« Prêtre diocésain, je trouve dans l’Opus Dei de quoi nourrir ma vie spirituelle »

À l’occasion du 14 février, date anniversaire de la fondation de la Société Sacerdotale de la Sainte Croix, l’abbé François Dedieu, prêtre du diocèse de Nanterre, revient avec nous sur sa vocation à l’Opus Dei.

Pour commencer, pouvez-vous nous raconter comment vous avez connu l’Opus Dei ?

J’ai connu l’Opus Dei en 1997 alors que j’étais séminariste. J’ai alors trouvé dans le message de son fondateur Saint Josémaria quelque chose qui faisait écho à une aspiration profonde de mon cœur : cette idée que chaque personne était appelée à recherche la sainteté là où elle se trouvait. En accord avec mon supérieur, j’ai donc participé pendant mes trois années de séminaire, à des activités de formation proposées par l’Opus Dei. Une habitude que j’ai gardée quand je suis devenu prêtre diocésain en participant par exemple régulièrement aux récollections organisées pour les prêtres.

À ce moment-là, vous n’aviez donc pas demandé l’admission ?

Non. J’aimais la formation que je recevais mais la question de ma vocation à l’Opus Dei n’était pas claire dans mon cœur. J’ai donc passé des années à « profiter » de cette formation, avant de faire un pas de plus.

À quel moment avez-vous fait ce pas ? Quand votre vocation s’est-elle imposée à vous ?

En 2013, pendant un pèlerinage que je guidais en Terre Sainte ! J’ai en effet reçu la grâce de « voir » pleinement ma vocation à deux occasions. Une première fois, à Nazareth, au cœur de la Basilique de l’Annonciation, où il m’est apparu clairement que j’étais appelé à entrer dans l’Opus Dei. La vie cachée de Jésus à Nazareth m’a alors profondément touché : sa manière de sanctifier toute chose ordinaire par sa présence. C’est aussi là que le Fils de Dieu s’est fait homme pour que nous devenions fils de Dieu, appelés à vivre en ce monde en fils de Dieu.

Une seconde fois, quelques jours plus tard, à Jérusalem, dans la Basilique du Saint Sépulcre, dans la chapelle où a été découverte la Sainte Croix. Cette seconde intuition, je l’ai reçue comme une sorte de confirmation d’une décision que j’avais déjà prise. C’est pourquoi, dès mon retour en France j’ai exprimé ma demande d’admission à un prêtre de l’Opus Dei. J’en ai aussi parlé très simplement à mon évêque qui m’a dit : « qu’est-ce que j’aimerais que davantage de prêtres entrent dans des sociétés sacerdotales ! »

Concrètement, en quoi cette admission a-t-elle changé votre quotidien ?

Vue de l’extérieur, en rien du tout ! Je reste un prêtre diocésain qui célèbre la Messe, célèbre les sacrements et accompagne ses paroissiens. Sur terre, je n’ai qu’une autorité, celle de mon évêque. Ma vie continue donc comme avant, au même endroit qu’avant. Mais comme tous les laïcs de l’Opus Dei portés par leur vocation propre, je cherche à vivre la sainteté dans ma vie ordinaire, c’est-à-dire dans mon sacerdoce. Je profite donc, avec d’autres prêtres, des moyens de formation de l’Opus Dei (le cercle, la récollection, la retraite) et je vis le plan de vie.

Votre vocation, vous la vivez donc comme n’importe quel laïc de l’Opus Dei ?

Absolument ! D’ailleurs, on est laïc avant d’être prêtre. Et il est intéressant de rappeler que c’est d’abord pour les laïcs que Saint Josémaria a fondé l’Opus Dei en 1928. Ce n’est que dans un second temps, en 1943, qu’il a compris que ce chemin pouvait aussi être emprunté par des prêtres. Un peu comme une extension… Mais au fondement du message de saint Josémaria se trouve cette invitation à vivre avec une « mentalité laïque ».

Spirituellement et humainement, que vous apporte donc votre appartenance à l’Opus Dei ?

L’accompagnement que je reçois dans l’Opus Dei me donne une structure et une nourriture pour ma vie spirituelle. Il me guide personnellement dans la manière dont je dois sanctifier mon sacerdoce.

Sur le plan humain, je dirais que l’Opus Dei me donne une famille, des frères avec lesquels je vis les mêmes choses selon le même esprit, sans jamais être coupé de mon diocèse. Au contraire, c’est peut-être grâce à cette famille que je parviens à vivre davantage la fraternité sacerdotale avec les autres prêtres de mon diocèse. Encore une fois, je ne suis pas un prêtre de l’Opus Dei mais un prêtre du diocèse de Nanterre dont la vie spirituelle est accompagnée par l’Opus Dei. Le fait que Dieu ait fait de moi son prêtre est premier devant la manière dont il m’appelle à sanctifier mon sacerdoce. Mais comme prêtre surnuméraire, le message de Saint Josémaria me fait vivre… et transparait donc forcément dans ma prédication.