscuité, nous vivons tous les huit, simplement, dans une ambiance détendue et remplie de grâces. Non seulement, nous passons d’excellents moments en famille à chanter, faire des jeux de société, parler anglais, faire du sport, regarder de bons films, mais en plus nous prenons le temps de prier beaucoup plus en famille : nous suivons la Messe tous ensemble devant notre écran d’ordinateur et nous récitons le chapelet. Nous profitons des fêtes comme la Saint Joseph ou celle de l’ordination de Saint Josémaria pour donner du relief au quotidien et organiser des moments plus festifs. Au final, nous nous rendons compte que c’est dans cette prière en famille que nous puisons notre force et trouvons la paix au quotidien pour vivre ce temps très spécial. »
Marielle : « les enseignements de Saint Josémaria m’aide à mettre mon temps à profit »
Marielle vit dans l’Est de la France, une des régions les plus touchées par le Coronavirus. Depuis quelques jours, l’ambiance à la maison a changé. Madeleine, sa fille aînée diplômée de l’École de Service à la Personne (ESP), a pris les choses en mains pour que chacun de ses cinq frères et sœurs présents à la maison mette la main à la pâte.
« Nous avons la chance d’habiter dans une grande maison où chacun peut s’isoler », raconte Marielle. Mais à huit entre quatre murs, comment faire en sorte que chacun contribue aux tâches ménagères ? La solution vient de Madeleine. À 19 ans, la grande sœur a mis ses compétences en organisation acquises à l’ESP au service de sa famille. « Je suis responsable de l’entretien du linge et du traitement des taches », s’amuse Marielle. « Je leur transmets mes expériences et connaissances dans ce domaine, chose que je n’aurais jamais pensé faire dans un autre contexte !» Et la complexité, côté mamans, ne vient pas toujours de là où on croit… « Ce n’est pas facile de les laisser faire, de ne pas intervenir… ».
Autre nouveauté, quatre poules picorent dans le jardin depuis quelques jours dont… Corona ! Trois œufs (non contaminés) apparaissent chaque matin. Pour vivre dans un esprit chrétien ces circonstances qui constituent sa nouvelle vie ordinaire, Marielle s’inspire des enseignements de Saint Josémaria : structurer la journée autour de rendez-vous quotidiens avec Dieu, tenir les horaires et mettre à profit les temps libres pour imaginer une nouvelle manière de garder le contact avec ses amies grâce aux réseaux sociaux… On s’adapte !
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